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Nogent-le-Rotrou : Arsenal

Rue Place Sully
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Construction 1895
 

Le Nogentais, le 20 décembre 1908 - Le centenaire de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers Nogentais

La Sainte Barbe ramène l’attention sur les sapeurs-pompiers. Il vaut mieux qu’une fête, plutôt qu’un sinistre, en soit la cause. L’année prochaine, les sapeurs-pompiers nogentais auront à célébrer le centenaire de la création de leur compagnie, et nous n’avons pas voulu laisser échapper l’occasion de l’annoncer au public.

Pendant de longs siècles, on combattit tant bien que mal les incendies, et, presque toujours, à cause de l’insuffisance des moyens de défense, on se bornait à préserver du feu les maisons voisines.

En 1135, le fléau consuma la plupart des habitations du bas de Nogent, alors construites en bois, et la population affolée, réfugiée sur la colline de Saint-Jean, put contempler avec épouvante le gigantesque brasier dont les lueurs étaient aperçues à cinq lieues à la ronde. De pareilles catastrophes ne sont plus à craindre aujourd’hui. D’ailleurs, à mesure que la pierre remplaçait le bois dans les constructions, les incendies devenaient plus rares et causaient moins de ravages. Heureusement, car l’organisation resta des plus défectueuses jusqu’au XVIIe siècle, malgré quelques tentatives sous Charlemagne et sous Louis IX. Mais les hommes exercés manquaient, et le matériel encore plus ; des seaux, des échelles, des haches, des grappins, voilà ce que possédaient les villes les plus favorisées.

Enfin en 1691, un arrêt du Parlement permit de réquisitionner, en cas d’incendie, les maîtres ouvriers en bâtiment. Déjà, des religieux, les capucins, s’étaient spécialisés, surtout à Paris, dans la manière d’éteindre les incendies, et on les voyait toujours au premier rang des sauveteurs. Madame de Sévigné nous les représente, retroussés jusqu’à la ceinture, entourés de flammes, « coupant l’incendie ». Nul doute qu’à Nogent ils n’aient aussi rempli ce rôle, puisque, sous Henri IV, s’éleva près de la route du Mans un couvent des capucins, dont les murs sont restés, ainsi que le nom. Les pompiers nogentais ont donc eu très probablement, comme ancêtres, des capucins, sans aucun jeu de mots sur la réputation prêtée par la malice gauloise à ces moines, dont il faut bien reconnaître le dévouement dans les épidémies, si fréquentes autrefois.

A Paris, ce n’est qu’en 1716 qu’on trouve un corps analogue à celui des pompiers actuels ; pourtant il fallut près d’un siècle pour arriver à des résultats vraiment utiles. Nogent-le-Rotrou, qui, dès 1790, avait sa garde nationale, eut en 1809 sa compagnie de sapeurs-pompiers définitivement organisée, à la suite de l’acquisition du matériel. Mais quatre années avaient été nécessaires pour aboutir.

Le 24 nivôse an 13 (janvier 1805), en réponse à une lettre du sous-préfet de Nogent, le Conseil municipal déclare se trouver dans l’impossibilité d’organiser une compagnie des gardes-pompiers assujettis à une discipline régulière, pouvoir tout au plus se procurer une pompe à incendie avec les accessoires, et former une compagnie de pompiers tenus de faire le service en cas d’incendie.

Le Conseil désigne ensuite pour composer la compagnie 22 citoyens, tous charpentiers, domiciliés en cette ville, qui choisissent pour chef, à l’unanimité, le citoyen François Vallet père et pour sous-chef le citoyen Rousseau père. Les fonds nécessaires pour acquitter les dépenses (achat d’une pompe, etc..) devaient être pris sur les économies et les fonds votés chaque année pour cet objet.

« Tous les mois, dit le procès-verbal, la compagnie se réunira pour s’exercer au maniement de la pompe à incendie et autres instruments y relatifs. »
Or, les gardes-pompiers attendirent longtemps avant de s’exercer. On vote bien 300 francs, en 1805, pour l’achat de seaux et autres ustensiles, mais la somme n’est pas employée, et, en 1806, le Conseil demande l’autorisation d’y ajouter 500 francs pour l’acquisition d’une pompe à incendie.

