Histoire des communes

Commentaires et textes

Présentation : Nogent-le-Rotrou Hôtel-Dieu

 

Création de l'hospice

Les titres et documents authentiques fournis à René COURTIN par M. l'Abbé GUERRIER, doyen du chapitre de Saint-Jean et curé de Margon, font remonter la fondation de l'hôpital ou Maison-Dieu de Nogent-le-Rotrou à la fin du XIIe siècle. C'est entre 1184 et 1190 que Rotrou IV voulut, avant son départ pour la Terre-Sainte, lors de la troisième croisade, doter sa ville d'un asile ouvert à l'indigence en proie à la douleur.

La charte de fondation, datée de l'époque de son départ, expose les motifs qui engagèrent le comte à élever cet asile. Voici le contenu de la Charte : "Au nom de la sainte et invisible trinité, moi, Rotrou, comte du Perche, et mes deux fils, Geoffroy et Guillaume, trésoriers de l'église de Tours, avons jugé convenable de transmettre à la postérité, par le témoignage de l'écriture, l'état des revenus de la Maison-Dieu de l'Aumône de Nogent, fondée pour le repos de l'âme de mon épouse Mathilde. Que tous sachent donc que moi, Rotrou, comte du Perche, ai donné à la susdite Maison-Dieu trois mesures de terre dans la paroisse de Saint-Aubin de Champrond, pour en jouir à perpétuité, franches et libres de toutes espèces de charges et redevances, comme j'en jouissais moi-même ; j'ai fait don au même établissement des églises d'Andiborne et de Gawberge. Cette charte est donnée à Nogent, l'an de N.S. 1190, le sixième du décès de la Comtesse Mathilde, époque du départ des rois et des barons pour Jérusalem."

Les deux églises étaient situées en Angleterre, dans le diocèse de Salisbury. Rotrou possédait dans ce royaume plusieurs riches domaines, qu'il tenait de Rotrou le Grand son père, fils de Béatrix de Roucy, proche parente du Comte de Salisbury.

Fonctionnement de l'hospice

Le gouvernement de l'hospice fut confié aux soins des religieux Augustins, le supérieur prenait le titre de maître. Un bienfaiteur céda, peu de temps après la fondation de la Maison-Dieu, le patronage de la cure de L'Hermitière et celui d'une grande portion de celle de Préaux.

L'hospice conserva pendant plus d'un siècle la jouissance des deux églises d'Angleterre. En 1290, Jean II, duc de Bretagne, comte de Richmond, Seigneur de Nogent-le-Rotrou, voulant en gratifier les religieux du couvent d'Aubrières, ordre de Fontevrault, s'engagea à payer 100 livres par an, en dédommagement des cessions, en attendant le don de biens équivalents.

En 1300, l'hospice reçu :
- Une rente de 24 livres sur le monastère-prieuré de Moutiers-au-Perche.
- La métaire des Touches à Brunelles.
- La métairie de Valoré à Soizé.
- La métairie de la Grange à Nonvilliers.
- La métairie du Tertre à Coulonges-les-Sablons.
- Les terres des Grandes et Petites Moutonnières à Saint-Germain-de-la-Coudre.
- Le moulin du Bois à Saint-Victor-de-Buthon.

En septembre 1302, Jean II donna également par testament, 30 livres, cinq cents cottes ou habits de bure, et cinq cents paires de souliers, pour être distribuées aux pauvres de ses domaines du Perche et de Laigle.

Sully et l'hospice

Devenu, en 1624, possesseur du château de la seigneurie de Nogent-le-Rotrou, l'ayant acquise du Prince de Condé, Maximilien de Béthune, Duc de Sully, combla l'Hôtel-Dieu de bienfaits.


Source : Monographies des villages du Perche

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 11 Avril 2011

 

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