Histoire des communes

Nogent-le-Rotrou : Rue du Pâty

 

Le Nogentais, 29/09/1907 - Paty, Pâtis, Pâti ou Patty ?

Nous recevons à ce sujet – dont on ne contestera pas l’actualité - la communication suivante

A propos du Pâty

Tandis que de savants archéologues vont s’évertuer à nous découvrir l’origine, fausse ou véritable, du mot Pâty ou Pâtis, je veux à mon tour faire part aux lecteurs du Nogentais d’une pensée originale qui m’est survenue à ce propos. Peut-être y en aura-t-il qui la trouveront stupide … Qu’importe.

J’avais longtemps pensé que le mot Pâty, ou Pâtis, comme on voudra, signifiait « pâté », c’est-à-dire pâté de maisons. C’est en effet l’endroit le plus compact de Nogent : c’est bâti jusqu’au fond des cours. Si ce n’est pas là l’origine du mot, à défaut de mieux il en pourrait bien servir. On a bien été chercher que l’origine du nom « Dorée » qu’avait, il n’y a pas si longtemps la rue Gouverneur, venait d’orée, parce que, paraît-il, à l’origine elle était à l’Orée d’un bois. Comme force, ça se vaut. Mais passons ; on peut en tirer de toutes les couleurs.

Voilà plus fort encore : Pâty, ou plutôt Pâtis, vient du verbe pâtir, qui signifie souffrir. C’est en effet un quartier qui a beaucoup souffert, qui a pâti énormément. Et cela vous étonne ? Cependant, considérez un peu cette masse imposante du château, avec ses formidables créneaux, et dites-moi un peu si tous les alentours ne devaient pas pâtir ? Lorsque ces bons anglais (que la peste les extermine !) en faisaient le siège et que pleuvaient de toutes parts, pierres de mangonneaux, huile bouillante, feux grégeois, et autres choses diaboliques…

Moi, j’affirme qu’on a beaucoup pâti en ces temps-là, et c’est pour cela que le nom en est resté au quartier. Quant à l’orthographe du mot, ça n’a pas du tout d’importance. En ces temps lointains, l’orthographe était libre, comme d’ailleurs on a grand envie de la remettre… Et puis, en ces temps-là, nous étions Anglais ; j’allais l’oublier.

Mais voilà justement l’origine du mot et de son orthographe avec une Y : en anglais, patty signifie petit pâté. Bons archéologues, n’allez pas plus loin et ne jouez pas davantage sur les mots. Votre Pâtis avec une s me semble bêbête. Où et quand, je vous le demande, des vaches pouvaient-elles paître dans cet endroit dont les maisons sont presque aussi vieilles que le château ? d’autant plus qu’il n’y pouvait croître que de maigre herbe, presque aussi mauvaise que celle du square de la gare, étant donné que tout l’emplacement de cette rue est sur un fond marneux, sorte de fondrière dont l’on a dû extraire passablement de pierres à bâtir ou de la chaux qui a servi à la construction du château, cela avec le double but d’en rendre l’accès encore plus difficile. Si pâtis il y avait, maigre pâtis c’était.

J’en tiens donc pour pâté de maisons, qui, au temps des Godons, ainsi on appelait les anglais, s’écrivait patty, ce qui par la suite à fait Pâty.

Filleul.

Nos lecteurs liront avec intérêt les explications ingénieuses mais peu convaincantes du pince-sans-rire M. Filleul ; cela ne les empêchera pas de rallier à l’idée de notre premier correspondant, tout aussi invraisemblable et plus naturelle : celle qui fait dériver pâty de Pâtis.

Il faut bien se dire que les appellations de quartiers sont relativement récentes, et que nous possédons seulement une rue du Pâtis, c’est-à-dire une rue qui conduisait au Pâtis, comme la rue Saint-Martin conduisait au village de Saint-Martin. Il n’était pas question pour cela de mettre les vaches au pacage dans la rue, assez resserrée ; il nous semble bien que celle-ci, justement, débouche dans des terrains très peu bâtis, et le pâtis n’aurait, même maintenant, pas grand’peine à trouver place dans le triangle formé par la rivière et les rues de Rhône et des Bouchers, pour venir déboucher à la pointe du Pâty. La vaste rue du Croc, absolument inutile, peut fort bien n’être qu’un morceau de cet ancien terrain vague, qui aura servi plus tard aux bouchers de la rue de ce nom pour l’installation de leurs tueries, d’où l’appellation de rue du Croc.

