Histoire des communes

Commentaires et textes

Anecdotes : Villampuy

 

COUP DE FOUDRE à Villampuy

Le mardy 29 Juin 1706 a esté par moy Curé de ce lieu soussigné, inhumé dans le cimetière, le corps de feu Guillaume Venot, agé d'environ 40 ans, vivant veuf de feue Nicole Renard, lequel en labourant, hier dans un champ de cette Paroisse, mourut d'un coup du tonnerre tombé sur lui, et privé des Sts sacrements de l'église, mi suis néantmoins transporté avec mon étolle et je l'ay trouvé roide mort. Le corps a esté apporté en l'église où il a demeuré toute la nuit, témoins de sa sépulture Gabriel Venot son frère qui ne sait signer et Marin Hüet son beau frère qui seul a signé avec moy et sont de Pressainville Paroisse de Varize dont était ledit deffunct.
M HUET ? F MOTAYE

IL FAIT BON VIVRE A VILLAMPUY

Déjà un plus que centenaire

L'an mil sept cent quatre vingt dix le trente décembre le corps de Jacques Tiercelin décédé d'hier presque subitement agé d'environ cent deux ans a été inhumé dans le cimetière de ce lieu par nous curé Ssigné en présence de Pierre Tiercelin son fils, d'Etienne Pierre Tiercelin, Louis Victor Tiercelin, Jean François Tiercelin et d'Etienne Thauvin ses petits fils, de Pierre Croiset, de Claude Cheneau et de Louis Euverte Daigneau ses gendres dont partie ont signé les autres ont déclaré ne savoir signer de ce requis.

Signé : Pierre Tiercelin, Pierre Croiset et Jouan, C. de Villampuy

LA GUERRE 1870

La commune de Villampuy n'a été occupée par les Prussiens que partiellement les 17, 18 octobre, 28 et 29 novembre 1870.

Le 17 octobre, environ 200 hommes à cheval font des réquisitions dans le bourg et dans les hameaux et les fermes Pareau, Dessainville, La Folie, Beauverger, La Rainville.

Le 18 octobre, à neuf heures du matin, environ 18.000 Prussiens, cavaliers et fantassins, sont passés à Villampuy, où les cavaliers seulement se sont arrêtés environ une demi-heure. Pendant ce temps divers détachements composés d'une vingtaine de cavaliers seulement se sont rendus dans les villages de la commune, où ils ont requis hommes, chevaux, voitures, vaches et avoine, etc.
Tous les hommes requis avec leurs chevaux et leurs voitures ont été obligés de se rendre en même temps que l'armée prussienne à Châteaudun, afin de faire les charrois nécessités par la prise de cette ville.

Un poste était établi dans la commune à La Folie (route d'Orléans à Saint-Malo). Vers cinq heures du soir, un capitaine de hussards bleus vint encore réquisitionner dans le bourg un cheval, une voiture et un conducteur pour emmener à leur camp de Patay 400 fers pris chez le maréchal.

Le 28 novembre, vers deux heures de l'après-midi, nos soldats tirent sur deux éclaireurs prussiens plusieurs coups de feu, auxquels ils ne répondent qu'en se sauvant avec la plus grande vitesse vers un petit détachement placé près la ferme de la Rainville: à cinq heures, les Prussiens sont sur la grande route d'Orléans à Saint-Malo, au lieu dit de la Bourdinière, et à cinq heures et demie Villampuy et Juvrainville sont remplis de Prussiens.

L'ennemi entrant dans les maisons le pistolet à la main se déclare le maître, s'empare du lit des habitants et de tout ce qui lui convient, et menace d'incendier la commune si on fait la moindre mine de résistance. Heureusement tout se borna à des menaces.

Enfin les Prussiens ont définitivement quitté la commune le 5 mars 1871.

Le Maire de Villampuy,

Signé : LEMAITRE.

Source : Invasion Prussienne dans l'Eure et Loir - 1870 - 1871 - Rapports des maires des diverses communes du département - Gallica.

L'HALIFAX de JUVRAINVILLE

Comme cela a déjà été rapporté dans différentes communes tant d'Eure et Loir que du Loir et Cher, un certain nombre d'avions alliés ont été abattus pendant la guerre de 39-45.

