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Administration : RomorantinCoutume du Perche-GouetLa coutume est une règle de droit non écrite. Quand un usage est devenu suffisamment constant et régulier, les Hommes considèrent qu'il doit être obligatoirement suivi. A la suite de l'ordonnance d'avril 1454, les coutumes ont été rédigées dans la seconde moitié du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Les procès verbaux de rédaction donnent la liste des paroisses concernées par les diverses communes. Il arrive qu'une paroisse et une annexe ne suivent pas la même coutume. Le Perche GouetLe Perche-Gouet (aujourd’hui dans le département de l’Eure-et-Loir pour sa plus grande partie), ainsi nommé à cause de Guillaume Gouet (sans tréma sur le e) qui en était seigneur au début du XIème siècle, comprenait les cinq baronnies d’Authon, la Bazoche, Alluyes, Brou et Montmirail. Il était borné au nord par Formation et premiers seigneurs du Perche-Gouet.Dans la seconde moitié du IXème siècle, les Normands envahissent le pays chartrain. En 858, Chartres est pris et détruit ; Hélie, évêque de Chartres, parvient à les repousser et, pour récompenser les seigneurs qui l’avaient aidé, il leur donne une partie des terres de l’abbaye de Saint-Père comprenant entre autres les terres de Alluyes, Brou, Montmirail, Authon et la Bazoche, situées dans les doyennés de Brou et de Dunois au Perche : nous sommes à l’origine des cinq baronnies du Perche-Gouet. En 884, Girard, évêque de Chartres, obtient de Charles le Gros le haut domaine des terres seigneuriales de ces cinq terres. Pour les Comtes du Perche et les Vicomtes de Châteaudun (c’est la même famille), le Perche-Gouet est une enclave entre leurs domaines et ils n’auront de cesse de se l’approprier. Guillaume I Gouet est le premier de la lignée. Outre Alluyes, il exerce son influence à Brou, Montmirail, la Chapelle-Guillaume et Arrou. Au milieu du XIème siècle, il épouse Mathilde (alias Mahaut), fille et héritière de Gautier, seigneur d’Alluyes. Devenue veuve, Mathilde épouse en secondes noces Geoffroy de Mayenne, important seigneur du Maine ; cette nouvelle alliance n’est certainement pas innocente, elle s’impose même par la nécessité, il s’agit en effet d’avoir un allié solide contre les attaques éventuelles du seigneur de Nogent et des Normands. Guillaume II Gouet 1, fils du précédent, devient majeur avant 1070. Durant sa minorité, sa mère et Geoffroy de Mayenne assurent la tutelle du domaine. En 1071, il épouse Eustachie. Il lutte contre le Comte du Perche qui fait des expéditions contre Dangeau et Brou. Il meurt vers 1120. Guillaume III Gouet 2, fils du précédent. Son épouse, Mabille, est la fille naturelle de Henri I Beauclerc, duc de Normandie et Roi d’Angleterre. Il meurt vers 1140. Guillaume IV Gouet 3, fils du précédent. Il épouse Isabelle, veuve de Roger, duc d’Apulie, et fille du Comte Thibault IV de Blois. Après 1160, il part en croisade ; il meurt en Terre Sainte et est inhumé en Palestine. Sa femme meurt après 1180. Mathilde 4, fille du précédent, épouse Hervé de Donzy 5, seigneur de Saint-Aignan-sur-Cher. A la mort de Guillaume IV Gouet, le Comte Thibault V de Blois et le Roi de France cherchent à s’emparer des domaines des Gouet ; Hervé de Donzy, plutôt que de se battre, préfère céder ses droits (en fait ceux de son épouse) à Henri II Plantagenet qui s’intéresse particulièrement au château de Montmirail. Hervé lui donne également son château de Saint-Aignan. C’est à partir de ce moment (nous sommes fin XIIème siècle) que prend fin l’existence autonome de la seigneurie du Perche-Gouet. 