Telle est notre opinion, basée sur de simples probabilités, mais guidée, nous semble-t-il par le bon sens et dont la disposition des lieux ne fait que confirmer la vraisemblance.

G. FAUQUET

Le Nogentais, le 06/10/1907 – et le Pâtis

Moins pour contrister M. Filleul – qui ne devait pas être autrement convaincu de la solidité de son étymologie – que pour intéresser nombre de nos lecteurs, nous pouvons donner sur le Pâty quelques derniers détails puisés à l’abondante source d’un de nos plus érudits historiens locaux.

Le pâtis auquel conduisait la rue du même nom, s’appelait il y a quelques siècles, le « pâtis de la Grand’Fontaine » ; il était donc situé à proximité de celle-ci, qui existe toujours au coin de la rue des Bouchers et dont les eaux traversaient à ciel ouvert le pâturage. Le rue du Croc pouvait bien être à cette époque le lit de ce ruisseau, et le pâtis lui-même d’étendait sur tout ou partie de l’emplacement de l’étang situé, disent les historiens, « au pied du château ».

Voilà donc à peu près résolue une grave question d’histoire locale.

G. Fauquet

Le Nogentais, 13/10/1907 – Encore sur le Patty !

Il est certain que mon explication plutôt bouffonne du mot Pâty du verbe pâtir, a pu faire sourire plus d’un lecteur ; je n’avais point non plus d’autre intention que de prolonger la gaîté que leur avait communiquée la fête du quartier ; mais avouez, mon cher monsieur Fauquet, qu’en matière de raillerie vous me dépassez de cent coudées. Votre rivière coulant rue du Croc… celle-là, elle est forte. Si ça continue nous allons passer pour de ces diseurs de bons mots que détestait La Fontaine.

Puisque nous sommes en train de nous évertuer sur ce coin du vieux Nogent, je veux à ce propos rappeler une sorte de légende qui a cours parmi les vieux habitants du quartier.

La fontaine qui coule au pied du château prend sa source dans le Val Roquet et passe par-dessous toute la butte de Saint-Jean pour arriver rue des Bouchers. Et de cela on en a fait l’expérience avec de la balle d’avoine que l’on avait mise dans le Val Roquet et que l’on a retrouvée rue des Bouchers. En cela, je ne fais que répéter ce que j’ai entendu raconter plus de cent fois. On pourrait, en tous cas, en refaire de nouveau la preuve. Aux amateurs de choses curieuses d’essayer.

Pour en revenir à la « rivière de la rue du Croc » que ce bon Rémy Belleau a négligé de chanter dans ses vers, il aurait pu se faire qu’en « ces temps lointains » la communication avec le Val Roquet était mieux entretenue. A la suite d’orages, ce devait même être un torrent impétueux. Le terrain qui fait angle derrière les rues des Bouchers et de la Rhône s’appelle « l’ilot ». Il n’y a pas si longtemps, il était entouré d’énormes fossés qui en faisaient presque une île. C’était peut-être alors une île complète… au milieu du lac dont parle ce « vieil historien ».

Un fait certain, c’est que l’eau de la fontaine de la rue des Bouchers n’augmente pas. Au contraire, elle va d’années en années en diminuant. Je me souviens de l’avoir vue couler plus abondamment. Il y a là-dessous quelque mystère.

Un mot également sur la rue du Croc. D’où ce nom ? Il semblait tout naturel de rapprocher cela de l’étal de boucher. C’est trop facile. Etant donné que tous ces bouchers qui habitaient la rue de ce nom tuaient chez eux. (On en retrouve l’emplacement dans maintes maisons de quartier.) Ils ne s’en allaient donc pas installer leur viande rue du Croc, pour que les mouches s’y mettent. Croc vient du crochet. La rue fait un coude, un crochet, et voilà toute l’explication du mot. Pourquoi cette rue qui semble inutile ? La chose est simple. Cette vieille maison qui fait l’angle était la demeure d’une personnalité du temps : tout le terrain lui appartenant, lors de la construction de cette vaste demeure, on a tenu à ce que le terrain demeurât non bâti pour éviter le voisinage. C’est un vaste tour d’échelle que c’est taillé ce seigneur. Cela a fait une rue en crochet, et on a dit rue du Croc. De même que nous avons à Nogent la rue de la Corne (rue de la Place) parce qu’elle fait une Corne. Il y a de ces explications tellement facile qu’on ne peut pas s’en contenter. C’est trop simple.

