Histoire des communes

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Présentation : Chartres Saint-Brice

 

La cure de Saint-Brice était jadis dans la nef de Saint-Martin-au-Val. La paroisse fut supprimée à la révolution et l'église de Saint-Martin prit le nom de Saint-Brice

Saint-Martin-au-Val

Les chroniqueurs, d'accord avec la tradition, disent que la ville de Chartres, dans les premiers siècles, avait à l'extérieur de son enceinte plusieurs cimetières, mais que la plus vaste de ces nécropoles existait sur l'emplacement actuel de la place Saint-Brice. "Ce lieu, appelé Saint-Martin-au-Val, fut choisi par les nouveaux chrétiens chartrains, au commencement du Christianisme, dans leur canton, hors les murs de l'enceinte de Chartres, lors ville très considérable, puisque les remparts s'étendaient jusque là, pour leur servir de cimetière commun où ils inhumaient tous ceux qui étaient morts dans la communion de l'Eglise ; ils s'y assemblaient aussi pour y prier en commun, autant que la persécution du nom chrétien le leur pouvait permettre, et Dieu répandit si abondamment ses grâces que ce petit oratoire qu'ils y avaient édifié, que le nombre des fidèles augmentait tous les jours dans ce pays.

Ne doit-on pas croire que ce cimetière chrétien fût établi en cet endroit, comme ceux qui furent à la même époque créés à l'extérieur des villes de l'ancienne Gaule, où le Christianisme fut d'abord prêché, et qu'un oratoire y fut primitivement établi pour un petit nombre de croyants afin d'éviter tout conflit dans l'intérieur de la ville avec l'autorité et le culte payen alors dominant.

C'est bien là suivant la tradition, qu'exista autrefois une petite chapelle chrétienne dans laquelle Saint-Martin-le-Candide et Africain, évêques de Chartres furent inhumés ; à une époque plus moderne, cette petite chapelle fut réédifiée et dédiée en l'honneur de Saint-Martin, notre évêque, dont les cendres furent déposées dans un tombeau, sur lequel se voyaient gravés, rapportent les historiens Souchet et Bouvet-Jourdan, ces deux vers :

Te coluit, christe Martinus Candidus iste
Quem modo tu recreas et recreando beas.

Dans le courant des VIe et VIIe siècles, dix de nos Evêques auraient aussi choisi ce lieu pour leur sépulture : Saint-Lubin, Caletric, Ethaire, Sigoald, Mainulphe, Lancegesil, Malard, Gaubert, Berthegrand et Haino. Dans la suite des temps, nos prélats élirent successivement, pour y être inhumés, les abbayes de Saint-Père, de Josephat et de Saint-Cheron, les Couvents des Cordeliers et des Jacobins ; Dans le XVIIIe siècle, le séminaire du Grand Beaulieu reçut dans son caveau les Evêques Ferdinand de Neufville, Godet des Marais, et de Moustiers de Merinville ; et de nos jours, la crypte de l'ancien Saint-Martin-au-Val, les évêques J. B. De Lubersac et Clausel de Montals.

Les excursions et les ravages des Normands, aux VIIIe et IXe siècles, durent être la cause première de destruction des monuments funèbres ou religieux élevés dans cette partie extérieure de notre ville.

La crypte de Saint-Martin-au-Val, qui avait été choisie comme lieu de repos par nos anciens pasteurs, eut à souffrir beaucoup des guerres civiles et de religion qui ravagèrent la France et surtout le pays Chartrain, durant les XIVe, XVe et XVIe siècles ; plus d'une fois cet asile des morts fut violé et profané, les tombeaux bouleversés, les cendres et les ossements jetés épars sur le sol. Pendant les années 1557 et 1560, les Religieux furent obligés d'abandonner leur asile pour éviter la fureur des Anglais et autres bandes d'aventuriers qui désolaient nos environs ; une partie notable de cette église fut endommagée, mais surtout la nef et partie des basses-ailes.

Les habitants du bourg Saint-Martin, ainsi que plusieurs hameaux des environs, avaient pour église paroissiale une portion de l'église du prieuré de Saint-Martin-au-Val : par une transaction intervenue entre les habitants de la paroisse Saint-Brice et des Religieux, ces derniers s'obligèrent à faire construire une église et à fournir le terrain nécessaire tant pour son emplacement que pour celui d'un cimetière particulier. Une portion de l'ancienne paroisse de Saint-Brice fut attribuée à Saint-Julien du Couldray et une autre à Saint-Lomer de Luisant ; quant à la nouvelle église, elle fut dédiée à Saint-Brice, disciple de Saint-Martin de Tours, et elle exista comme paroisse jusqu'à la loi du 4/05/1791 qui la supprima.

Saccagés par les Huguenots et restaurés vers 1664 par les capucins de Saint-Lubin-des-Vignes, leurs nouveaux propriétaires, ces édifices ont servi depuis la révolution et servent encore aujourd'hui d'asile à la vieillesse.

La voix de Notre-Dame (1863)


Source : La Voix de Notre-Dame de Chartres

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 22 Décembre 2012

 

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