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Nogent-le-Rotrou : Gare de Nogent-le-Rotrou - Ligne Paris-Le Mans

Rue Place de la Gare
Voir aussi :
Construction 1854
 

La construction du chemin de fer de l'Ouest, décidée par la loi du 26 juillet 1844, fut commencée à la fin même de cette année. La ligne, comprenant un parcours de 212 kilomètres, a été livrée à la circulation :

- de Paris à Chartres, le 12 juillet 1849
- de Chartres à la Loupe, le 7 juillet 1852,
- de La Loupe à Nogent-le-Rotrou, le 16 Février 1854,
- de Nogent au Mans, le 1e juin 1854.

Dans le principe elle était exploitée par l'Etat ; mais en vertu de la loi du 13 mai 1831, l'exploitation a été concédée pour 99 ans à la compagnie de l'Ouest par un traité du 30 juin 1851, approuvé le 16 juillet suivant.

Source : Annuaire d'Eure-et-Loir (1855)

Station de Nogent-le-Rotrou - chemin de fer de Paris à Rennes par Chartres et Laval

Partie comprise entre le territoire de la commune de Condeau (Orne) et le chemin de Compas, commune de Nogent-le-Rotrou.

Enquête

Avertissement donné en exécution de l'article six, paragraphe deux de la loi du trois mai mil huit cent quarante et un sur l'expropriation pour cause d'utilité publique.

Le Maire de la commune de Nogent-le-Rotrou donne avis que, par arrêté pris par Monsieur le Préfet d'Eure-et-Loir, à la date du vingt sept septembre mil huit cent quarante sept, en exécution de l'article deux de la loi du trois mai mil huit dent quarante et un, sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, la commune de Nogent-le-Rotrou a été désignée comme faisant partie de celles qui seront traversées par le chemin de fer de Paris à Rennes par Chartres et Laval

Et que Monsieur le Préfet a fait remettre à la Mairie de Nogent-le-Rotrou, pour y rester déposés pendant huit jours consécutifs, à partir du lundi premier avril prochain, neuf heures du matin :
1° - Les plan et état parcellaires des propriétés traversées pr le projet de tracé définitif du même chemin de fer sur le territoire de la dite commune et que ce chemin doit occuper;
2° - L'état nominatif et le plan des chemins, sentiers, ravins et cours d'eau traversés par le chemin de fer, avec les indications de leur rétablissement, figurées au plan parcellaire.
Ces plans et états seront communiqués au secrétariat de la Mairie, sans déplacement et sans frais, tous les jours pendant le délai ci-dessus fixé, à toutes les personnes qui le requerront.

Source : Article du Nogentais le 24/03/1850.

Station de Nogent-le-Rotrou - chemin de fer de l'Ouest - Avis

La Commission d'enquête établie, conformément à la loi du 03/05/1841, pour donner son avis sur les questions se rattachant à la partie du chemin de fer sur le territoire de Nogent-le-Rotrou, ayant, dans sa séance du 29/04/1850 émis l'avis qu'il y a lieu d'établir la station du chemin de fer pour la ville de Nogent-le-Rotrou, dans le terrain compris entre l'église Saint-Hilaire et les maisons de la Croix-la-Comtesse, lieu dit le Champ-Bossu.

Le nouveau tracé prend naissance au chemin de la Boucherie et aboutit au chemin de Campas. A Nogent-le-Rotrou, le 11 juillet 1850. Le Sous-Préfet Denis Lagarde.

Source : Article du Nogentais le 14/07/1850.

Chemin de fer de l'Ouest - Analyse du projet de loi présenté par M. le Ministre des travaux publics.

Le chemin de Versailles à Rennes sera concédé directement à MM. PETO, BETTS, BRASSEY GEATH, FOX, HENDERSON et STOCKES, aux conditions de la loi de 1842, la compagnie concessionnaire posera deux voies de Chartres à la Loupe, une voie seulement de La Loupe à Rennes.

L'état fera abondon des deux voies qu'il a posées entre Versailles et Chartres ; elles lui ont coûté 10 millions. En échange la compagnie construira les stations et achèvera celle de Paris.

Le projet ajoute aux lignes classées dans la loi de 1842, un chemin de fer de la Loupe à Alençon, mais il ne propose pas de concéder l'exploitation d'un embranchement.

