Histoire des communes

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Nogent-le-Rotrou : Les Capucins

Rue Rue de la Touche
Lieu-dit Les Capucins
Voir aussi :
Construction 1601
 

Disparition des Capucins

Chacun se rappelle, les Nogentais en particulier, du quartier des Capucins. Nombreux sont ceux qui en se promenant, montaient la rue Saint-Lazare pour se retrouver à hauteur du croisement rue de la Touche - route des Etilleux. A cet endroit beaucoup marquaient un arrêt sentimental pour la petite chapelle. Celle-ci semblait défier le temps et rappelait le passé. Hélas ! elle fut victime du progrès ou tout au moins des exigences de la vie moderne qui commandent, notamment pour les besoins du réseau routier, une telle atteinte au passé, quand ce n'est pas au plus récent.

Une semi-reconstitution avait été envisagée notamment avec le concours de la paroisse Saint-Laurent. Malheureusement aucun accord ne devait aboutir. Elle fut démolie purement et simplement pour faire place nette.

Certes, elle ne présentait pas un caractère architectural d'un grand intérêt mais elle avait pour mérite de témoigner du passé des Nogentais. A ce seul titre elle méritait la grâce des démolisseurs. Il n'en fut rien, au grand dam de tous ceux qui ont à coeur de préserver le patrimoine local.

Aujourd'hui les Nogentais qui sont attachés au passé de leur ville vont avoir une raison de plus de s'émouvoir. En effet l'immeuble des Capucins est voué à son tour à la démolition. Faisant partie à l'origine de tout un ensemble, il est de style directoire assez intéressant. L'entretien et des besoins financiers sont les causes de cette résolution.

Mis en vente voilà plusieurs années, il ne trouva pas d'acquéreur.

Finalement c'est un promoteur qui a été intéressé. En démolissant le tout, rasant les arbres et morcelant le terrain, il était sûr de récupérer ses fonds d'achat. C'est ainsi que l'entreprise Chaboche a été contactée pour la démolition, après obtention du permis de démolir, bien sûr.

Mais celle-ci ne voulant pas se résoudre à la disparition pure et simple d'un tel immeuble, a décidé de démonter pièce par pièce et d'étiqueter afin de tenter avec ses clients étrangers, soit une reconstitution totale, soit le vente par éléments. Il est bien entendu que l'entreprise Chaboche préférerait traiter avec un ou des clients français. Hélas ! ils ne se bousculent par. Certes cette initiative est courageuse mais ne peut être en aucun cas satisfaisante. Elle n'est qu'un pis aller à une regrettable décision. Que la chapelle ait été "sacrifiée" à la cause publique, passe encore ! Que l'immeuble des Capucins disparaissent pour favoriser une opération immobilière, cela est difficilement acceptable.

L'histoire des Capucins

Très peu d'historiens régionaux ou locaux se sont penchés sur les archives du couvent des Capucins. Seul ou presque seul, l'érudit abbé Fret consacre quelques pages de ses "chroniques" aux Capucins Nogentais.

D'après l'historien percheron Bar des Boulais, les Nogentais attachés de coeur et d'âme à la religion catholique, voulurent dans leur ville quelques uns de ces modestes religieux, dont la principale fonction était d'annoncer l'évangile aux populations altérées des consolations qu'il renferme.

Ces hommes de Dieu se distinguaient surtout par la ferveur de leur zèle et par leur éloquence.

Un des plus fervents a réaliser ce projet fut Denis Hubert, conseiller du roi, lieutenant en l'élection du Perche et bailli de Nogent. Il acheta de ses deniers le 6 décembre 1600, au chapelain de le léproserie de Saint-Lazare, une pièce de terre de deux arpents et demi qu'il donna à la ville au début de l'an 1601.

Aussi, le mercredi 20 juin 1601, René Guerrier, bachelier en droit canon et doyen du chapitre de Saint-Jean, procéda en présence de tout le clergé de la ville à la bénédiction du terrain ou devait s'élever l'église et la maison des pères. On planta une croix sur l'emplacement, du saint lieu et le donateur, Denis Hubert, procéda à la pose de la première pierre.

Ce terrain est situé au lieu toujours appelé "les Capucins" entre les rues Saint-Lazare et de la Touche, où se trouve de nos jour, le centre familial rural (N.D.L.R. : 1980).

Les constructions durèrent cinq ans, pendant lesquels les religieux, envoyés en notre ville trouvèrent une généreuse hospitalité chez Mme François Durand, veuve du bailli de la Ferté-Bernard, laquelle fit don de cent écus et fit élever à ses frais le bâtiment d'infirmerie. Les travaux furent réalisés sous la direction de Jean Lesueur, sieur du Tertre, secondé par l'abbé Guerrier.

Ce monastère n'était ni un établissement hospitalier, ni une maison d'éducation, mais la résidence des religieux qui exerçaient leur bienfaisant ministère auprès des habitants de toute la région.

Combien de fois ne lit-on pas dans les vieux testaments que celui qui va mourir demande qu'un certain nombre de messes soient dites pour le repos de son âme par les pères capucins.

Que devinrent les bâtiments après le Révolution ? on ne sait au juste. Ils furent sans doute vendus comme biens nationaux.

Ce qu'on sait par contre, c'est que l'église des Capucins dut démolie en 1794, comme tant d'autres monuments religieux.

En 1850, ce qui restait de la propriété fut acheté par le chanteur d'opéra M. Bouché, qui allait être le maire de Nogent, de février 1881 à avril 1982. C'est lui qui fit aménager une vaste et haute pièce, ornée de colonnes, de frises, de palmes, lyres, etc, où le chanteur "forte basse" vocalisait du 1e étage dans cette vaste pièce à la bonne sonorité. C'est en chantant qu'il mourut, debout comme les empereurs romains.

Source : Article de 02/03/1981 dans l'Echo Républicain


Source : L'écho Républicain

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 20 Février 2012