Le 1er août 1589, alors qu'il va mourir, le roi Henri III reconnait formellement son beau-frère et cousin, le roi de Navarre, comme son successeur légitime.
Devenu Henri IV, celui-ci entreprend alors de reconquérir son royaume face aux catholiques de la ligue qui refusent de reconnaître la légitimité de cette succession et ne veulent pas d'un roi protestant.
Le 7 juin 1593, Henri IV est devant Dreux. C'est la deuxième fois : en 1590, il avait déjà tenté de prendre la ville, mais il avait dû lever le siège pour aller livrer la bataille d'Ivry.
Depuis 1590, les habitants avaient renforçé leurs défenses, doublé leurs fortifications et même changé le cours de la Blaise pour alimenter le fossé qui ceinturait la ville. Rien n'y fit. La ville tombe en onze jours ; les Drouais se réfugient alors dans le château oû ils vont résister encore trois semaines, jusqu'à la prise du donjon. Cette fois, c'en est fait, Dreux capitule.
La garnison est autorisée à se retirer à Verneuil avec les honneurs de la guerre. Henri IV pardonne également aux Drouais, à l'exception de sept Bourgeois.
Ceux-ci, qui dirigeaient la résistance, l'ont en outre insulté. L'histoire a conservé les noms de cinq d'entre eux, écrit Jules Job en 1875, dans le tome VI des mémoires de la société archéologique d'Eure-et-Loir : Pierre GRAVELLE, procureur du roi au bailliage de de Dreux, et aux eaux et forêts ; Antoine DELAVAL, maire de Dreux ; Pierre CHAILLOU le jeune, seigneur du Cornet, Gui CHAILLOU et Pierre BROCHAND.
"La tradition rapporte" ajoute Jules Job, "mais nous ne pouvons l'affirmer, que la femme de Pierre Gravelle, très belle personne, fut se jeter aux pieds du Roi pour obtenir la grâce de son mari, qu'elle obtint, mais qu'il était mort à son retour."
Les sept bourgeois de Dreux sont pendus le 10 juillet et le lieu de leur exécution prend le nom de ruelle des Soupirs.
En 1830, cette voie porte le nom de grande ruelle des Soupirs et il existe aussi une petite ruelle des Soupirs. C'est elle qui deviendra le rue des Soupirs en 1866. la grande ruelle devenant rue des Bléras.
Source : les rues de Dreux de Charles Mailler, mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir. Article publié en 2012
Source : L'écho Républicain
Saisie : Christiane BIDAULT
Dernière modification : 7 Juin 2012
