Du carrefour de Saint Michel à la rue du Verglas, s'étire la rue du Pont de Boisville.
Elle faisait partie, de l'important axe de circulation qui traversait Bonneval, d'est en ouest avant 15OO et qui nécessita très tôt la construction d'un pont en pierre au dessus du Loir : le Pont du Moulin, dit jadis Pont Romain.
Cet axe peut surprendre aujourd'hui, habitués que nous sommes à être inexorablement attirés par la Capitale. Comme l'a écrit Albert Sidoisne : "faut-il voir dans cet axe la trace d'un courant commercial de la Loire moyenne vers la basse Normandie par Bonneval et Nogent ? Un témoin de l'activité économique d'Orléans dont le rayonnement dans nos régions, devait être alors supérieur à celui de Paris ?".
Les questions restent posées. Toujours est-il qu'au cours des siècles, le courant de plus grand trafic s'est déplacé, passant de la direction est-ouest à la direction nord-sud, et il fallut construire le grand pont Saint Jacques. Du coup, la topographie de Bonneval se modifia, les faubourgs Saint-Jacques et Saint-Sauveur se développèrent au détriment de ceux de Saint-Michel et de Hérisson.
La Porte de Boisville a survécu depuis le XIII ème siècle, à toutes les invasions et à tous les désastres. Seul le bâtiment servant de corps de garde, situé au-dessus de la porte, a été démoli vers 1761 car il était en mauvais état.
Son portail ogival s'ouvre dans un épais massif quadrangulaire. On voit encore les rainures pratiquées dans la muraille, qui permettaient de faire coulisser la herse manoeuvrée de l'intérieur. De chaque côté deux réduits en forme d'entonnoir, garnis de meurtrières offraient un abri aux défenseurs.
Le Pont de Boisville, avant la porte, possède cinq arches dont une a été reconstruite en 1774 pour remplacer le pont-levis.
Un peu plus loin, le Pont du Moulin, est fort ancien, il date du XIII ème siècle. Il se distingue par son genre de construction :
Il est biais et l'appareil des voussoirs de tête est hélicoîdal, l'ouvrage mesure 31 mètres. En 1879 ce pont était presque en ruine " Les accès étaient si rudes que les voitures préféraient emprunter le gué voisin. Seuls les piétons s'en contentaient ". L'année suivante, la restauration fut confiée à M. Leneuveu, conducteur des Ponts et Chaussées de Bonneval. Le pont fut relevé et consolidé en respectant scrupuleusement son antique cachet.
Source : Histoire des rues de Bonneval, M.Guillemin.
Saisie : Annick PERRON
Dernière modification : 5 Mars 2008
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