Source : Le Nogentais du 15/12/1850

Création d'un service pour les travaux entre La Loupe et Rennes

Un service spécial est créé pour les travaux du chemin de fer de l'Ouest, entre la Loupe et Rennes.
Ce service formera deux sections, l'une de la Loupe au Mans, l'autre du Mans à Rennes.
M. DUCOS, ingénieur en chef de première classe actuellement attaché au service de chemin de fer de Lyon sera chargé de la première section. Il résidera au Mans.
Il aura sous ses ordres :
MM de BOULONGNE, ingénieur ordinaire de deuxième classe, qui résidera à Nogent-le-Rotrou.
MARTIN, ingénieur ordinaire de première classe, qui résidera au Mans.
M. BARREAU, ingénieur en chef de deuxième classe, sera chargé de la deuxième section et résidera au Mans.
Il aura sous ses ordres :
MM. GRILLE, ingénieur ordinaire de deuxième classe, qui résidera au Mans.
MONDREL, ingénieur ordinaire de deuxième classe qui résidera à Laval.

Dimanche 12/02/1854 - Inauguration du Chemin de fer de La Loupe à Nogent

C'est désormais une date précieuse pour la ville de Nogent-le-Rotrou, que celle du 12 février 1854, et nous l'inscrivons précieusement en tête de notre article, car elle semble ouvrir et assurer une ère de prospérité nouvelle à la ville et au pays tout entier.

Nogent est donc maintenant un faubourg de Paris, Nogent n'est plus qu'à quatre heures de la capitale !

La ville qui voyait arriver enfin cette heureuse perspective, ne pouvait avoir rien de plus à coeur que de célébrer cette fête de l'avenir avec toute la pompe et toute la solennité dont elle pouvait disposer.

Dans ses dernières sessions, notre conseil municipal s'était vivement préoccupé de cette question; son but a été largement rempli, nous lui en faisons honneur.

De tous les points du département et des départements limitrophes l'appel a été entendu, de véritables convois de promeneurs accouraient à notre fête, et l'on peut sans crainte évaluer à vingt-cinq mille la population de notre ville, dans la journée du 12.

Dès le matin, nos larges rues, trop souvent solitaires, étaient encombrées de curieux voulant jouir par avance des préparatifs de la solennité.

Autour de la place et dans le parcours de la rue Charronnerie, se dressaient des mâts au haut desquels se balançaient majestueusement de larges bannières aux couleurs nationales ; d'élégants écussons entourés de faisceaux de drapeaux portaient le nom des communes de l'arrondissement, des oriflammes étaient tendus dans toute la longueur de la rue Saint-Hilaire, la tour de l'église était pavoisée ; toutes ces décorations faites avec luxe et beaucoup de goût présentaient un coup d'oeil magique.

A une heure et demie, un cortège, formé par le clergé des trois paroisses réunies, bannières en tête, M. le Maire et ses adjoints, revêtus du costume officiel, les autorités constituées de la ville, dont la marche était fermée par la compagnie des sapeurs pompiers, s'avançait majestueusement et prenait place dans la gare ; à deux heures, une salve d'artillerie annonçait l'arrivée du convoi officiel.

Dans ce convoi se trouvaient Mgr. l'évêque de Chartres, M. le comte Dubois, conseiller d'état, directeur général des chemins de fer au ministère des travaux publics, M. le préfet d'Eure-et-Loir, M. le général commandant le département, M. le Général Le Breton, M. le Colonel Lenormand, député d'Eure-et-Loir, M. Rivet, président de la commission administrative du chemin de fer de l'Ouest, M. Beaude, ingénieur en chef de la compagnie, le colonel du 3e chasseurs et quelques officiers, et enfin un grand nombre de personnages au brillant costume.

Un autel richement tendu en velours cramoisi, s'élevait au milieu de la voie, Mgr Renault y prit place, deux locomotives, Nogent-le-Rotrou et Chartres, ornées et pavoisées s'avancèrent majestueusement jusqu'auprès de l'autel, puis d'une voix éloquente Mgr. prononça un remarquable discours.

Après le discours écouté dans un religieux silence, la musique du 3e chasseurs arrivée par le convoi, sonna une brillante fanfare et les locomotives furent bénites au milieu des chants du clergé.

Après la bénédiction, le cortège se mit en marche et se rendit au milieu des flots de la population à l'église Notre-Dame, où il fut chanté un Te Deum solennel.

La cérémonie religieuse terminée, les jeux annoncés par le programme commencèrent sur la place au bruit des bombes à parachutes, charmante innovation de la pyrotechnie. Les meuniers et les charbonniers, les courses en sacs, les tourterelles, et par-dessus tout d'harmonieuses symphonies données par l'excellente musique du 3e chasseurs et la société philharmonique, excitèrent l'attention publique.