Pour en revenir au Pâty, on aura beau faire, on aura beau dire, il s’écrit actuellement avec une y. C’est un pâté de maisons, et patty, avec la seule différence d’un t est un mot anglais. Nous avons eu la visite des Anglais. Les Nogentais « nés natifs » ne vous diront jamais : rue du Pâty ; mais « le Pâty » ; le Pâté, autrement dit l’endroit compacte. Tandis que, pour en faire un pâtis communal, il faut aller dans la prairie voisine, tirer toute une rivière de la minuscule fontaine de la rue des Bouchers, bien faible même avec son apport du Val Roquet, et alors la rue du Pâty n’est plus qu’un sentier qui conduit à ce Pâtis. Les habitants disent « le Pâty », et en cela ils entendent bien désigner la rue même que porte ce nom et non pas d’autre endroit.

Les municipalités viennent redonner des noms officiels ; on fait un peu fi de ce que disent les gens. Du Pâty on a fait rue du Pâty ; du haut du Bourg, on a fait rue Bourg le Comte. Pourquoi ? on ne sait pas bien. Mais c’est comme cela. Des nouveaux arrivent, ils veulent déranger ce que les autres ont fait. C’est une loi de la nature. On dit à Nogent : la rue aux Sorciers, le rue aux Anglais, pour désigner les rues Saint-Lazare et Bretonnerie. Pourquoi ? vous verrez qu’il se trouvera bien quelqu’un pour l’expliquer.

Filleul

Nous ne prolongerons point la controverse sur la Pâty, mais il nous est permis de dire que rien dans les explications de M. Filleul ne détruit les arguments que nous avons donnés en faveur de l’origine du mot. Nous ne tenons pas du tout à ce que la fontaine se soit écoulée par la rue du Croc, ni à ce que le nom de celle-ci vienne des bouchers voisins plutôt que de sa forme légèrement courbée. Cependant, sans remonter à l’histoire ancienne, chacun sait qu’il existait dans cette rue même, une fontaine où les bouchers venaient laver les intestins des animaux tués.

Le nom de « l’ilot », donné à un terrain situé entre la rue des Bouchers et la rue de Rhône, ne fait que confirmer nos dires, et la Rhône suffisait bien, sans la fontaine, à alimenter le pâtis. Du reste, ce ne sont pas là de simples hypothèses, puisque les anciens textes mentionnent « le pâtis de la grand’fontaine ». M. Gouverneur, dont on ne saurait nier la compétence, parle également du pâtis où s’établirent les gens qui ne trouvaient plus à se loger dans le bourg. Nous donnons plus loin ce document intéressant.

Si M. Filleul trouve « qu’il y a des explications tellement faciles qu’on ne peut s’en contenter », il devrait bien admettre que la nôtre est du nombre et qu’il est plus simple de faire venir Pâty du pâtis voisin que d’aller le chercher en Angleterre. Cinquante pour cent des anciens noms de rues indiquaient l’endroit où elles conduisaient : la rue du Pâtis au pâtis, le rue de Rhône à la Rhône, la rue Saint-Lazare à la léproserie du même nom, etc. La question d’is changé en Y pèse bien peu, surtout quand on pense à l’abus qui est fait de cette dernière voyelle à la fin des mots.

Le principal argument de M. Filleul, bien lien de détruire notre hypothèse, la consolide. Les gens disaient en effet « aller dans le Pâtis », comme ils disaient « aller dans le haut du bourg ». L’agglomération de l’époque comprenait la partie haute : le bourg, et la partie basse : le pâtis.
Nous ne croyons pas qu’on puisse sérieusement contester une chose aussi évidente, établie par la disposition des lieux, que nous avons tous les jours sous les yeux, et confirmée par les documents de l’époque.