Rien qu'en 1944, 127 avions sont tombés en Eure et Loir et 23 en Loir et Cher et pendant le mois de Juin 1944, 73 en Eure et Loir et 14 en Loir et Cher.

La Commune de Villampuy, ne fut malheureusement pas épargnée.

Le 25 Juillet 1944, l'équipage du bombardier HALIFAX de type B VII ? NP687 ? QO-A, quitte East-Moor (Yorkshire ) sa base d'attache au nord de l'Angleterre à 21h 15.

A son bord se trouvent :
* W/Co (Wing Commander ? Lieutenant Colonel) John Kennedy Francis Mac DONALD, pilote, de la Royal Canadian Air Force
* F/O (Flight Officer - Lieutenant) Harry CHAMBERLAIN, Mécanicien ? ingénieur de vol (Royal Air Force)
* F / L (Flight Lieutenant ? Capitaine) Harold Joseph Sydney KEMLEY, navigateur (R.C.A.F.)
* F/O Maurice F.C. GRIMSEY, bombardier (R.C.A.F.)
* F/O William CALDERWOOD, opérateur radio (R.C.A.F.)
* F/Sgt (sergent) Bernard JUSTAVSON, mitrailleur supérieur (R.C.A.F.)
* Et F/O Stephen Pickering WRIGHT, mitrailleur de queue. (Réserviste Volontaire de la Royal Air Force)

Avec 150 avions ils partent, une nouvelle fois, bombarder Stuttgart

L'Halifax est un bombardier lourd, volant à une vitesse moyenne de 460 km/heure jusqu'à 7.300 mètres environ.

Il est équipé de huit mitrailleuses de 7,7 mm tirant 1.140 coups à la minute, d'une mitrailleuse légère et peut emporter 5.900 kg de bombes.

Vers 3 Heures du matin, en revenant de Stuttgart, il est pris en chasse par un Junker 88 qu'il l'a mitraillé en dessous, sans balles traçantes.

L'avion est rapidement en feu et devient presque impossible à gérer. Malgré cela le pilote maintien en vol l'appareil tant qu'il le peut.

Il donne rapidement l'ordre d'évacuer l'avion et de sauter en parachute. Ils sont à environ 2.500 mètres de hauteur.

L'appareil s'écrase dans un champ entre Juvrainville et le Moulin de Pierre, sur la route qui conduit à Ozoir-le-Breuil et explose presqu'en arrivant au sol, mais six des neuf bombes de 230 kg n'ont pas explosé et notamment deux ont un système de déclenchement à retardement d'environ 9 heures. Elles exploseront dans en fin de matinée tuant six personnes dont notamment Monsieur MAURY, un tueur de cochons qui passait en vélo et s'était arrêté à une centaine de mètres de l'épave.

Les aviateurs se retrouvent dispersés à plusieurs centaines de mètres de l'avion.

Le pilote Mac DONALD atterrit dans un champ labouré ce qui lui met à mal son dos de sorte qu'il reste couché là, pendant plus de trois heures. Au petit jour, il rampe jusqu'à un champ de maïs où il a trainé son parachute et son gilet de sauvetage qu'il cache dans un coin.

Vers midi, il réussit à se mettre debout et s'approche d'un agriculteur qui travaille pas très loin.

Le paysan lui indique un petit bois tout proche en lui disant d'aller s'y cacher.

Vers 18 Heures, ce même paysan vient avec une autre personne. Ils lui apportent de la nourriture et de quoi boire, lui disent de rester là jusqu'à la nuit, sans se faire voir et qu'ils reviendraient le chercher.

En effet, vers 23 heures, une autre personne vient avec un panier et l'emmène jusqu'à sa ferme qui est à environ 5 kilomètres de Villamblain.

Ils dorment jusqu'à 3 heures du matin. L'agriculteur et le pilote partent ensuite tous les deux en vélo jusqu'à Villamblain. Il est conduit chez un marchand qui doit être l'épicier du village qui le fait passer ensuite dans une autre maison.

