Histoire des communes

Divers : Civry

 

Quelques notes sur des Prêtres de la Paroisse.

Monsieur l’Abbé Etienne MULOT, Curé de Civry, membre de la Société Dunoise d’Archéologie, Histoire, Sciences et Arts, fait part dans un bulletin de 1900, d’un certain nombre de notes tirées des registres de la paroisse, des archives du département d'Eure-et-Loir, des minutes des notaires du Dunois et du livre de M. Coudray : « Un Coin du Dunois ».

Et notamment celles-ci concernant certains de ses prédécesseurs.

1748
M. Simon signe d'abord, plusieurs actes avec cette mention : « Vicaire d'Yèvres, curé desservant de Civry ». Voici le procès-verbal de sa prise de possession :

" Guillaume-Marie de Sansay, prêtre licencié en Sorbonne, abbé de Saint-Riquiers, chanoine, archidiacre du Dunois en l'église cathédrale de Chartres, vicaire général de Monseigneur de Chartres : à messire Pierre Simon, prêtre de ce diocèse ; salut : la cure et l'église paroissiale de Civry de ce diocèse étant destituées de pasteur et voulant pourvoir à ce que les habitants du dit lieu ne manquent de secours spirituels dont ils peuvent avoir besoin, nous vous commettons par ces présentes pour desservir in divinis la dite cure et y faire toutes les fonctions curiales jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné par nous. Et sera notre présente commission lue au prône de l'église paroissiale du dit lieu ; inscrite aux registres de la dite église et notifiée aux gagers et autres principaux habitants afin que les autres en soient par eux avertis. Donné à Chartres le 30 octobre 1748.

G. M. DE SANSAY.
« Par mandement, GUILLARD ».

M. Simon mourut au mois d'octobre 1754, l'année de la grande épidémie, dont il fut, avec son successeur, une des victimes ;

il fut inhumé dans le chœur de l'église.

Voici, d'ailleurs, son acte d'inhumation :
« L'an mil sept cent cinquante-quatre, le 15 octobre, le curé de Sainte-Christine inhuma dans le chœur de cette église de Saint-Martin de Civry, maître Simon, curé de cette paroisse, âgé de 34 ans.
Assistaient : MM. Girard, de Saint-Maure ; David, de Moléans ; Billard, de Varize ; Sibon, de Bazoches-en-Dunois ; Pasquet, de Sainte-Christine. »

1778
Monsieur Joseph Audonneau naquit le 29 avril 1748. Frère condonné* (* Laïc qui se donne à un couvent, qui se voue tout entier, avec ses biens, au service d'un monastère) de l'Hôtel-Dieu de Châteaudun en 1776, il obtint la cure de Civry en 1778, moyennant une pension de 225 livres qu'il fit à son prédécesseur.

Malgré la Révolution, il resta à Civry jusqu'en 1794. Le dernier acte signé de sa main est du 12 décembrel792. Le 29 du même mois, il assiste à l'enlèvement des registres paroissiaux; dès lors, il ne paraît plus dans les actes de naissances, de mariages et de sépultures qu'à titre de témoin, et on lui donne alors le
nom de citoyen Joseph Audonneau.

A partir de janvier 1794, il n'est plus fait mention de lui ; il se retira, dit-on, à, Nobleville, hameau de Civry, chez une brave chrétienne qui le tint longtemps caché.

Après la tourmente révolutionnaire, il s'établit à Châteaudun sur la paroisse de Saint-Valérien, où il mourut en 1820, laissant par testament douze arpents de
terre à la cure de Civry, sous la condition d'une messe par semaine pour
lui et sa famille.

Il donna également trois arpents de terre à l'instituteur.

Après son départ de Civry et jusqu'à sa mort, fit-il lui-même valoir ses terres ou les fit-il régir par d'autres? Je ne sais ; mais je trouve qu'en 1817 il paye à la commune, pour moitié de la grange du presbytère, la somme de 13 francs, avec l'obligation de payer la moitié de la façon.

1728. En cette année, je trouve une vente faite par messire Denys-Ambroise Toreau de Molitart, desservant la cure de Civry, chez un pauvre cordonnier.

En voici le texte :
« Le vingt-sept février mil sept cent vingt-huit, nous soussigné, Ambroise-Denys Toreau de Molitart, curé de Civry, accompagné d'un très grand nombre de personnes, avons fait une vente d'un cordonnier nommé Jean Cavouche, laissant une petite fille en pénurie.

Avons fait en présence d'iceux un inventaire des dits meubles et nous avons trouvé ce qui suit, dont les noms présents ont signé avec nous pour certifier la présente vérité ; savoir :
14 fagots, 52 sols ; un habit de ville, une méchante veste, mauvais bas sans pieds, le tout 20 sols et un denier ; une seille et chaise, 22 sols ; un poelon troué et lampe en bois, un plat d'étain et une assiette, 8 sols 7 deniers ; une petite paire de souliers d'enfant, 10 sols ; une culotte de drap, 43 sols ; une paire de souliers, 8 sols ; adjugé à Robillard tout l'équipage de cordonnier pour 3 livres 10 sols ; une paire de souliers, 30 sols, et un tignac, 3 sols.
De sorte que, tout compté et calculé, nous trouvons que la vente se monte à 15 livres 7 sols et 6 deniers.

De plus s'étant trouvé 42 sols d'argent après la mort du dit cordonnier, devant témoins ; 6 livres que Dubois cabaretier lui doit ; 25 sols que la fille à Morize lui doit, cela augmente la somme de 9 livres 5 sols, qui tout ensemble font 24 livres 7 sols et 6 deniers, ayant aussi été vendue une hotte 13 sols.

