La porte, l'église et la rue St Michel
la porte St Michel
Dès le haut moyen âge, il devait exister un habitat autour d'une église St Michel, qui est à ce jour très mal connu.
Cependant, si l'on ne connaît toujours pas le tracé exact de la première enceinte entourant la ville du haut moyen âge (dite enceinte du IXeme siècle), les vestiges qu'il en reste nous indiquent, qu'elle était percée des portes Evière, Cendreuse et Saint-Michel, qui servaient d'issue vers la vallée aux quartiers, respectivement, épiscopal, comtal et Saint Michel.
A la fin du XIIeme siècle (en 1182), l'évêque de Chartres, Pierre de Celle, décida, en accord avec le comte Thibaud V, la construction d'une nouvelle enceinte fortifiée en maçonnerie. Les travaux furent plus importants sur le plateau, où la défense était rendue difficile par la topographie des lieux. L'évêque fit construire la partie de la muraille entre les Epars et Ste Foy, et le comte se chargea de la partie comprise entre les Epars et St Michel : cette nouvelle fortification engloba ainsi le bourg et l'église St Michel et la porte St Michel fut l'une des principales portes de l'enceinte.
(voir la carte sur la page de présentation de la commune)
L'église et la paroisse St Michel
Nous n'avons aujourd'hui que très peu d'éléments sur l'histoire de l'église St Michel, qui était située entre l'actuelle rue aux Ormes et les fortifications.
Ainsi, nous ne connaissons pas, à ce jour, l'époque de sa construction, mais, cependant, on sait qu'elle était de fondation très ancienne : on en trouve en effet mention dans un titre du cartulaire de Saint-Père daté de 940.
Les relevés fiscaux des comptes municipaux de la fin du XIVeme nous indiquent qu'à cette époque, il y avait 4 paroisses à la fois intra-muros et extra-muros, dont la paroisse St Michel.
Une des seules choses qui soit certaine, est qu'au XVeme siècle, elle avait un grand clocher construit à l'extérieur de l'édifice, en forme de grosse tour carrée. Menaçant ruine, il fut démoli en 1561 et reconstruit aussitôt.
Une citadelle fut bâtie après le siège de Chartres de 1591 par Henri de Navarre, futur Henri IV : cela causa de graves dégradations à l'église. Quand la citadelle fut démolie en 1600, l'église fut restaurée.
On sait également qu'il y avait dans l'église, près de la sacristie, une chapelle construite pour la famille de Montescot, qui habitait l'hôtel Montescot sur la paroisse St Michel, où se trouvait un vitrail comportant le portrait des donateurs. Claude de Montescot, qui fit reconstruire l'hôtel familial en 1614, et mort en 1622, est d'ailleurs enterré dans cette chapelle (voir son acte de décès).
L'église a été détruite jusqu'à la dernière pierre en 1793.
Il est plus que probable que c'est cette église qui ait donné son nom à la fois à la porte et à la rue.
La rue St Michel
La rue St Michel a parfois été également appellée grande rue St Michel au XVIeme, ou aussi rue des Cordeliers au XVIIIeme, sans aucun doute du fait de la présence du monastère des Cordeliers.
Elle a encore été appelée rue du Grenier à sel, également au XVIIIeme. Cette appellation vient de la présence, dans la rue, près de la place de l'Etape au Vin, de l'aumône St Michel. Rénovée sur ordre des échevins en 1556, elle servira après cette date de grenier à sel pour la ville.
(Aumône : terres ou bâtiments donnés à la Cure ou à la Fabrique d'une Eglise, pour faire l'aumône)
Après la période révolutionnaire pendant laquelle elle s'appella rue de la Réunion, elle reprit son nom ancestral de rue St Michel.
sources :
- Histoire de Chartres, sous la dir. d'André Chédeville, éd. Privat 1983,
- Histoire de Chartres, Eugène de Buchère de Lépinois, éd. Garnier 1854,
- Histoire des rues de Chartres, Roger Guillois, éd. L'Echo Républicain 1978.
Saisie : Carole & Eric CANTIN
Dernière modification : 28 Janvier 2008
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