Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • René HUBERT

  • Naissance : 1719

  • Décès : 1781

  • Profession : Prêtre

  • 3 activités


René HUBERT

En 1772 il renouvela la croix plantée dans le carrefour du chemin de la Ronce et de Bouville. On l'appelle la croix Pinson parce qu'un nommé Pinson y a été tué par le tonnerre (Source Abbé Beauhaire)

Acte de décès

L’an 1781, le 18 may, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de maître René Hubert, prestre, curé de cette paroisse, agé de 61 ans et 10 mois .Signé : J E Marneau, curé de Luplanté ; Gadou, chapelain de Meslay ; J Couppé, curé de Meslay le Vidame ; Bichon, curé de Vitray ; Blin, prêtre, curé d’Alluye ; Gosme, curé de Saumeray ; Brossard, curé de Boisvillette ; Cornu, curé d’ Andeville ; Grossin, curé d’Ermenonvile la Petite ; J Hubert ; B Fonte ; Vincent Cousin ; Elisabeth Fonte ; Champion, curé de Montemain


Source : Inventaire sommaire des archives départementales

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 20 Juillet 2008

Procès contre l'abbaye de Bonneval

Sur les conditions de vie du curé on ne sait rien, sauf qu'il a du batailler avec les abbé-prieur et religieuses de l'abbaye Saint Florentin de Bonneval pour définir le montant de son gros , càd sa part de la dîme prélevée par les décimateurs, sur les productions agricoles notamment les céréales.
Pour éviter de trop grandes variations annuelles des transactions entre décimateurs et curés étaient menées pour définir des versements fixes faits par les premiers aux seconds pour les aider à vivre. C'est qu'on appelait un gros. Ce terme est employé dans l'affaire du curé Hubert, mais cette sorte d'indemnité avait été réglementée dès le XVIe siècle sous le terme de portion-congrue ; son montant avait été fixé par édit royal de 1571 à 120 livres par an, chiffre remonté à 300 livres en 1629. La portion-congrue sera réévaluée en 1768 à 500 livres.
Dans les registres paroissiaux (et à trois reprises, fin 1767 et fin 1770), le curé Hubert transcrit un extrait des arrêts de la Chambre des Enquêtes du Parlement de Paris le 15 août 1767 en faveur du sieur Hubert curé de Bouville contre les abbé et religieuses de Bonneval. Le procès dura quatre ans et portait sur la part de dîme de l'année 1763 à verser au curé par le décimateur qu'était l'abbaye Saint Florentin de Bonneval. Au terme d'une longue procédure avec des appels, l'abbé-prieur et les religieuses de l'abbaye furent condamnés à payer au dit curé de Bouville pour le gros de 1763 :
- 2 muids de bled froment mesure de Bonneval, pur et net et sans mélange de seigle
- 2 muids d'avoine bonne, mesure de Bonneval
- Ou s'ils aimaient mieux payer le dit gros en argent : à raison pour le froment de 5 sols payé au meilleur des marchés d'avant et après la Saint Rémy de la dite année 1763 ; et pour l'avoine à la raison de la meilleure des dits marchés.
- en outre 25 livres en argent.

Cette affaire financière et judiciaire montre les aléas des revenus dont certains curés disposaient.

LES TACHES QUOTIDIENNES d'UN CURE

La mission du curé était spirituelle. En premier lieu il était là pour assister tous les habitants à toutes les étapes de leur vie. Dire la messe avec un prône proclamé du haut de chaire, confesser et administrer les sacrements de baptême, mariage et sépulture constituaient ses tâches premières et journalières.
Ce rôle religieux se doublait d'une fonction civile : jusqu'en 1792 c'est le clergé, par les registres paroissiaux, qui assure la tenue et la pérennité de l'État-civil. Le contrôle est effectué par l'évêque. Le curé Hubert doit s'y conformer en 1777.
En 1777 l'évêque de Chartres adresse au curé Hubert une commission pour rédiger dans le registre 1777 des actes omis, incomplets ou non signés dans leur registre initial. A la suite d'une recherche auprès des habitants avertis lors des prônes, un acte de mariage de 1752, trois de baptêmes de 1751, 1756 et 1761, et un de sépulture de 1770, sont rédigés et figurent au milieu de ceux de l'année 1777.
S'il n'y avait pas eu de registres paroissiaux, la généalogie n'existerait pas !
Le travail ne manque pas pour le curé Hubert à Bouville : de 1762 à 1780, il inscrit sur les registres par année entre 35 et 65 actes (baptêmes, inhumations, publications de mariage, mariages).
Le très mauvais état de conservation de certains registres entraine des approximations dans les nombres d'actes, mais on peut relever que des pics, (de 50 à 65 actes), concernent : 1764 et 1765, deux années d'étés caniculaires, et, 1769 et 1770, deux années de famine.
Quant à la répartition des sacrements, les registres de fin de période établissent des bilans annuels avec une distinction entre mâles et femelles. Imaginez les commentaires si en 2020 un curé employait un tel langage !
1776 1778 1779
mariages 5 2 3
naissances mâles 13 8 5
naissances femelles 10 9 9
sépultures mâles 6 10 8
Sépultures femelles 7 13 7

OBSEQUES DE RENE HUBERT

René Hubert exerce son ministère jusqu'au bout de ses forces. Le 24 avril 1781 il célèbre le mariage de Jacques Douïn et Noëlle Grolehone et le 6 mai le baptême d'un garçon prénommé Jean-Pierre fils de Pierre Glorit marchand-coquetier et de Marie Jeanne Cadet.
Le 18 mai 1781, la veille du jour où, bien loin du monde de Bouville, Necker démissionne, le corps de Maître René Hubert, prêtre curé de la paroisse, âgé de 61 ans et 10 mois, est inhumé dans le cimetière de la paroisse.
Les prêtres des paroisses alentours sont présents et signent le registre paroissial avec le célébrant Champion, curé de Montemain : J E Marneau, curé de Luplanté ; Gadou, chapelain de Meslay ; J Couppé, curé de Meslay le Vidame ; Bichon, curé de Vitray ; Blin, prêtre-curé d'Alluyes ; Gosme, curé de Saumeray ; Brossard, curé de Boisvillette ; Cornu, curé d'Andeville ; Grossin, curé d'Ermenonvile la Petite
Sur l'acte figurent aussi des membres de sa famille qui eux aussi signent : François Hubert, frère - Thomas Hubert, neveu, (fils de Jean-Baptiste) - René-François-Marie Fonte, autre neveu, (fils de Marie-Anne et Yves Fonte) - Vincent Cousin aussi autre neveu à cause d'Élisabeth Fonte son épouse, (fille de Marie-Anne).
Comme tout au long de sa vie, René Hubert est entouré de sa famille et de ses confrères-prêtres.

Dominique LECOINTRE-MONTAGNE, article LE SOUATON n°141 juin 2020


Source : Archives Départementales Eure-et-Loir

Saisie : Dominique LECOINTRE-MONTAGNE

Dernière modification : 18 Février 2021