Et certifions par devant témoins de Civry que cette vente s'est faite au nom de Toussaint Pavie ou Pavet, marguiller de la dite paroisse, pour le payer étant fort pauvre et hors d'étât de travailler ; et nous pouvons à notre honneur et pour la gloire de Dieu dire que, pour tout ce qui revient de cette dite affaire, nous n'avons rien pris. Nous avons laissé l'argent pour la subsistance de l'enfant orpheline ; en sorte que 12 livres qui me sont dues légitimement, savoir : 6 livres pour enterrement, service et huitaine, et 40 sols fournis pour luminaire à chaque service et 3 livres qu'il a déclaré me devoir à l'article de la mort, j'ai seulement pris les 3 livres de vieux et les 40 sols pour le luminaire et ai abandonné le reste pour habiller l'orpheline. »

Ce Jean Cavouche n'était que depuis peu à Civry, car, dans son acte d'inhumation, daté du 15 février 1728, il est dit étranger à la paroisse. Sa femme, Marie Cunis, fut inhumée le 4 septembre.

Sa mort suivit de près la naissance de l'enfant en question, qui fut baptisée le 28 du mois d'août 4727.

Quant au marguillier Toussaint Pavie ou Pavet, il était sans doute proche parent de cette famille et l'enfant restait probablement à sa charge, ce qui expliquerait pourquoi cette vente fut faite à son profit.

LE CORPS DE SAPEURS-POMPIERS DE 1849 à 2004

C'est en 1811 que Napoléon 1er décide que chaque commune doit se doter d'un corps de sapeurs-pompiers. A cette période, les feux de cheminée, de toiture en rouches, de meules de grains et de paille sont fréquents et désastreux.

En 1849, le Conseil Municipal et son Maire Jean-François Alexandre LESTRADE créent un corps de sapeurs-pompiers, achètent une pompe à incendie à bras pour 1 620 F et construisent un hangar-arsenal pour 924.93 F.

En 1868, le corps compte 28 sapeurs.

1870 est une année noire, marquée par deux incendies. Le premier se déclara dans la soirée du 11 juillet et fut d'une grande intensité. La perte des maisons fut estimée à 100 000 F d'alors.

Le second eut lieu le 15 octobre: Les Francs-tireurs de CIVRY avaient eu l'audace de tuer des éclaireurs prussiens. Ceux-ci réagirent avec violence, incendièrent toutes les maisons et forcèrent certains habitants à mettre le feu eux-mêmes avec des torches enflammées que leur donnaient les barbares.

CIVRY brûlait à nouveau et du haut du donjon du château de Châteaudun, les Dunois pouvaient voir les flammes et les fumées du village martyr.

Seules, l'église et la maison d'école furent épargnées.

D'après le chroniqueur de l'époque, CIVRY était complètement anéanti: tout sentait la cendre et .le plus grand silence régnait. De la belle ferme de la Grand' Cour et des autres fermes du village, il ne restait plus que de grands murs calcinés à la place des étables, des écuries, des granges et des bergeries. Le foin, la paille, les récoltes, le fumier et les animaux avaient brûlé. Des charrettes, herses et charrues, il ne restait plus que de la ferraille tordue.

Les habitants allaient passer l'hiver, très rigoureux, dans les caves.

Quel drame pour les pompiers d'alors qui ont vu leur village brûler sans pouvoir porter secours. Ils aidèrent leurs compatriotes à la reconstruction.

A la suite de ces incendies, les maisons durent être couvertes en ardoises et non plus en rouches, malgré les protestations des habitants à qui on imposait de lourdes dépenses.

En 1880, le Conseil Municipal décide le changement des casques usés et déformés qui datent de 1849. Le coût est de 285 F mais la Commune ne possède que 200 F et demande un secours de 85 F au département.

En 1886, la Commune achète un drapeau à la compagnie d'une valeur de 60 F et
finance des cours de formation d'un nouveau tambour ( 30 F).

Sous l'impulsion de Monsieur GRILLON, Maire, il est décidé que les pompiers âgés de 58 à 74 ans et ayant effectué 38 ans de service, ont bien mérité une médaille pour leur dévouement. Aujourd'hui, la retraite s'obtient au bout de 20 ans de fonction.

Depuis plusieurs années, le matériel n'a pu être modernisé. Parallèlement, le
recrutement de nouveaux pompiers a diminué. L'avenir est le regroupement des Corps de Première Intervention. Pour le secteur, il se fait à Varize. Le Centre de Secours Principal de Châteaudun, très bien équipé intervient sur tout le canton quand cela est nécessaire.

2002

Chef de Corps : Monsieur Patrice TOUCHE
Sapeurs : Messieurs Guy DAVID, Olivier VILLEDIEU, Christophe BARBET et Thierry ROGER.
Ils sont intervenus surtout après les violents orages : en août, pour un feu et début septembre pour des inondations.

2003

Quatre départs au cours de l'année 2003, Messieurs Patrice TOUCHE et Guy DAVID qui, aprés vingt ans de service, ont cessé leurs fonctions.

Seul Monsieur Thierry ROGER reste en activité.

2004

En 2004, la compagnie des sapeurs-pompiers de CIVRY, est dissoute par manque d'effectif.

Elle existait depuis 155 ans.

L'ARSENAL

L'arsenal des pompiers est situé à côté de l'église sur le patis.
Y étaient entreposés tous les matériels de premiers secours, moto-pompe,etc ...
A une certaine époque, il y avait également d'entreposé le corbillard hypomobile, mais qui a été vendu dans les années 60.

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Saisie : Michel BOUZY

Dernière modification : 17 Février 2013

 

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