G. Fauquet

Voici le passage du mémoire lu par M. Gouverneur à la séance générale de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, tenue à la mairie de Nogent le 5 août 1894. Outre le témoignage qu’il nous apporte au sujet du pâtis, il nous montre comment s’est développée notre ville, et à ce titre il sera lu avec intérêt par les Nogentais.

Les historiens percherons diffèrent sur la date exacte de l’édification de notre donjon. Bry le fixe autour de l’année 1030, tandis que René Courtin le fait remonter à 962. Toujours est-il qu’à partir de la construction de la puissante forteresse, la population se sentant protégée, devint sédentaire et plus dense. Les vassaux qui a tour de rôle, étaient appelés à apporter leurs concours à la défense, - à acquitter l’estage, comme on disait alors, - groupèrent d’élégantes demeures au pied du château, tels les seigneurs de Méréglise, d’Ardenay, de Montgaudry, de Villeray, alors que ceux de Saint-Victor, de Brunelles, de la Chaise, de Montdoucet, rentraient à leur castel voisin, leur tour de guet accompli. Puis naturellement sont venus les humbles : fournisseurs, commerçants, industriels, cortège habituel d’une garnison, qui, débordant du bourg, s’établirent dans le pâtis voisin, s’allongeant à l’ouest, jusqu’aux confins du bourg de Saint-Denis, suivant au nord le grand chemin de Paris. « Comme de fait, Nogent seul renferme autant d’habitants que les autres villes du Perche ensemble, » et bien que profondément éprouvée par un terrible incendie qui aurait eu lieu en 1134, l’importance de la cité nouvelle était telle qu’elle pouvait donner gîte à une armée de l’époque, ainsi qu’il est rappelé dans la Chronique de Rigord… (procès verbaux de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, Tome IX p 177 et suivantes.)

