Histoire des communes

Anecdotes : Gréez-sur-Roc

 

Chroniques rédigés par Bienheuré Hameau, vicaire à Gréez.

1580

Le sixiesme jour de may en l'an mil cinq cent quatre vingts qui estoit le dimanche des octaves de la feste de notre seigneur Jésus-Christ arriva une grande tempeste.

1581

En l'an ensuivant lan mil cinq cent quatre vingtz et un arriva une fort grande tempeste qui estoit le jour des Saintes Pasques.

L'an mil cinq cent quatre vingts et un les eaux furent fort grandes avecq une grande tempeste qui estoit le huictiesme jour daoust l'an que dessus.

An l’an mil cinq cent quatre vingt et unq qui estoit le XXIIe jour de may et le jour et le jour de la Trinité Symon Hact… prêtre a dict sa première messe

An lan mil cinq cent quatre vingt et deux le premier de juillet ung nommé Poyrier demeurant a Fra.. a dict sa première messe

1584

Le XXVIesme jour de juillet en l'an mil cinq cent quatre vingts et quatre les eaux furent grandes avecq un grand dommages des herbes de sur la rivière qui estoit le jour Sainte Anne.

L’an mil cinq cens quatre vingt quatre le bled fut bien cher estoit grand nombre de pauvres.

Le 22 esme de juillet mil cinq cens quatre vingtz et quatre fut faict un meurtre d’ung des ….. de lorisse un nommé Le Dru… paroisse de Lombien ?

La bataille de Saint-Antoine

La bataille mérite assurément d’être racontée dans ses moindres détails, car elle n’était pas vulgaire : elle avait pour cause l’enlèvement d’un saint !

Au fond d’un des sites les plus pittoresques et les plus sauvages de la forêt de Montmirail, sur le bord d’un petit ruisseau que tarissent assez vite les chaleurs de l’été, on voit encore aujourd’hui des restes de murailles à moitié cachées sous les grandes herbes et un monticule de pierres entassées sous les broussailles. Ce sont les ruines d’un ancien oratoire élevé jadis en l’honneur de Saint Antoine sur les confins de Gréez et de Melleray, mais sur le territoire de cette dernière paroisse. Vendu comme bien national à Monsieur Fournier, curé constitutionnel de Gréez et depuis desservant de Vancé, le pauvre oratoire de Saint Antoine, à la fin de la Révolution, « n’offrait plus à l’śil du voyageur que le squelette d’une masure abandonnée » : néanmoins cet état de délabrement, loin de le diminuer ajoutait encore au respect que conservaient pour la patron un très grand nombre d’individus qui s’y rendaient en foule au jour de sa fête.

Instruit par un de ses anciens paroissiens de l’état pitoyable de l’oratoire et du danger que faisaient courir les injures du temps au bienheureux Saint Antoine, le curé de Vancé, par reconnaissance pour la paroisse de Gréez dont il avait souvent éprouvé la bienfaisance, lui fit don de la statue du saint, et autorisa son successeur à lui donner une place dans son église. La donation fut rédigée en bonne et due forme, et il fut entendu qu’un dimanche, à l’issue des vêpres, les habitants de Gréez, le curé à leur tête, se rendraient à Saint-Antoine pour en rapporter avec tous les honneurs d’usage la précieuse statue.

Aux précautions que prend dès le début de l’expédition le chef de la troupe, aux soins qu’il a de ne pas mettre le pied sur la terre étrangère, on sent que le terrain est brûlant et qu’à chaque instant peut jaillir une étincelle. Pendant qu’il s’arrête prudemment sur la ligne de démarcation, deux de ses hommes les plus valeureux, Louis Menant, tailleur d’habits et Coudray s’avancent rapidement vers la chapelle : au lieu de prier le saint, ils le saisissent, le chargent sur leurs épaules et le rapportent aux pieds de leur pasteur, « non sans beaucoup de danger. » A peine, en effet, s’étaient-ils emparés de la statue qu’ils avaient eu à essuyer une véritable grêle de pierres. Furieuses et plus exaspérées encore que leur maris, les femmes de Melleray s’étaient acharnées à la poursuite des ravisseurs et les avaient rejoints. « Forts de leurs droits et de la protection du saint, dit le rapport de l’officier municipal, les deux hommes avaient préféré abandonner aux doigts des furies une portion de leur chevelure plutôt que de lâcher prise. »

A la vue de tant d’héroïsme, la foule pousse des vivats, on félicite les deux champions, et pendant que les citoyens de Melleray se retirent en murmurant, ceux de Gréez hissent sur un brancard la statue de saint Antoine, la tête ceinte d’une couronne de laurier, et l’apportent en triomphe dans leur église.