1 Il a pour soeurs : Richilde ; et Hideburge épouse de Foucher de Fréteval. Successeurs des Gouet.Après la lignée des Gouet, le Perche-Gouet passe successivement par mariages dans les maisons de Donzy, de Châtillon, de Bourbon, de Bourgogne, de Dampierre, de Bar, puis de Luxembourg ; Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable de France, donne les cinq baronnies à sa soeur Isabeau, femme Louis XI hérite de Charles d'Anjou des baronnies d'Alluyes et Brou qu'il donne à Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, en considération de Louise d'Anjou, sa femme, soeur et héritière de Charles. En 1507, ces terres appartiennent à Antoine de Luxembourg 1, qui les vend à Florentin Girard de Barenton, seigneur de Dangeau, auquel, par retrait féodal, l'évêque de Chartres les retire et les vend à Florimond Robertet, secrétaire des finances, en faveur duquel Alluyes fut érigé en marquisat ; Claude Robertet, l'un des fils de Florimond, récupère la baronnie d'Alluyes (qui passera ensuite aux familles Babou de la Bourdaisière, d'Escoubleau, de Gassion et de Montboissier), et François, frère de Claude, a celle de Brou qui appartiendra plus tard aux familles de Rostaing, de Beaumanoir, de Courcelles, de Montmorency, des Ligneris, de Montboissier et sera finalement achetée en 1784 par Albert, comte de Bavière-Grosberg. Le 20 avril 1507 : Hommage des terres et seigneuries de Brou, Alluye, Authon, Montmirail et la Bazoche-Goyet, tombées en foy et hommage du roy par droit de régalle à cause du siège vacant de l’évêché de Chartres ; le dit hommage fait à S. M. par Siphorien de Changy, comme procureur de Antoine de Luxembourg, comte de Brienne et de Roussy Noms successivement employés pour désigner le Perche-Gouet.Le territoire qui portera plus tard le nom de Perche-Gouet était désigné, au XIIe siècle, sous le nom de Terre-Gouet 2, au XIIIe siècle, sous le nom de Fief-Gouet ou de Terre du Fief-Gouet 3, puis sous celui de Terre d'Alluye 4, Alluyes étant alors considérée comme sa capitale, avantage que Brou, puis Montmirail semblent avoir partagé avec elle à d'autres époques. L'emploi du terme de Perche-Gouet est plus récent : c'est en 1540 qu’il est écrit pour la première fois 5, dans l'aveu de Marie de Melun. Le Perche-Gouet est souvent désigné par le nom de Petit-Perche et quelquefois sous celui de Bas-Perche par opposition à la province ou au comté du Perche, désignée par celui de Grand-Perche. Les cinq principales terres du Perche-Gouet sont désignées d'abord sous le nom de terres, et n'ont encore aucun titre dans l'aveu de 1383 6 ; le 16 décembre 1402, Robert de Bar, seigneur de Casel, rend aveu pour ses châteaux, villes et châtellenies d'Alluyes, Brou, Montmirail, Authon et la Bazoche-Gouet, avec les Le 22 mai 1507 : Hommage des terres d’Alluye, Brou et Authon mouvant de la temporalité de l’évêché de Chartres estans ès mains du roi par droit de régale, le dit hommage fait à Sa Majesté par le comte de Vendosme, pour et au nom Communes du Perche-GouetLe Perche-Gouet se composait des 36 communes suivantes : Canton de Authon-du-Perche, Eure-et-Loir (12 communes sur 18)les Autels-Saint-Eloy (appelée aujourd'hui les Autels-Villevillon), Authon, la Bazoche-Gouet, Chapelle-Guillaume, Chapelle-Royale, Charbonnières, Luigny, Miermaigne, Moulhard, Soizé, Saint-Lubin-des-Cinq-Fonts (réunie à Authon), Villevillon (réunie aux Autels-Saint-Eloy). Canton de Bonneval, Eure-et-Loir (3 communes sur 27)Alluyes, Montemain (réunie aujourd'hui à Saumeray), Trizay-lez-Bonneval. Canton de Brou, Eure-et-Loir (9 communes sur 11)Brou, Bullou, Dampierre-sous-Brou, Dangeau, Mézières-au-Perche, Mottereau, Unverre, Vieuvicq, Yèvres. Canton de Cloyes-sur-le-Loir, Eure-et-Loir (3 communes sur 15)Arrou, Châtillon-en-Dunois, Saint-Pellerin. Canton