Histoire des communes

Commune

Catégories

Lieux-dits

Rues

Employés des transports

Nogent-le-Rotrou : Arrêt du tramway - Gare (ligne Brou-Nogent-le-Rotrou)

Rue Place de la Gare
Voir aussi :
Construction 1908
 

Les Tramways d'Eure-et-Loir (TEL) sont un ensemble de lignes de chemin de fer à voie métrique exploitées entre 1899 et 1937. Ce réseau d'intérêt local devait permettre le désenclavement de certaines localités à l'écart des lignes à voie normale des compagnies de l'Ouest et de l'ETAT. Il ambitionnait aussi de fournir un service urbain dans l'agglomération chartraine. Concédé au groupe Verney dans un premier temps, le réseau sera confié en 1929 à la Société Générale des Tramways Départementaux (SGTD) avant de disparaître en 1937.(Source Wikipédia)

La ligne de tramway Brou-Nogent-le-Rotrou est ouverte au public le 26/06/1908, et inaugurée le 28/06/1908.
A la création 15 stations sont prévues :
Brou-Etat
La Sablonnière (Dampierre-sous-Brou) – Arrêt facultatif
Dampierre-sous-Brou
Unverre
Moulhard
Luigny
Miermaigne
Beaumont-les-Autels
Grand-Aubert (Argenvilliers) – Arrêt facultatif
Vichères
Coutretôt - Arrêt facultatif
Trizay
Pasd’eau (Nogent-le-Rotrou) – Arrêt facultatif
Nogent-le-Rotrou (Ville) Actuelle rue Gustave Lebon
Nogent-le-Rotrou (Gare)
Il faut presque 2 heures pour faire le parcours Brou-Nogent.
La ligne fermera le 01/01/1934.

Le Nogentais, 05/07/1908 - L’inauguration de Dimanche – de Brou à Nogent

Après une matinée bien employée à l’inauguration du tramway d’Angerville à Chartres, M. Barthou, ministre des travaux publics, se pressa d’aller déjeuner à Brou pour ne pas accepter l’invitation de la capitale d’Eure-et-Loir, ainsi punie de la persistance qu’elle met à refuser sa confiance à M. Lhopiteau et à ses amis.
A Brou, grand tralala, banquet à une heure, soleil ardent, pluie de discours, de palmes et de médailles, et départ pour Nogent du train officiel – fraîchement décoré, lui aussi – avec 50 minutes de retard ; il en rattrapera heureusement 40 en cours de route.
Nous brûlerons comme lui les étapes, en évitant toutefois de brûler la politesse aux municipalités accourues pour présenter leurs hommages à M. le Ministre et qui furent souvent reçues de façon plutôt cavalière.
Dampierre-sous-Brou nous intéresse peu. Unverre nous irait davantage, surtout s’il était à boire. Filons jusqu’à Moulhard, où nous mettons le pied chez nous et où M. Félix Thirouard, maire, est apostrophé par le ministre, qui, lisant par-dessus l’épaule du magistrat, sort sa réponse avant la fin de la lecture de l’adresse. On est pressé que diable ! Une poignée de main à l’instituteur et en route pour Luigny.
Nous sommes dans une contrée où règne la dynastie, très estimée du reste, des Thirouard. A Luigny, comme à Moulhard, c’est un de ces représentants qui administre la commune ; à son défaut, l’adjoint est également un Thirouard. Bref, le maire – M. Clément – assure le ministre du dévouement de la population et de ses représentants à la République.
Un alerte vieillard, le père Poirier, est présenté à M. Barthou, ainsi que l’instituteur M. Foucault et l’institutrice Mlle Poiget, qui sont félicités des résultats du certificat d’études, où leurs 15 élèves présentés furent reçus.
Vivement on part pour Miermaigne, où M. Lesieur, maire, y va aussi de ses quelques mots de bienvenue, auxquels répond brièvement le ministre, qui reçoit des fleurs d’une charmante fillette, Mlle Thuault.
Une rafraîchissante mais trop rapide échappée sous bois, et le tramway arrive à Beaumont, où le maire et son collègue d’Argenvilliers ajoutent quelques paroles du même genre entendues depuis le matin. L’instituteur M. Chapron, la brave subdivision de pompiers et son dévoué lieutenant M. Foulon sont présentés au ministre. On s’étonne de ne pas voir à la gare la Société musicale, qui prête son concours à toutes les fêtes de Beaumont. Renseignement pris, il parait que M. le Maire, qui est en même temps vice-président de la Société, a oublié de la convoquer. C’est un oubli qu’il devra ne pas renouveler s’il ne veut pas se mettre à dos toute la population.
Un coup de sifflet après une longue courbe et nous tombons sur Vichères, dont le maire en quatrième, M. Garreau, bredouille à M. le ministre quelques mots sur la vaillance républicaine de sa commune.
A Trizay, derniers souhaits de M. Neveu, maire, et entrée sensationnelle dans le cortège du député de Dreux, M. Viollette, qui est venu à pied de Nogent pour attendre le train et monter, au moins quelques minutes avec les autorités…
Des mugissements répétés : on arrive à Nogent, et à 6 heures 10 tout le monde descend sur le quai, où a lieu par M. le Maire une brève présentation du Conseil municipal. Les fonctionnaires sont également présents, mais la réception annoncée est écourtée comme tout le reste, et le cortège, précédé de l’Harmonie et des Trompettes, encadré de gendarmes à cheval, gravit à pied l’avenue de la République pour se rendre à l’Hôtel de Ville.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 9 Juillet 2012