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Le Mans : Gare du Mans

Rue Place du 8 mai 1945
Voir aussi :
Construction 1854
 

La construction du chemin de fer de l'Ouest, décidée par la loi du 26 juillet 1844, fut commencée à la fin même de cette année. La ligne, comprenant un parcours de 212 kilomètres, a été livrée à la circulation :

- de Paris à Chartres, le 12 juillet 1849
- de Chartres à la Loupe, le 7 juillet 1852,
- de La Loupe à Nogent-le-Rotrou, le 16 Février 1854,
- de Nogent au Mans, le 1e juin 1854.

Dans le principe elle était exploitée par l'Etat ; mais en vertu de la loi du 13 mai 1831, l'exploitation a été concédée pour 99 ans à la compagnie de l'Ouest par un traité du 30 juin 1851, approuvé le 16 juillet suivant.

Source : Annuaire d'Eure-et-Loir (1855)

Inauguration de la gare du Mans (28/05/1854) Le Nogentais du 04/06/1854

L’union de la Sarthe et presque tous les journaux de Paris représentés à l’inauguration du Mans, nous donnent le pompeux récit des fêtes qui viennent de célébrer l’avènement de cette ère de prospérité, de cette nouvelle vie à laquelle va participer la capitale de l’ancienne province du Maine.

Nous ferons grâce à nos lecteurs des détails que nous avons pu recueillir, ils ne pourraient être qu’incomplets et peu exacts, et nous emprunterons à notre confrère du Mans le récit de cette brillante solennité, comme à la presse parisienne, ses impressions dans le parcours des rives charmantes de l’Huisne.

Dès samedi, un convoi conduisait le personnel chargé de donner la dernière main aux préparatifs ; bon nombre de voyageurs, plus impatients que les autres, en avaient profité. Dimanche, trois convois successifs, composés chacun de vingt-cinq wagons, versaient dans la ville du Mans des flots de visiteurs, auxquels se sont bientôt trouvées réunies toutes les populations des contrées environnantes.

Le train officiel, parti de Paris à 10 heures, recevait à Chartres, M. le vicomte de Grouchy, préfet d’Eure-et-Loir, et M. Sedillot, maire de la ville ; l’espace fut rapidement parcouru, et à une heure et demie le convoi entrait dans notre gare où il était reçu par M. Du Bouillon, sous-préfet, M. Massiot, maire, et les autorités et fonctionnaires de notre ville.
Mais laissons parler l’Estafette :
Il est une heure et demie. Nous entendons des tambours battre aux champs. C’est Nogent-le-Rotrou et la compagnie de pompiers sous les armes. La musique estimable de ce corps se livre à une voltige de fanfares, pendant que les dames de la ville dans les plus aimables toilettes nous reçoivent dans la gare.

A partir de Nogent, toutes les populations en habits de fête, le long de la ligne, saluent le passage du convoi de leurs acclamations.
Nous remarquons, en passant, le château Saint-Jean, ancienne habitation des comtes du Perche, et qui a été occupé par Sully.

A la Ferté-Bernard, le convoi passe sous un gracieux arc-de-triomphe en verdure, pavoisé de drapeaux et d’emblèmes. La foule anime les abords de la gare et admire les uniformes. De notre côté, nous réservons notre admiration pour une jolie église dans le style du quatorzième siècle qui sollicite le regard.

Nous descendons dans la vallée de l’Huisne, et sans cesser de côtoyer la rivière, nous la traversons trois fois. Sur cette partie de la ligne, notamment sur le plateau séparant la Seine de la Loire, les tranchées ont été substituées partout aux souterrains.

Plusieurs travaux d’art méritent aussi d’être signalés. A Condé, en amont de Nogent, est établi, sur une dérivation de l’Huisne, un pont en pierre grès rouge et briques, composé d’une arche en anse de panier de 18 mètres, et de deux petites arches de décharge de 6 mètres en plein cintre. A Pont-de-Gesne, se trouve, également sur une dérivation de l’Huisne, un pont de trois arches de 10 mètres. Ce pont, qui avait subi des avaries majeures pendant le cours des travaux, est une reconstruction. Puis aux Arches, près d’Yvré-l’Evêque, encore sur une dérivation, un pont en granit d’Alençon et briques est formé de trois arches. Son débouché est de 33 mètres. Près du Mans enfin, la ligne franchit la Sarthe sur trois arches de 50 mètres, et le canal latéral sur une arche de 8 mètres.

De là jusqu’au Mans, nous ne voyons plus qu’un panorama de villageois à pantomines joyeuses, encadrant la voie de fer sur tout le parcours. Les populations d’alentour avaient émigré depuis plusieurs jours pour la capitale du Maine.

