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Le Mans : Cité Plantagenêt ou le Vieux MansL'Histoire du MansLe Mans est d'une très antique origine ; sous le nom de Suindimum ou de Subdinum, il fut d'abord la cité principale des Aulerces-Cénomans, peuple de la Gaule celtique voisin de l'Armorique. Suivant quelques historiens, cette ville n'aurait été fondée que par les Romains, vers le IIe ou IIIe siècle de notre ère. Mais il est bien probable que le peuple conquérant ne fit qu'entourer l'oppidum gaulois de nouvelles murailles. Cette enceinte gallo-romaine, dont il subsiste des vestiges apparents, disséminés sur les places, dans les rues, ou cachés dans les caves, était de forme à peu près parallélogrammiaque, flanquée de tours et bastions ; on y pénétrait par deux portes principales et deux poternes. Elle fut la seule clôture qui, jusqu'en 1245, servit à contenir la ville féodale implantée sur l'emplacement de la cité gallo-romaine. Sous la période gallo-romaine, Le Mans fut compris dans la troisième province Lyonnaise, dont Tours était la métropole. Dès le IIIe siècle, Saint-Julien y vint prêcher la foi chrétienne et y constitua le diocèse dont il fut le premier évêque. Après la chute de l'empire Romain, Le Mans se soumit aux premiers Francs, qui, s'il faut en croire les chroniqueurs, y établirent un roi nommé Rigomer, de la famille de Mérovée; mais Clovis ayant pris la ville en 510, y fit égorger ce malheureux roi. Robert Courte-Heuze succéda à Guillaume le Conquérant, son père, dans le comté du Maine, qu'Elie de la Flèche, arrière-petit-fils d'Herbert Eveille-Chien, persistait à reconquérir malgré les efforts de Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, et de Foulque le Réchin, comte d'Anjou. Le Comte Hélie, après avoir pris quatre fois la ville du Mans, demeura enfin paisible possesseur de l'héritage de ses aïeux. Il mourût en 1120 et fut enterré dans l'église abbatiale de la Couture. Par le mariage d'Eremburge, sa fille, avec Foulque le Jeune, comte d'Anjou, celui-ci devint aussi comte du Maine. De ce mariage naquit Geoffroy le Bel, dit Plantagenet, lequel, en 1129, épousa au Mans l'impératrice Mathilde, veuve de l'Empereur Henri V et fille d'Henri 1e, roi d'Angleterre. Henri II séjourna quelquefois avec la reine sa femme, dans la ville du Mans ; il y convoqua les états de son royaume pour organiser une croisade : mais son projet échoua par suite de la mésintelligence survenue entre le roi de France et lui. A la bonne reine Bérengère, dont le souvenir est encore vivant dans le pays, et dont Walter Scott nous a tracé un séduitant portrait, succéda la reine Marguerite, femme de Saint-Louis. Cette princesse posséda le Maine jusqu'en 1246, époque à laquelle Saint-Louis le donna, avec l'Anjou, à son frère Charles, comte de Provence, qui fut depuis roi de Sicile. Nous n'épuiserons pas la liste des héritiers et des successeurs de Charles d'Anjou dans le comté du Maine, qui revint définitivement à la couronne en 1481, et dont Henri III fut le dernier comte apanagiste. Nous n'entrerons pas davantage dans le détail des évènements peu importants dont le Mans fut le théâtre pendant la fin du XIIIe siècle et le courant du XIVe siècle. Nous n'énumèrerons pas les révoltes, les incendies, les fléaux, les pestes et les famines qui mutilèrent ses monuments et décimèrent sa population. Nous arrivons à cette guerre funeste qui dura tout un siècle, et pendant laquelle la France eut tant à souffrir des invasions de l'Angleterre. En 1370, le brave du Guesclin fut nommé connétable de France et gouverneur du Mans. Charles VI vint dans cette ville, vers la fin de 1392, avec une puissante armée qu'il dirigeait contre le Duc de Bretagne. Ce fut dans les premiers jours du mois suivant qu'en traversant la forêt du Mans, il eut les premières atteintes de cette démence qui fut si funeste à la France. La ville du Mans eut encore beaucoup à souffrir pendant les guerres de religion. Les calvinistes s'en emparèrent, le 3 avril 1562, pillèrent les églises, violèrent les tombeaux et incendièrent le couvent des Cordeliers. Pendant les troubles de la Fronde, le Mans résista au duc de Beaufort qui, à la tête de cinq ou six mille hommes, voulait l'enlever pour le prince de Condé. Enfin, le 13 octobre 1799, Le Mans fut pendant la nuit assailli par les chouans, qui l'occupèrent pendant trois jours : ce fut le dernier assaut que cette ville eut à subir. La pacification des départements de l'Ouest, commencée par le général Hoche et achevée par Brune d'Hédouville, permit à celui de la Sarthe de réparer les désastres qu'il avait éprouvés pendant nos discordes civiles. Le vieux Mans en 1854La partie de la ville située sur les bords de la rivière est, suivant l'expression de tous les itinéraires, fort mal bâtie. Cependant, si vous osez affronter les cailloux mal assortis qui servent de pavés à ces longues rue étroites, inégales et tortueuses, à ces ruelles escarpées que d'affreux escaliers rendent encore plus âpres à gravir ; parmi ces vieilles maisons de bois, rebelles aux règles de l'aplomb comme à celles de l'alignement, vous trouverez quelques constructions des XVe XVIe et XVIIe siècles, dignes de fixer votre attention. Vous serez dans la cité du Moyen âge, à peu près telle qu'elle était encore au temps de Scarron, lorsqu'il y mettait en scène les burlesques personnages de son Roman comique. C'est principalement dans la Grande Rue, dans la rue des Chanoines, dans celles de Tucé et de Saint-Pavin-de-la-Cité, sur le parvis de Saint-Julienn sur les places du Château et du Gué de Maulny, dans les rues du Doyenné, de l'Ecrevisse, du Petit Saint-Pierre, du Pont d'Yssoir, de Gourdaine et de la Tannerie, que vous verrez le plus grand nombre de ces curieux manoirs, devant chacun desquels il nous est impossible de vous conduire. Dans les rues de Gourdaine et de la Tannerie, dans celle du Rempart et sur la Place des Bas-Fossés, vous pourrez voir aussi quelques vestiges des tours et des murs gallo-Romains que nous vous avons décrits plus haut ; mais ces ruines s'effacent tous les jours sous le pic des démolisseurs et auront bientôt complètement disparu. Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854) Le vieux Mans existe toujours, contrairement à ce qu'annonçait Auguste Moutié, il a été restauré à la fin du XXe siècle. Source : Guide touristique Saisie : Christiane BIDAULT Dernière modification : 22 Février 2012 |