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Chartres : Chasles (boulevard)

 

Dictionnaire : voir la définition

Anciennement : St Michel (boulevard)

le Boulevard Chasles

Historique

L'actuel boulevard Chasles est le résultat de la démolition des murailles de l'enceinte de Chartres, entre le début et le milieu du XIXe siècle.
De la place des Epars à la rue St Michel, on fit le cours St Michel, qui s'appela ensuite boulevard St Michel.

Le 7 février 1868, le conseil municipal de la ville de Chartres décide de donner à ce boulevard le nom d'Adelphe Chasles, maire de la ville de 1830 à 1848, et également député et Président du Conseil général d'Eure-et-Loir.
Celui-ci possédait en effet une maison sur ce boulevard, héritée de son père, Charles Henri Chasles, lui-même conseiller municipal et général, et Président du Tribunal de commerce pendant de longues années.

la famille CHASLES

Si le boulevard Chasles ne fait référence qu'au maire Adelphe, le nom de CHASLES rappelle également la famille de grands notables et d'intellectuels dont il fit partie.

Le premier CHASLES est Michel CHASLES, maître menuisier, installé à Chartres dans les années 1740. Il deviendra également marchand de bois dès les années 1770. Il aura 3 fils célèbres sur le plan local, et même national.
Le 1er est Pierre Jacques Michel CHASLES, né en 1753, député conventionnel pendant la révolution.
Le 2ème est Pierre Claude, né en 1759, prêtre, il deviendra curé de la cathédrale de Chartres.
Le 3ème est Charles Henri, né en 1772, qui aura la mainmise sur toutes les affaires politiques de la ville et du département.

(voir les fiches des 3 frères CHASLES : Pierre Jacques Michel, Pierre Claude & Charles Henri, ainsi que des deux fils de ce dernier, Adelphe et Michel)

la fortune et l'influence de Charles Henri CHASLES

Charles Henri CHASLES reprit le commerce de son père : il commença par être marchand de bois, mais élargit ses activités pendant la révolution : il devint entrepreneur de travaux publics, si son père était un bourgeois relativement aisé, lui accumula une fortune considérable en spéculant sur la vente des biens nationaux.
Charles Henry fut le seul à habiter la ville de Chartres pendant toute sa vie.
Il laissa à sa mort en 1853 une fortune supérieure à 1.300.000 francs : il était devenu un grand notable. Comme conseiller général pendant 18 ans (1830-48) et Président du Tribunal de Commerce jusqu'à sa mort, il avait une influence tant dans les affaires politiques que dans les affaires commerciales de Chartres et de l'Eure-et-Loir.

Adelphe CHASLES : un maire conservateur mais dynamique

Adelphe CHASLES commença sa carrière de notaire à Paris : il succéda en 1823 à son futur beau-père, mais, après avoir perdu femme et fille, il retourna à Chartres.
Il fut nommé maire par le roi le 19 août 1830 et devait le rester 17 ans, il fut également dans le même temps, conseiller général du canton de Voves et Président du Conseil Général : faisant partie de la majorité conservatrice, c'était un royaliste convaincu doublé d'un fervent catholique.
S'il s'inscrivait en cela dans la tradition familiale, il était en revanche à l'opposé des opinions de son oncle, prêtre ayant abandonné les ordres et député montagnard non moins convaincu. Son neveu Adelphe s'est d'ailleurs, avec le reste de sa famille, efforcé d'effacer de la mémoire des chartrains le souvenir encombrant de cet oncle si peu conforme aux idées traditionnellement monarchistes de Chartres, et il a même été accusé d'avoir détruit nombre de ses écrits.

Adelphe CHASLES était un des bourgeois les plus riches de Chartres : dans les années 1830, il acheta un château dans l'Eure et se fit construire un grand hôtel particulier sur le boulevard St Michel à Chartres.
En 1841, il se plaçait à la 14ème place des personnes payant le plus d'impôts.

Adelphe CHASLES, malgré son accession à la très grande bourgeoisie, dirige cependant la ville de Chartres avec un certain esprit d'entreprise et surtout en accord avec la petite bourgeoisie qui forme la plus grande part de l'électorat municipal.
Il a ainsi mis en œuvre les projets des maires précédents, mais aussi ouvert la ville sur l'extérieur, amorçant ainsi la modernisation et l'essor de la ville, qui avant ses mandats, était endormie au cœur de ses vieux murs.
On lui doit ainsi entre autres :
- 1838 : ouverture de l'abattoir ;
- 1847 : éclairage au gaz de la ville ;
- de 1832 à 1847 : démolition de ce qui reste des remparts et des dernières portes, exceptée la porte Guillaume ;
- 1846 : début de la construction de la gare.
- construction du nouveau quartier des Petits-Blés à l'ouest de la ville, le long du futur boulevard Chasles : on construit de belles maisons, destinées à la bourgeoisie propriétaire.

sources :

- Histoire de Chartres, sous la dir. d'André Chédeville, éd. Privat 1983,
- Histoire des rues de Chartres, Roger Guillois, éd. L'Echo Républicain 1978.


Saisie : Carole & Eric CANTIN

Dernière modification : 18 Février 2008

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