Dans une tente magnifiquement ornée et réunissant tout le luxe et le confortable d'un magnifique salon, se dressait une table de deux cents couverts, somptueusement et richement servie, digne enfin de Chevet, son organisateur, dont la réputation n'est plus à faire. A un bout de la salle avait été placé le buste de l'Empereur, et à l'autre bout celui de Sully, dont Nogent honore la mémoire.

M. le Préfet de la Sarthe, et MM. les maires et sous-préfets de Mamers et Mortagne avaient pris place à la table d'honneur.
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Un feu d'artifice fut tiré ensuite des hauteurs Saint-Jean. Il représentait le bombardement, la prise, l'incendie du château. Un magnifique clair de lune nuisit sans doute à son effet qui pourtant n'en fut pas moins remarquable.

La rue Charronnerie, la place, la rue Saint-Hilaire, les grilles de la mairie, furent illuminées comme par enchantement, et cette illumination qui jaillissait de milles verres et lanternes aux diverses couleurs avait créé un véritable grand jour fantastique.

Pendant ce temps, la salle du banquet était métamorphosée en salle de bal, toute brillante de ses lustres et de ses ornements d'or et de fleurs. Malgré son étendue, elle ne contenait qu'avec peine la société nombreuse et choisie qui y était présente.

Nous avons remarqué de charmantes toilettes qui faisaient honneur au bon goût de nos Nogentaises ; les quadrilles étaient animés et ne se sont terminés que fort avant la nuit.

A. Gouverneur. Le Nogentais

Les gares desservies

Fin 1854, la ligne Paris-Le Mans dessert les gares de Versailles, Saint-Cyr, Trappes, La Verrière, L'Artoire (Commune des Essarts-le-Roi), Rambouillet, Epernon, Maintenon, Jouy, Chartres, Courville, Pontgouin, La Loupe, Bretoncelles, Condé-sur-Huisne, Nogent-le-Rotrou, Le Theil, La Ferté-Bernard, Sceaux-sur-Huisne, Connéré, Pont-de-Gennes, Saint-Mars-la-Bruyère, Yvré-l'Evêque.

Des voitures assuraient les correspondances avec Mondoubleau, par la Bazoche-Gouet et Authon, 50 Kms, et La Bazoche-Gouët par Authon, 30 kms.
Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)

les tarifs et les horaires en 1854

Le trajet Paris-Nogent-le-Rotrou coûte 15 Frs en 1e classe, 11,50 Frs en 2e classe et 8,40 Frs en 3e classe. Le train qui part à 8 H 30 de Paris arrive à 11 H 26 à Chartres et à 13 H 15 à Nogent

Les premiers accidents

Des accidents s'étant produits sur les chemins de fer par suite de l'introduction dans l'enceinte de ces chemins, de boeufs qui ont rompu les clôtures et se sont engagés sur la voie, le Maire de Nogent-le-Rotrou rappelle aux propriétaires riverains qui font ou laissent paître des bestiaux dans le voisinage de la ligne, qu'ils doivent veiller avec soin à ce que les bestiaux soient gardés attentivement, et qu'ils sont responsables des faits dommageables que produirait l'invasion de ces animaux.
L'ordonnance du 15/11/1846 défend d'introduire des bestiaux dans l'enceinte du chemin de fer, et la loi du 15 juillet 1845 punit les contraventions d'une amende de 16 francs à 3.000 Francs.

Juillet 1893

La Compagnie de l'Ouest crée un service rapide Paris-Le Mans, 5 trains ne s'arrêtent plus à Nogent, le conseil municipal de Nogent conteste,sans résultat.

2012

C'est aujourd'hui une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) desservie par les trains des réseaux TER Centre et TER Pays de la Loire. (Source Wikipédia).

La ligne Paris- Le Mans dessert en Eure-et-Loir les gares : d'Epernon, Saint-Piat, Maintenon, Jouy, La Villette-Saint-Prest, Chartres, Amilly-Ouerray, Saint-Aubin-Saint-Luperce, Courville, Ponrgouin, La Loupe ; puis dans l'Orne : Bretoncelles, Condé-Sur-Huisne; à nouveau en Eure-et-Loir : Nogent-le-Rotou, et à nouveau dans l'Orne : Le Theil; En Sarthe : La Ferté-Bernard, Sceaux-Bouër, Connéré-Beillé, Montfort-le-Gesnois, Saint-Mars-la-Brière, Champagné.


Source : Annuaire

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 20 Mars 2012