Frétigny : Eglise Saint-André - CRGPG 


Histoire des communes

Frétigny : Eglise Saint-André

Rue Place de l'Eglise
Voir aussi :
Construction 1000

Source : Société Archéologique d'Eure-et-Loir

 

L'église Saint-André de Frétigny inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 3 octobre 1929, est un édifice paroissial de taille modeste.

Le plus ancien document mentionnant son existence remonte au milieu du XIIe siècle. La paroisse de Frétigny qui relève du diocèse de Chartres et donc de la province ecclésiastique de Sens, est alors sous le contrôle de deux établissements religieux solidement implantés dans la région du Perche : le prieuré Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) et l'abbaye Saint-Laumer de Blois (Loir-et-Cher). Le prieuré, de l'ordre de Cluny, la cite parmi ses dépendances pour la première fois en 1160. Ce patronage est confirmé en 1187 et maintenu jusqu'en 1217, date à laquelle il est cédé à l'archidiacre de Chartres. Quant à ses liens ecclésiastiques avec l'abbaye bénédictine Saint-Laumer de Blois, ils sont attestés à partir du milieu du XIIe siècle par une notice récemment découverte dans le cartulaire du prieuré Saint-Sulpice-sur-Rille (Orne, canton de l'Aigle-Est) et maintenus jusqu'à une date indéterminée. Le compte des décimes de l'évêché de Chartres de l'année 1351 mentionne toujours la présence de deux curés. Nous savons qu'à cette date, la part anciennement détenue par le prieuré Saint-Denis est déjà rattachée au Grand Archidiaconé, mais nous ignorons si la deuxième dépend toujours de l'abbaye Saint-Laumer. D'après le pouillé du diocèse de Chartres, ce n'est qu'à la fin du XVe siècle que la paroisse dépend entièrement de l'archidiacre de Chartres.

En l'absence de repères chronologiques précis sur sa construction, l'édifice actuel est daté, d'après des critères architecturaux, de l'époque romane. Il remonte peut-être au XIe siècle, car les parois, recouvertes d'un enduit à mortier inégalement réparti, laissent apparaître par endroits, notamment sur le mur nord vers l'ouest, un appareil décoratif, appelé opus spicatum (du latin spica, l'épi), caractéristique de ce siècle. Ce type se rencontre très fréquemment dans les édifices de moyenne importance de la vallée de la Loire et des régions voisines, mais les exemples sont fréquents un peu partout à l'époque romane.

Les peintures murales absidiales de l'église Saint-André

En fait, cette petite église rurale, qui ne présente pas une très grande homogénéité architecturale, est surtout connue pour ses peintures murales qui couvrent actuellement l'abside, le mur triomphal du ch?ur et l'arc de ce même mur. Le plus bel ensemble est conservé dans l'abside. Il comprend dans le cul-de-four, un Christ en Majesté entouré de deux séraphins et des symboles des quatre évangélistes, et au registre inférieur percé de trois baies, un cycle de la vie de saint André, patron de l'église, accompagné de quatre vertus situées dans les ébrasements de la baie nord et de la baie axiale. Les soubassements ne comportent plus de décor historié. Les peintures ne sont pas visibles de la nef. Néanmoins, l'abside demeure accessible par une petite porte percée dans le retable qui l'isole du reste de l'édifice.

Les peintures mises à jour en 1995 sur le mur triomphal du ch?ur sont dans un état très fragmentaire et soulèvent beaucoup de problèmes d'identification. Dénuée d'inscriptions, toute la partie centrale est illisible. A droite de la composition, un ange aux ailes déployées porte un glaive et désigne du doigt quelqu'un ou quelque chose qui a disparu. A gauche, le Christ, reconnaissable à son nimbe crucifère, est vêtu d'un grand manteau dont un pan est tenu par un personnage que l'on distingue à peine. Le décor se prolonge de part et d'autre sur les murs adjacents. Au nord, des personnages couronnés sous arcades symbolisent le Paradis. Au sud, le sujet est illisible. Enfin, l'ensemble peint sur l'arc triomphal représente un cycle du zodiaque presque complet. Le signe du capricorne est perdu et les deux signes situés aux extrémités (le verseau et le sagittaire) sont coupés de moitié par une litre funéraire.

Auteur : Cécile Schirrer

2021

Classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 16/04/2021


Source : Société Archéologique d'Eure-et-Loir

Saisie : Daniel VILLEFAILLEAU

Dernière modification : 14 Juillet 2022