Mc DONALD pense qu'il est meunier, a 45 ans environ, mesure 5 pieds 8 pouces (1,70m), le teint coloré, marié, père de deux filles de 13 et 17 ans, mais qu'il ne connaît pas son nom.

Cette personne lui donne aussitôt des vêtements civils et lui donne à manger.

Une heure après c'est le mitrailleur supérieur JUSTAVSON qui le rejoint.

Vers 11 heures, un jeune garçon d'une vingtaine d'années arrive avec des ordres pour conduire les deux aviateurs jusqu'à Orgères-en-Beauce.

Ils s'y rendent partie en vélo partie en voiture car une personne a du venir les chercher en chemin. Ils sont conduits à la maison DELAUBERT où ils retrouvent William CALDERWOOD, le radio qui est arrivé la veille. Ils rencontrent le responsable de la résistance local qui les cache chez la bouchère.

Le 2 août un autre aviateur, le Sergent BALFOUR, mécanicien sur un LANCASTER abattu dans la nuit du 24 au 25 Juillet, les rejoint.

Les quatre y restent 11 jours.

Ils sont pris en charge ensuite par Raymond PICOURT, pharmacien à Chartres, membre de la résistance qui est également traqué par la milice.

Accompagnés du fils DELAUBERT, ils partent en vélo en direction de Chartres. D'abord Mc DONALD et CALDERWOOD et le fils DELAUBERT et une demie heure plus tard, JUSTAVSON, BALFOUR et Raymond PICOURT. Ils s'arrêtent à Barjouville, en périphérie de Chartres, là où se trouve l'officine du pharmacien. Ils y rencontrent, Madame PICOURT et ses deux fils. Ils passent la nuit chez une employée de la pharmacie.

Le lendemain CALDERWOOD et Mc DONALD partent vers Courville avec un ancien officier de l'armée de l'air ; ils sont rejoints ensuite par le trio JUSTAVSON, BALFOUR et PICOURT.

Ils séjournent à Villebon, au sud de Courville et sont libérés par les troupes américaines le 14 Août 1944.

Ils regagnent ensuite l'Angleterre

De leur coté, Harry CHAMBERLAIN, Maurice GRIMSEY et Harold KEMLEY sont recueillis par des sympathisants. CHAMBERLAIN et l'un des deux autres Canadiens sont cachés chez un cantonnier de Villamblain. De là, ils sont conduits à Bassonville commune de Lutz-en-Dunois, chez Arthur JOUSSEAU également cantonnier, où viendront Alex CAMPBELL et ses équipiers trois jours plus tard. (Voir « La dernière mission d'Alex » sur la commune de Saint-Cloud-en-Dunois.

Le cheminement du troisième homme n'est pas vraiment établi mais les trois membres d'équipage se retrouveront au Camp de Fréteval le 1er Août.
Le camp est libéré le 12 août et regagneront l'Angleterre

Enfin, quant au septième et dernier homme, le Lieutenant Stephen WRIGHT, mitrailleur de queue, plusieurs hypothèses sont avancées sur les circonstances de sa mort.

Il semblerait qu'il ait été tué dans l'appareil, mais que ses camarades l'aient poussé hors de l'avion de façon à ce que son corps ne soit pas la proie des flammes. Son parachute ne s'est ouvert qu'à moitié et il a été retrouvé mort pas très loin de l'Halifax. A moins qu'il était encore vivant lors de son saut mais comme son parachute ne s'est pas ouvert correctement, il se serait tué en arrivant. Mais rien n'est sur ni établi.

Il repose au cimetière de Villampuy.
Il n'avait que 23 ans.

En septembre 2011, le fils de William CALDERWOOD est revenu à Villampuy. La municipalité avec l'aide de plusieurs bénévoles, dont Roger VILLETTE, aujourd'hui vice Président de l'Association « Sur les Traces des Bombardiers », et l'association « Forced Landing », a organisé une cérémonie en mémoire de l'équipage de cet HALIFAX tombé dans la nuit du 25 au 26 Juillet 1944.


Source : Archives Départementales Eure-et-Loir

Saisie : Michel BOUZY

Dernière modification : 20 Avril 2017

 

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