Histoire des communes

Arrou : Tour de Bois-Ruffin

Lieu-dit Bois Ruffin
Voir aussi :
Construction 1200
 

La construction du donjon est entreprise sous Nicolas III, membre de la famille de la Bruyère, décédé en 1260.

A la fin du XVIIe siècle, François de Montmorency a laissé une note conservée aux archives de Courtalain sur la consistance de son domaine de Bois-Ruffin :

"DECLARATION de la chastellenie de Bois-Ruffin et de celle de Plaissis d'Arrou, scituée dans le Perche-Gouet, à trois quarts de lieues de Courtalain, n'y ayant rien qui les sépare, relevant de la baronnie de Brou, haute, moïenne et basse justice.

1650-1680

18 pieds d'espoisseur par le rais de chaussée et de 12 pieds par en haut, laquelle commande dans une pleine, au pied de laquelle est un fossé à sec, un pont-levis, avec une terrasse qui reigne autour, revestue d'esperons et entourée d'un fort large fossé ras d'eau, un pont-levis et un gros pavillon carré qui le deffent. Une grande cour dans laquelle sont touttes les commoditez ; un grand corps de logis où sont les chambres à la vieille mode ; une chappelle construite en bois ; des escuries, bergerie, et aultres commoditez ; et trois grandes granges. Laquelle tour est entourée d'un autre grant fossé à ras d'eau, un pont-levis et un gros pavillon avec chausse-trappe et herse.

Le devant de la porte est une chaussée d'un fort grant estang, plantée de charmes, et derrière la chaussée s'estend le jardin ; et l'estang joint le fossé n'ayant qu'une chaussée entre , et tourne jusques à la moitié de la circonvallation du costé du couchant où il y a une aultre chaussée d'un aultre estang dont la chute de l'eau faict un marais derrière la tour.

Oultre ces prairies, pour promenades est une forest de douze cents arpents de boys taillis où il y a des routes, qui n'en est qu'à cent pas de la tour."

Revenu

Il consiste en :
- 250 arpens qui s'appellent le Domaine, que le recepveur faict valloir, et demeure dans le dict chasteau de Boisruffin.

- La mestairie du Chaussay

- Les deux mestairies du Suasay

- La Gringorière et la Senotière

- La Barbotière et Larquinière

- La Petite Mesnagerie

- La Grande-Grange et la mestairie de l'Estang-Neuf

- Les Autrinières et la Lande

- Les dixmes de la Villeneufve

- La coupe des boys de la forest qui est de cinquante arpents par an.

- Les estangs qui sont : celui de la porte qui est devant la porte dudict chasteau de Boisruffin, les Millerets, La Lande-Maupin, l'Estang-Neuf, le moulin et appartenances du pont-de-pierre, le moulin de la Varenne dit la Sablonnière.

- les droicts d'aubaines, espaves, déshérances, confiscations et aultres droits.

Vassaux

L'autrinière, le Beusardier, la Cocardière, les cens et rentes de Saint-Léger, le fief du cocardier et mestairie de Launay, le Grand et petit-Guigny, le breton Gauthier, la maison du Plaissis-d'Arrou-Mesmullon, la Morie, le petit-boys, le pavillon-de-Chantemesle, le pavillon-Sanson, la petite-Mesnagerie, le pré-Louan.

Tous ces biens, sauf les bois contenant 300 hectares, furent vendus nationalement en 1793, sous la réserve de la tour que l'administration voulait faire détruire.

Les guerres à Bois-Ruffin

En septembre 1417, le duc de Bourgogne, Jean Sans Peur, allié des anglais, s'était emparé de Chartres. Dans les mois qui suivirent toutes les forteresses du Dunois, sauf Châteaudun et Montigny, tombèrent au pouvoir des Bourguignons : Bonneval, Alluyes, la Ferté-Villeneuil, Bois-Ruffin, Montmirail, d'où ils pillaient et rançonnaient.

- Le 2 février 1420, Agnès, femme de Guillaume Sabelle, reconnaît devoir à Etienne Leroy, de châteaudun, La somme de 6 livres tournois, qu'il lui a prêtée " pour raimbre son dit mari, prisonnier des Bourguignons au Bois-Ruffin"

Pendant que les Bourguignons prennent des otages, la garnison de Châteaudun essaie d'empêcher l'approvisionnement d'arriver à Bois-Ruffin.

- Le lundi 26 novembre, Perrin Mignon de la garnison de Bonneval, vend à Jean Lermeurier de châteaudun, pour 10 livres tournois " 2 boeufs roiges gaingnez sur les annemis samedi derrnier entre Beaumont et le Bois-Ruffin"

Le 22 mars 1421 les Français remportent sur les Anglais la victoire de Baugé, puis l'armée de Charles VII part de Tours et se met en campagne par le Vendômois et le Dunois. Au début de juin les troupes, sous le commandement du capitaine Boucicault, sont devant Bois-Ruffin. Après 8 jours de siège le donjon est pris et le 26 juin Charles VII écrit aux habitants de Tours pour leur annoncer ses conquêtes. Il a recouvré Montmirail, Bois-Ruffin, Beaumont-le-Chétif, Villebon et Gallardon.

La révolution

Bois-Ruffin est saisi et vendu comme bien d'émigrés, le 27 thermidor an II, à Louis Pierre Mercier, le lot comprenait l'habitation seigneuriale, les fermes et la chapelle-Saint-Benoit.

L'affiche donne cette description :
"La cour dans laquelle se trouve le puits n'étant pas susceptible de partage, sera commune, ainsi sur les fossés qui l'environnent au premier et second lots.
La tour construite dans cette cour est ronde, d'une construction ancienne et forte, et, par sa grande élévation, elle commande au loin la campagne. La cour où elle est construite est terminée par de très fortes murailles, en partie ruinées, mais dont les fondations sont intactes. Elle est, en outre, défendue par un double fossé large, profond, rempli d'eau, et on ne peut y pénétrer qu'à la faveur d'un pont, par une seule porte très forte et voutée. Le fossé qui enveloppe entièrement cette cour se divise pour former une seconde enceinte dans laquelle sont construits les bâtiments servant à l'exploitation des terres attachées à cette métairie, et on n'y peut entrer aussi que par un pont et une porte d'une construction à peu près semblable à la précédente".

1924

Bois-Ruffin est classé monument historique par arrêté du 24 décembre.

Sources : notices de l'abbé Desvaux, l'Abbé Chapron. "Courtalain, ses seigneurs de 1150 à 1862" Patrick Poirier. "Il était une fois à Arrou, la tour de Bois-Ruffin", association culture et loisirs d'Arrou.


Source : Bulletins de la Société Dunoise

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 24 Novembre 2007