Chartres : Chapelle Saint-Eman
la Chapelle St Eman
St Eman
Saint Eman ou Saint Amand possède à Chartres une légende à la hauteur du culte fervent qui lui était rendu dès le haut Moyen âge.
La tradition chartraine en fait un des évangélisateurs de la région : l'abbé Guibert, de Saint Père, écrivit sa "Vie" en 985, en réalité un panégyrique digne de la popularité du Saint. Celui-ci aurait vécu en ermite près d'Illiers, là où une commune porte encore son nom. Il y aurait été tué par des brigands en raison des nombreuses conversions qu'il aurait provoquées.
En réalité, si Eman n'était pas un des premiers évangélisateurs de la région, il est possible qu'il ait été un de ces anachorètes venus vivre dans les campagnes du Perche ou du Perche Gouet, comme d'autres ermites qui donnèrent également lieu à des cultes locaux très populaires (St Avit, St Laumer, St Calais).
source : Histoire de Chartres, sous la dir. D'André de Chédeville, éd. Privat 1983.
la Chapelle St Eman
L'origine et l'histoire de la chapelle St Eman restent obscures : selon la tradition, St Eman aurait lui-même fondé un petit ermitage.
Quoiqu'il en soit, la chapelle aurait été construite au VIIIeme ou au IXeme siècle, et a peut-être primitivement abrité un ermitage.
Elle devint ensuite un petit prieuré, qui dépendait de l'abbaye St Florentin de Bonneval.
Au XVIIeme, elle abritait une petite confrérie de Pénitents gris des deux sexes.
A la révolution, la chapelle fut vendue. Elle est restaurée en 1880, et bénite le 22/05/1880.
Après 1905, le département la loue au curé de la Cathédrale, puis en 1941, à la ville de Chartres. Longtemps désaffectée, elle servait à une période récente de salle de réunions.
Après avoir restaure les lieux, elle devient dans les années 2000 un lieu d'expositions temporaires consacrées à l'art de la mosaïque contemporaine.
sources :
- Chartres, un patrimoine à vivre, sous la dir. de Nadine Berthelier, éd. Le Cherche Midi 2004,
- Histoire de Chartres, Eugène de Buchère de Lépinois, éd. Garnier 1854.
définitions
- anachorète : ermite, moine qui vit seul dans un désert. Se dit par opposition aux Moines qui vivent en commun
- prieuré : communauté d'hommes ou de femmes vivant sous la conduite d'un prieur ou d'une prieure, et par extension, l'église et la maison de la communauté.
- pénitents gris : Hommes, et plus rarement femmes qui sont engagés dans certaines confréries où l'on fait particulièrement des exercices de pénitence. On les appelle Pénitents blancs, pénitents bleus, pénitents noirs, gris, etc., selon les différentes couleurs des sacs dont ils se couvrent certains jours.
Saisie : Carole & Eric CANTIN
Dernière modification : 23 Septembre 2012
