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Employés des transports

Chartres : Gare de Chartres

Rue Pierre Sémard (place)
Voir aussi :
Construction 1849
 

Ligne Paris-Le Mans

La construction du chemin de fer de l'Ouest, décidée par la loi du 26 juillet 1844, fut commencée à la fin même de cette année. La ligne, comprenant un parcours de 212 kilomètres, a été livrée à la circulation :

- de Paris à Chartres, le 12 juillet 1849
- de Chartres à la Loupe, le 7 juillet 1852,
- de La Loupe à Nogent-le-Rotrou, le 16 Février 1854,
- de Nogent au Mans, le 1e juin 1854.

Dans le principe elle était exploitée par l'Etat ; mais en vertu de la loi du 13 mai 1831, l'exploitation a été concédée pour 99 ans à la compagnie de l'Ouest par un traité du 30 juin 1851, approuvé le 16 juillet suivant.

Source : Annuaire d'Eure-et-Loir (1855)

Inauguration du chemin de fer de Paris à Chartres (06/07/1849)

L’inauguration du chemin de fer de l’Ouest, ouvert jusqu’à Chartres, a eu lieu jeudi, ainsi que nous l’avions annoncé.

Chartres est maintenant un faubourg de Paris ; Chartres n’est plus qu’à deux heures de la capitale !

Le premier convoi était à huit heures à Versailles, et à neuf heures moins dix minutes à Rambouillet. Il avait été annoncé par un journal que le ville de Rambouillet « se proposait d’offrir une collation aux invités ; » il n’en fut rien, et les invités eurent toutes les peines du monde à s’offrir quelque chose à eux-mêmes, en payant. Le convoi quitta Rambouillet à neuf heures cinq minutes ; il était à neuf heure trente-cinq minutes à Maintenon, et à dix heures cinq minutes il entrait triomphalement dans la gare de Chartres.

Le second convoi, qui avait quitté Paris à dix heures, arrivait à Chartres à midi et demi. Dans ce convoi se trouvaient le Président en grand costume de général de la garde nationale, il était accompagné de MM. Odilon Barrot, Lacrosse, Rulhières, Boulay (de la Meurthe), Dupin (ainé), du colonel Vaudray, du général Lebreton, en costume, de plusieurs officiers d’état-major de l’armée et de la garde de l’armée nationale, de trente représentants environ, de M. Romieu, ancien préfet, de M. Emile Péreire, directeur du chemin de fer du Nord, et d’un grand nombre de journalistes.

Notre ville présentait un aspect inaccoutumé : les rues étaient encombrées de promeneurs ; la garde nationale ; la gendarmerie et la troupe de ligne étaient sous les armes ; les bannières aux couleurs nationales flottaient au sommet des édifices et dans les principales rues.

L’arrivée du second convoi fut saluée par le bourdon de la cathédrale, par l’artillerie de la garde nationale, par les vivats de la population. Toutes les autorités, qui s’étaient réunies à la préfecture, marchèrent au devant du Président ; elles le reçurent à l’embarcadère et le conduisirent dans une des salles.

Là M. le préfet d’Eure-et-Loir adressa au Président un discours que le défaut d’espace ne nous permet pas de reproduire aujourd’hui et où il insista sur cette vérité que la France ne devait pas redouter les réformes pacifiques qui aideraient à sa régénération. Le Président répondit. Les gardes nationaux qui l’entouraient crièrent avec enthousiasme : Vive Napoléon ! Vive le Président ! Vive la République !

Le Président et son cortège allèrent prendre place sur une espèce d’estrade placée à droite d’un autel élevé à l’entrée de l’embarcadère, et où le nouvel évêque de Poitiers, Mgr Pie, prononça un discours sur l’alliance des intérêts spirituels et matériels de la religion et de l’industrie. Après ce discours, l’ingénieur en chef, en grand costume, donna l’ordre de faire avancer les deux locomotives qui furent bénites au milieu des chants du clergé.

Vers deux heures, le Président, qui avait assisté au Te Deum chanté dans la cathédrale, passa, sur la place des Epars, une revue de toutes les gardes nationales de Chartres et du département, du 62e de ligne, du 13e régiment de chasseurs à cheval, du 1er régiment de lanciers et des jeunes élèves de l’école normale dont le costume simple et la bonne tenue ont été remarqués. Cette revue, qui a duré près de deux heures, a été passée aux cris mille fois répétés de : Vive le Président !

A quatre heures, un grand banquet a eu lieu où n’assistaient seulement que le Président, les ministres, l’évêque, les autorités locales et départementales, un certain nombre de gardes nationaux et quelques invités choisis à l’avance.

A quatre heures et demie, le Président a quitté notre ville. De Chartres à Paris, comme le matin de Paris à Chartres, son passage au milieu des populations n’a été qu’une ovation continuelle.

A six heures huit minutes partait le second convoi ; qui est arrivé à Paris à huit heures quarante-cinq minutes, après s’être arrêté trois fois dans le trajet et avoir perdu environ trente minutes.

Le soir, les rues et tous les édifices de Chartres ont été illuminés du

Source : Article du Modéré d’Eure-et-Loir publié dans le Nogentais du 08/07/1849.

Article du journal des Débats - Ligne Paris-Chartres

Tout le trajet avec une parfaite régularité. M. Albert de Courpon, chef de l’exploitation, et inspecteur près les compagnies de Boulogne, de Rouen, du Havre et du Nord, a été nommé chevalier de la Légion-d’Honneur.

