Histoire des communes

Divers : Préaux-du-Perche

Le Nogentais, 15/11/1908 - L'électricité à Préaux

Nogent ne pourra pas se vanter d'être à l'avant-garde du progrès pour l'éclairage. Pendant que nous avons le gaz à grand-peine et que nous devrons nous contenter de sa consommation jusqu'à celle des siècles, parce qu'il rapporte à la ville, toutes nos petites voisines se mettent résolument dans le mouvement en utilisant à la production de l'électricité des moulins abandonnés.

Après Regmalard, après Souancé, après Ceton, après Saint-Germain-de-la-Coudre, c'était dimanche le tour de Préaux ; demain ce sera Berd'huis et Nocé.

Si nous n'avons pas lieu d'être fiers de nous laisser devancer dans une voie oùu il faudra bien tôt ou tard s'engager, nous pouvons du moins nous consoler un peu en pensant que c'est à deux Nogentais qu'est due l'initiative dont bénéficient nos voisins de Préaux, puisque le consessionnaire est M. Jules Brizard, qui a établi la station dans son moulin du Fresne, et l'installateur M. Joseph Bourgery, à qui était due déjà la création de la station de Souancé.

A l'occasion du nouvel éclairage, la municipalité de Préaux avait organisé une petite fête qui malgré la saison obtint un complet succès, attirant dans le bourg une foule qui n'eût pas été plus considérable en plein été. Elle séjourna moins tard dans les rues qu'elle ne l'eût fait à la Saint-Jean, mais dans les heures de jour elle fut extraordinairement compacte.

Mais ce qu'on attendait c'était la nuit : elle vint à son heure, ayant remplacé son manteau sombre par une étoffe clair-de-lune, pour que les lampes Tantale n'aient pas du premier coup à dompter une obscurité complète ; peut-être aussi pour faire voir à la Lune curieuse sa concurrente terrestre.

Tout se comporta fort bien, et les privilégiés purent même compléter l'inauguration officielle en éclairant leurs demeures à l'électricité.*

Elle brilla à l'école des garçons, où M. Bourgery fit une conférence sur l'application de l'énergie hydro-électrique aux besoins de l'agriculture, indiquant le moyen d'utiliser les forces perdues que représentent les chutes de nos ruisseaux en éclairage ou en force motrice si nécessaire aujourd'hui à nos éleveurs et cultivateurs pour faire mouvoir les concasseurs, aplatisseurs et autres instruments trop puissants pour les bras humains qui manquent du reste de plus en plus.

Elle brilla dans la salle du café Blandin, où un banquet réunissait une soixantaine de convives dans une salle à laquelle on fut forcé de mettre une rallonge.

Repas de famille, cordial et plein d'entrain, auquel assistaient M. Michaudel, maire et le Conseil Municipal au complet ; M. Pelletier, conseiller d'arrondissement ; MM Jules et Robert Brizard, Henri et Joseph Bourgery et son collaborateur M. Bouvet ; des Michaudel de tous les prénoms ; MM. Robert Thireau, Brouard, Vaux, Jamois, Bidault, Riguet, etc.

Tout le monde fit honneur au menu du traiteur, et ce banquet se termina sans discours - heureux pays ! plus heureux reporters !- mais non sans chansonnettes et morceaux de violon.

Cette bonne journée se termina, à 10 heures et demie du soir, par une retraite aux flambeaux qui fit faire aux habitants un dernier tour de bourg.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 14 Juillet 2012

 

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