de Droué, Loir-et-Cher (1 commune sur 12)le Gault-du-Perche, Canton de Mondoubleau, Loir-et-Cher (3 communes sur 14)Arville, Saint-Avit-au-Perche, le Plessis-Dorin. Canton de Montmirail, Sarthe (3 communes sur 10)Champrond-sur-Braye en partie, Melleray, Montmirail. Canton de Thiron-Gardais, Eure-et-Loir (2 communes sur 14)la Croix-du-Perche en partie, Frazé. Liste établie d’après le dictionnaire de la Sarthe écrit par M. Pesche, au mot Petit-Perche. M. Gouverneur, dans Essais sur le Perche, donne la même liste, sauf qu’il oublie de mentionner Soizé. Le Perche-Gouet est traversé par les rivières suivantes :La Foussarde, qui prend sa source à 3 kilomètres au sud de Thiron-Gardais, arrose la Croix-du-Perche, Frazé, Mottereau et, après un parcours de 32 kilomètres, se jette dans le Loir, au-dessous de Saint-Avit. L’Ozanne, qui naît dans les collines d’Authon, passe à Charbonnières, Unverre, Brou, Yèvres, Dangeau, Trizay-lès-Bonneval, rejoint le Loir en amont de Bonneval après un parcours de 50 kilomètres. L’Yerre qui prend sa source dans des collines à l’est de Montmirail, arrose Chapelle-Guillaume, la Bazoche-Gouet, Chapelle-Royale, Courtalain, Saint-Hilaire-sur-Yerres et, après un parcours de 48 kilomètres, se jette dans le Loir à Cloyes. Voies de communicationLa carte de Cassini nous montre bien peu de routes ! En prenant Brou comme point de départ, six axes principaux se dégagent : Brou à Nogent-le-Rotrou par Frazé et la Croix-du-Perche ; Brou à Nogent-le-Rotrou par Luigny (en évitant Miermaigne par le nord) ; Brou à Nogent-le-Rotrou par Villevillon et Authon-du-Perche ; Brou à Bonneval par Yèvres, Dangeau et Trizay ; Brou à Illiers par Vieuvicq ; enfin Brou à Châteaudun par Yèvres. Quant au reste, des chemins ruraux plus ou moins carrossables, peu entretenus puisqu’aucun budget n’y est consacré…En 1830, la situation est pratiquement la même pour les grands axes. la Coutume du Perche-GouetLes cinq baronnies du Perche-Gouet sont régies par une coutume locale et Pourtant, au point de vue judiciaire, le Perche-Gouet ne faisant pas partie du comté de Chartres, le juge d’appel n’est pas le bailli de l’évêché de Chartres : les appels des jugements rendus par les baillis du Perche-Gouet sont portés soit à Poissy, soit au Châtelet de Paris, puis à partir de 1316, à Janville (1), dans le bailliage d’Orléans (2). En 1509, lors de la rédaction des coutumes d’Orléans, le procureur du Roi, sachant que les appels des jugements rendus dans le Perche-Gouet sont portés à la châtellenie de Janville, voulut forcer les habitants de ce pays à comparaître pour la rédaction des coutumes d’Orléans, après avoir participé à la rédaction de celles de Chartres un an auparavant ; cela ne changea en rien la législation en vigueur dans le Perche-Gouet. Cette situation se retrouve en 1789 pour la rédaction des cahiers de doléances, les formalités de convocation s’accomplirent avec quelques difficultés car des paroisses qui relevaient du bailliage de Janville ont été convoquées à Chartres. Les problèmes furent rapidement résolus et chacun put rédiger son cahier. En 1789, les “fonctionnaires” de Janville sont sur le terrain puisque (1) Avant 1789, Janville, domaine royale, était un apanage des seigneurs ducs d’Orléans. C’était une châtellenie avec justice haute, moyenne et basse, selon la coutume d’Orléans. Cette justice se composait d’une prévôté, d’un lieutenant BibliographieLes documents suivants ont été utiles pour rédiger les articles concernant le Perche et le Perche-Gouet : Rédigé par Patrick POIRIER (adh 56) et publié dans le Souâton n° 66 de Septembre 2001 Dernière modification : 7 Décembre 2010 Aucune personnalité. |