Le Nogentais, 30/08/1908 – Pâtis ou rachat

Une question n’est jamais vidée à fond. Il n’est de si bons arguments qu’on ne puisse détruire, et nul ne peut se flatter d’avoir irrévocablement éteint une discussion ; la controverse appelle la controverse, et toujours aux documents on opposera d’autres documents.
Il y a un an, nos lecteurs s’en souviennent, on discutait fort gravement sur l’origine du mot Pâty. Les uns en tenaient pour Pâtis, lieu où on fait paître des vaches, et pour ce auraient voulu supprimer l’y ; d’autres, non moins gravement, penchaient pour pâté, qui s’écrit en anglais avec un y, croyant avec raison que le séjour des Anglais en notre ville pouvait y être pour quelque chose, tout cet amas de maisons formant en effet un pâté de maisons. On pouvait donner raison aux deux explications ; mais voici qu’une troisième se soulève.
Un chercheur de notre ville (il fait ses lectures de choses fort sérieuses) est venu me faire part d’une trouvaille faite en un de ses bouquins. Bouquin, ce n’est pas le mot, le livre est tout neuf : c’est l’Histoire de France de Lavisse, au tome IV, à la page 162, M. A. Coville, parlant des grandes compagnies qui désolaient la France au XIVe siècle, s’exprime ainsi. – Les lecteurs vont m’excuser de cette longueur, mais elle est nécessaire.
« Capitaines et routiers pillent les églises, dévalisent les monastères, appréhendent les évêques et les prêtres, chassent les moines dans les forêts (il n’y a rien de nouveau sous le soleil !), boivent dans les calices et font trembler le pape lui-même dans Avignon. Ils violent les femmes du peuple, enlèvent et traînent dans leurs bagages, ou gardent dans leurs forteresses, les dames et demoiselles nobles ; volent les enfants pour en faire des pages. Ils mènent leurs prisonniers en laisse comme des chiens (décidément c’étaient de mauvais drôles), leur cassent les dents avec des cailloux, leur coupent les poings, les fouettent, les enferment dans les armoires ou dans des sacs, leur écrasent le ventre. Ce qu’ils veulent surtout, ce sont de grosses rançons, et pour leurs prisonniers des pâtis ou rachats pour les villes et les villages ; ils exigent de simples bourgeois des centaines et des milliers de florins, et de plus des aunes de drap, des barriques de vin, des fourrures, des épices, du poisson, et en plus des journées de travail. »
Ils veulent pour leurs prisonniers des pâtis ou rachats. Voici toute la phrase où je dois appeler l’attention du lecteur. Il ne s’agit là ni de pâté, ni de pâtis, ni d’Anglais, ni de vaches à faire paître. Nous voilà fixé : pâtis signifie rançon, gage donné aux ennemis, quels qu’ils soient, grandes Compagnies ou Anglais. Pourquoi pâtis ? Est-ce parce que (je l’avais dit moitié riant) les habitants ainsi rançonnés n’avaient qu’à en pâtir ? On a vu plus haut la façon dont ces gens-là houspillaient les vaincus, c’était autre chose que les Prussiens en 70. On pouvait appeler pâtis les habitants visités par de pareilles troupes ; ils pâtissaient, ou jamais de vie humaine on n’a pâti. De pareils forcenés ne vous laissaient guère de repos quand une fois ils étaient entrés chez vous. Je comprends que dans ces temps-là on aimait à se battre, la chose en valait la peine.
Pour en revenir au Pâty avec son y c’était assurément la façon d’écrire des Anglais pendant la guerre de Cent Ans, alors qu’ils occupaient Nogent. Le Pâty étant la dépendance naturelle du château, c’était lui qui servait de rançon. Les bons soudards s’y livraient à tous les écarts d’une soldatesque éhontée, et je vous laisse à penser si on y voyait la vie heureuse. Ceux d’aujourd’hui se plaignent quand la gelée fait détacher une pierre de la butte où s’élève le château ; c’était bien autre chose quand on faisait pleuvoir du haut des créneaux et des merlons.
Nous voici fixé – jusqu’à preuve du contraire – sur l’origine du mot pâty : c’était la rançon fournie aux ennemies ; cette rançon, c’était le pays lui-même. Comme dans la dernière guerre l’Alsace-Lorraine a été le pâtis réclamé par les Allemands. C’était en quelque sorte une partie du pays qu’on abandonnait pour sauver l’autre. A moins que cette phrase de M. Coville ne signifie (on peut lui donner plusieurs interprétations) un lieu pour déposer les prisonniers, lesquels avaient tout autant à pâtir.
C’est tout ce que j’ai pu tirer à conséquence d’une phrase tombée par hasard sous l’œil d’un lecteur intelligent, qui à cette occasion s’est souvenu de notre petite discussion de l’an passé. A d’autres d’user de cette pierre d’attente pour nous reconstituer tout un passage fort intéressant de notre histoire, dont il n’est parvenu jusqu’à nos jours qu’un seul mot, le nom d’un quartier.
Patis ou Rachat ont le même sens. A Vitré, un ancien quartier de la ville se nomme Rachat. C’est bien la même origine de mot qui tient à un même fait : l’endroit du pays exigé par les routiers pour leurs prisonniers, pour les racheter ou les déposer en attendant qu’on les rachète.
Il serait intéressant de savoir si en d’autres villes on retrouve cette appellation de pâtis et de rachat. A. Filleul.

Nous ne faisons pas grief à M. Filleul de sacrifier aussi l’y à laquelle il tenait tant pour adopter une explication meilleure que celle du « pâté de maisons ».
Dans de développement de se thèse, il semble oublier le mot « pâtiras », qui existe pour désigner justement les malheureux qui pâtissaient ; le « pâtiras » était l’habitant du « pâtis ».
Mais de là à admettre que tous les Pâtis ou Pâty, si nombreux en France, avaient cette signification, il y a loin. Dans la plupart des cas, ils viennent simplement du mot « pâtis – pâturage », beaucoup plus usité.
C’est dans ce sens qu’il était pris par l’auteur de la charte que nous avons citée, qui opposait justement le « haut du Bourg » - la partie haute - au « Pâtis » - la partie basse.
Néanmoins, par la situation du Pâty dans la vieille ville, au pied du château, l’explication de M. Filleul peut soutenir, car ce n’est pas toujours en matière de noms de lieux, le plus vraisemblable qui est le vrai.
G. Fauquet


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 13 Juillet 2012

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