Les salves d’artillerie et la musique militaire nous annoncent la gare du Mans. Ici ce ne sont que festons, ce ne sont qu’astragales. Partout des guirlandes de verdure, des trophées de drapeaux, des écussons à N couronné ou aux armes de la ville, des aigles dorés, des mâts vénitiens à oriflammes, surmontés d’étoiles dorées ; tout un arsenal d’instruments de fête.

Nous emprunterons maintenant à l’Union de la Sarthe la narration fidèle de la cérémonie :
Dès midi, un concours immense de population se pressait à la gare, pour assister à l’arrivée du convoi officiel qui était à trois heures. La gare était pavoisée et ornée d’écussons aux initiales de l’empereur et aux armes des villes de France. Tout autour des tribunes réservées se dressait une rangée circulaire de mâts vénitiens surmontés d’étoiles dorées et d’oriflammes sur lesquelles on voyait inscrits les noms des diverses stations du chemin de fer de l’Ouest.

Le clergé, en tête duquel se trouvait le vénérable évêque du Mans, se tenait avec M. le Préfet de la Sarthe, M. le Maire et les autorités de la ville, sur une estrade au pied de laquelle était le 9e dragons. Des dames aux fraîches toilettes occupaient de vastes tribunes placées de chaque côté de l’autel ; la foule était partout.

Le train officiel d’inauguration, qui avait été précédé par plusieurs convois d’invités, arriva à la gare à 3 heures 7 minutes ; il avait quitté Paris à dix heures du matin et avait franchi en cinq heures la distance entre Paris et Le Mans, c’est-à-dire 212 kilomètres. Son entrée dans la gare fut saluée par des fanfares militaires et par des salves tirées par l’artillerie de Mamers. M. le Préfet s’avança alors avec les autorités pour recevoir les hauts dignitaires qui venaient de descendre du convoi officiel ; et, d’adressant à M. le Comte Dubois, conseiller d’état et directeur général des chemins de fer, qui avait été délégué par M. le Ministre des travaux publics et de l’agriculture, pour le remplacer dans cette solennité. (suit les discours prononcés pendant l’inauguration et le banquet)

A dix heures, un bal très brillant a eu lieu à l’hôtel de la préfecture. On y remarquait tous les hauts dignitaires et toutes les personnes de distinction qui avaient assisté au banquet, des sénateurs, des députés, des membres du Conseil d’Etat, des généraux, des préfets, d’anciens ministres, des savants et un grand nombre de journalistes et d’hommes de lettres.

Dans la soirée, la ville a été illuminée, et un magnifique feu d’artifice a été tiré sur la place des Jacobins.

La gare du Mans (1854)

La gare du Mans qui termine la troisième section du chemin de fer de l'Ouest, est l'oeuvre de Victor Lenoir, architecte de la Compagnie. Il a conçu et fait exécuter ce vaste hémicycle destiné aux ateliers, ces hangars, ces magasins, cette longue galerie vitrée, si hardie et si légère, et ce beau bâtiment des voyageurs appareillé en calcaire de Bernay (Sarthe), avec soubassement de granit d'Alençon. A la vue d'un tel embarcadère, vous avez déjà pressenti que vous étiez arrivé dans un centre commercial important, et que vous alliez entrer dans une de ces villes principales que la ligne de l'Ouest a pour but de relier à Paris et à l'antique Bretagne.

En 1854, la ligne Paris-Le Mans dessert les gares de Versailles, Saint-Cyr, Trappes, La Verrière, L'Artoire (Commune des Essarts-le-Roi), Rambouillet, Epernon, Maintenon, Jouy, Chartres, Courville, Pontgouin, La Loupe, Bretoncelles, Condé-sur-Huisne, Nogent-le-Rotrou, Le Theil, La Ferté-Bernard, Sceaux-sur-Huisne, Connéré, Pont-de-Gennes, Saint-Mars-la-Bruyère, Yvré-l'Evêque.

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)

Ligne Le Mans-Laval-Vitré-Rennes

La ligne Le Mans-Laval est inaugurée le 14/08/1955. En Sarthe elle dessert les gares de Saint-Saturnin, Domfront-en-Champagne, Conlie, Sillé-le-Guillaume, Rouéssé-Vassé et en Mayenne Voutré, Evron, Néau, Montsurs, Louverné.

Le 01/05/1857, c'est l'inauguration de la ligne Laval-Rennes, puis en 1863 Rennes-Guimgamp et enfin, en 1867, Guimgamp-Brest. Paris est maintenant relié directement à Brest après 16 H 40 de voyage.

2012

Les TER de la ligne 22 Le Mans-Laval-Vitré-Rennes desservent en Sarthe les gares de Domfront-en-Champagne, Conlie, Crissé, Sillé-le-Guillaume, Rouéssé-Vassé et en Mayenne Voutré, Evron, Néau, Montsurs, Louverné. (Source - SNCF)


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 14 Décembre 2012