L’incident paraissait ainsi terminé, lorsque le lendemain, à la stupéfaction générale, on voit arrivé dans le bourg de Gréez les habitants de Melleray, armés de pied en cape. A la tête de la colonne marche, ceint de son écharpe, le citoyen maire, un excellent homme mais qui a le grave défaut de ne pouvoir s’exprimer. Flanqué d’un huissier de justice et de trois gendarmes de la brigade de Vibraye, suivi de toute sa troupe, il se présente devant son collègue de Gréez, et après de longues hésitations finit par balbutier le nom de saint Antoine. Le citoyen Thierry, par contre, en sa qualité d’huissier près le tribunal de Mamers, a la langue mieux pendue : il se montre prolixe, et même menaçant, et déclare que si on ne rends pas sur le champs la statue enlevée, la commune de Melleray va se lever en masse pour l’obtenir. Au même instant, on apprend qu’un véritable appel au peuple a mis en mouvement la population de Melleray, que le maire et le curé se sont entendus et que six cents individus se disposent à courir aux armes pour reprendre la statue. Cependant, le maire de Gréez, Monsieur Franchet n’entend pas céder. Il fait aussitôt réunir sa garde nationale, et lui donne l’ordre de défiler « en présence de l’ennemi. » Comme il l’espérait, le mouvement produit une impression salutaire et calme les plus exaltés. Plutôt que d’engager le combat, le maire de Melleray, la maréchaussée et toute la bande jugent prudent de déguerpir, ne remportant en guise de victoire que la honte d’une piteuse échauffourée. La statue de Saint Antoine demeura dans l’église de Gréez, et l’affaire se termina moins héroïquement qu’elle n’avait commencé, par un long rapport au Préfet de la Sarthe.

L’événement qui eut pu devenir tragique, fut appelé dans le pays « la bataille de saint Antoine » C’est, aux premiers jours de l’époque contemporaine, un bien curieux souvenir des anciennes rivalités de paroisses et aussi un témoignage pittoresque de la force que les traditions religieuses avaient conservée, en dépit de la Révolution, dans les populations évangélisées par saint Almire. Aujourd’hui, encore, ces traditions ne sont pas perdues, et après l’avoir été trop longtemps retirée de l’église de Gréez, la fameuse statue de saint Antoine doit y reprendre place prochainement toujours vénérée et invoquée.

Source : Fondation Jean Jousse

La centenaire

Madame Veuve Lelièvre née Rose Roger était née à Gréez le 18 avril 1836. Il y eut une grande fête pour célébrer son centenaire. Elle mourut dans sa 106e année. Secret de sa longévité ? Madame Berthelot, qui vit avec elle depuis plusieurs années, nous dit : « Elle mange peu. Les oignons cuits dans la cendre constituent le principal de sa nourriture. Elle les assaisonne avec du vinaigre et du sel. Avouez que c’est un régime peu ordinaire ! »

Peut-on savoir ce que vous faites tous les jours, et ce que vous aimer le mieux manger ? –
« Eh bien voilà : Tous les matins, je me lève à 6 h et, avec l’aide de Mme Berthelot, je fais une petite toilette. Jusqu’à midi je me repose dans mon fauteuil, et l’heure du déjeuner arrive ; je mange avec deux bonnes tartines de pain ce qui m’a été préparé, c’est-à-dire beaucoup de légumes et un peu de viande, mais jamais de soupe car je ne l’aime pas beaucoup. Mon grand régal, c’est la salade que je prépare moi-même, sans poivre ni huile, mais avec beaucoup de vinaigre car, ajoute-t-elle malicieusement, on m’a toujours dit que le vinaigre conservait, et, ma foi, jusqu’à présent, je n’ai pas à me plaindre de ce conseil. Un śuf cuit au poêlon et un bon morceau de pain sont, presque chaque jour, mon repas du soir. Après, je fais la conversation avec ma voisine, je dis mon chapelet jusque vers 11 h ou minuit, et je vais me coucher ».
source jean Jousse

L'acte de naissance

o 18/04/1836 Gréez-sur-Roc (72)
ROGER Eléonore Rose (F)
fille de ROGER Louis Thomas , âgé de 22 ans , menuisier , demeurant à (Le Haut Bourg)
et de ALEXANDRE Marie Rose , âgée de 23 ans
Témoins :
• ALEXANDRE Eléonore François , âgé de 25 ans , charron , demeurant à Gréez-sur-Roc , oncle et parrain
• PASQUIER Rose , marraine

L'acte de mariage

x 04/10/1859 Gréez-sur-Roc (72)
• LELIEVRE Auguste Hyacinthe, Sabotier, enfant naturel, âgé de 21 ans, né le 03/07/1838 à Gréez-sur-Roc, demeurant à Gréez-sur-Roc,
fils de LELIEVRE Louis , demeurant à Gréez-sur-Roc , décédé le 01/10/1853 et de LEBOUC Louise Jeanne Séverine , âgée de 49 ans , Journalière , demeurant à Gréez-sur-Roc
• ROGER Rose Eléonore, âgée de 22 ans, née le 18/04/1836 à Gréez-sur-Roc, demeurant à Gréez-sur-Roc,
fille de ROGER Louis , âgé de 45 ans , Menuisier , demeurant à Gréez-sur-Roc et de ALEXANDRE Marie Rose , demeurant à Gréez-sur-Roc


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 3 Août 2014

 

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