Deux nouvelles années se passent. Le 3 janvier 1808, le Conseil municipal, « considérant qu’il est du plus grand intérêt pour cette ville qu’il y soit établi un dépôt de seaux et autres ustensiles destinés à arrêter le progrès des incendies », demande au sous-préfet l’autorisation d’acheter vingt-cinq seaux à incendie sur les fonds disponibles.

L’achat ne fut pas encore effectué, car, le 15 juillet 1808, une somme de 2 090 frs restant disponible, le conseil, considérant « qu’une partie ne pouvait être appliquée plus utilement pour tous les citoyens qu’en l’acquisition d’une pompe, d’une certaine quantité de seaux à incendie, crochets, échelles et autres ustensiles, a donc arrêté que M. le Maire ferait donc l’acquisition d’une pompe à incendie dont le prix est de 525 frs ; 150 seaux, à 1 fr 75, soit 712 frs 50 ; crochets, échelles, frais de transport de la pompe et des seaux, par aperçu 144 frs 50, formant un total de 1 382 francs. »

Enfin, dans le projet du budget pour 1809, on prévoit sous la rubrique : pompe à incendie, la somme de 60 francs. « Cette dépense a pour objet le salaire des pompiers. Le Conseil ne s’est déterminé à n’accorder qu’une somme aussi modique qu’à cause du service peu fréquent auquel ils sont assujettis. »
C’est le commencement de l’organisation définitive, et, cette fois, le matériel fut acheté, car on trouve dans le projet de budget pour 1810 une somme de 40 francs en vue de « l’entretien de la pompe à incendie, pour passer les boyaux au suif et autres menues réparations. » Le salaire des pompiers est porté à 80 francs ; cette somme est destinée « à indemniser les pompiers qui se réunissent tous les trois mois pour s’exercer à la manœuvre de la pompe. »

Il résulte de tout cela que l’organisation véritable de la compagnie des sapeurs-pompiers date de 1809. Les débuts sont bien modestes, mais les améliorations viendront. Ce qui n’a pas changé, c’est le cœur des sapeurs-pompiers, de ces braves gens dont l’histoire, depuis cent ans, se résume en cette devise : « Honneur et dévouement ! »

L'arsenal

En 1852, le matériel des pompiers est entreposé dans les bâtiments de l'ancienne mairie. Lorsque la mairie est transférée, l'emplacement n'a pas été prévu, un local est loué chez M. Devaux, rue Charonnerie.

En 1894, la construction d'un arsenal est envisagée depuis longtemps, mais les fonds ont toujours manqué. Le 11/02/1894, le chef de corps demande, "pour éviter une dépense trop importante, d'affecter le gymnase communal dont une partie pourrait encore être laissée à la disposition des jeunes gens"

Le 07/02/1894, la mairie soumet au chef de corps, le cahier des charges pour la mise en adjudication de la construction d'un véritable arsenal. La mise en chantier est votée le 08/02/1895.

Le 12/04/1895, le maire lit une pétition signée de 46 membres de la compagnie qui "protestent contre l'établissement de l'arsenal au lieu-dit du marché aux porcs, vu que ce n'est nullement le centre de la ville pour porter des secours immédiats." L'emplacement a été prévu en accord avec les sapeurs-pompiers, la demande est rejetée.

Transfert de l'arsenal

Le 17/11/1911, un conseiller reprend l'idée, vieille de 18 ans, proposant de transférer l'arsenal au gymnase municipal, et vice-versa, car ce dernier est sis en centre ville, avenue de la République. Le préfet et le conseil municipal acceptent cette proposition. L'Alliance Nogentaise peut alors s'installer dans l'ancien arsenal. Plus viennent le judo et la musique Rock.

Source : Historique des Sapeurs-pompiers de Nogent-le-Rotrou par Daniel Bossion et Joan Deville.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 22 Janvier 2013