Le parcours de Paris à Versailles, par la rive gauche, est déjà assez connu. On apprendra à connaître aussi celui de Versailles à Chartres ; c’est une succession de charmants paysages que le beau temps faisait valoir aujourd’hui. Mais les chemins de fer ne sont pas faits seulement pour les promenades ; la fête dure un jour, les affaires durent toujours ; et demain cette nouvelle voie, comme elle a aujourd’hui porté le plaisir, portera le commerce, le progrès, la prospérité et la civilisation.

L’exploitation du chemin de fer de Chartres, inauguré jeudi dernier, commencera le 12, mais elle ne comprendra pas encore le service des marchandises qui ne sera organisé qu’après la construction de la gare, adjugée le 23 juin

Nous lisons à ce sujet dans le Journal des Travaux publics : « Dans deux ou trois mois le service des marchandises sera probablement prêt à fonctionner ».

« Nous avions vu, dit cette feuille, le moment où cette exploitation serait indéfiniment différée, et c’est à M. l’ingénieur en chef qu’on doit la levée des obstacles que nous signalions dans notre numéro du 3 juin. »

« A propos du chemin de fer de Chartres, le Journal des Chemins de fer parlait d’une idée nouvelle, conçue par M. Baude, pour le transport des voyageurs ; mais ce journal mettait dans cette révélation une réticence qui piquait notre curiosité et nous faisait venir l’eau à la bouche. »

« Nous sommes allés partout où l’on pouvait nous éclairer, et nous avons découvert … que M. Baude transporterait ses voyageurs tout simplement, tout naïvement, comme le font tous les chemins de fer, c’est-à-dire dans des voitures appelées vulgairement wagons, traînées par des locomotives et roulant sur des espèces de tringles de fer carrées, assujetties sur des traverses en bois. »

« En nous renseignant à bonne source sur cette prétendue innovation, nous avons appris, et cela prouve de la part de M. Baude une sollicitude pour les voyageurs, dont nous le remercions en leur nom, nous avons appris, disons-nous, qu’une difficulté s’était élevé entre M. Baude et les administrateurs de l’octroi. »

« La gare du chemin de fer de Chartres est en dehors de la barrière ; et si M. Baude n’a pas gain de cause, les bagages, après leur déchargement des wagons et leur rechargement dans les voitures (fiacres ou omnibus) destinées au transport dans Paris, ne seraient visités qu’à la barrière même, c’est-à-dire qu’il s’en suivrait pour les voyageurs une perte de temps immense et les ennuis de l’attente, jusqu’à ce que les employés de l’octroi aient eu le temps de tout visiter. »

« M. Baude est en instance pour obtenir que les bagages soient visités dans l’intérieur de la gare au moment même du déchargement des wagons, ainsi que cela se pratique aux gares des chemins de Rouen et d’Orléans, qui, il est vrai, sont dans l’intérieur de Paris, sauf aux employés de l’octroi à inscrire sur chaque colis l’exeat nécessaire, ou toute marque quelconque qui permit l’entrée dans Paris sans une nouvelle visite ».

« Nous sommes persuadés que l’administration des octrois fera droit à la légitime demande de M. Baude, et nous nous fions à M. l’ingénieur pour surmonter cette difficulté, qui n’en est pas une, comme il a fait de toutes celles qu’il a trouvées sur son passage

Source : le Nogentais du 08/07/1849

Ligne Paris-Le Mans (1854)

En 1854, la ligne Paris-Le Mans dessert les gares de Versailles, Saint-Cyr, Trappes, La Verrière, L'Artoire (Commune des Essarts-le-Roi), Rambouillet, Epernon, Maintenon, Jouy, Chartres, Courville, Pontgouin, La Loupe, Bretoncelles, Condé-sur-Huisne, Nogent-le-Rotrou, Le Theil, La Ferté-Bernard, Sceaux-sur-Huisne, Connéré, Pont-de-Gennes, Saint-Mars-la-Bruyère, Yvré-l'Evêque.

A Chartres, un service de voitures assure les transports vers Illiers (25 kms), Brou (38 kms),Bonneval(31 kms), Châteaudun (45 kms), Châteauneuf (25 kms).

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)

En 1870, il faut pratiquement 2 H 30 pour faire Paris-Le Mans avec arrêt à la Loupe, Nogent-Le-Rotrou et la Ferté-Bernard et 4 H 15 avec arrêt aux gares de Saint-Luperce, Courville, Pontgouin, La Loupe, Bretoncelles, Condé, Nogent-le-Rotrou, Le Theil, La Ferté-Bernard, Sceaux, Connerré, Pont-de-Gennes, Saint-Mars-le-Brière, Yvré-l'Evêque.

Ligne Paris-le Mans (2012)

La ligne Paris- Le Mans dessert en Eure-et-Loir les gares : d'Epernon, Saint-Piat, Maintenon, Jouy, La Villette-Saint-Prest, Chartres, Amilly-Ouerray, Saint-Aubin-Saint-Luperce, Courville, Ponrgouin, La Loupe ; puis dans l'Orne : Bretoncelles, Condé-Sur-Huisne; à nouveau en Eure-et-Loir : Nogent-le-Rotou, et à nouveau dans l'Orne : Le Theil; En Sarthe : La Ferté-Bernard, Sceaux-Bouër, Connéré-Beillé, Montfort-le-Gesnois, Saint-Mars-la-Brière, Champagné.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 14 Février 2012