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Fontaine-la-Guyon : Eglise Saint-Martin

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Le vocable de Saint-Martin sous lequel est placé cette église, indique que la paroisse est ancienne. Vers 1300 le chapitre de Chartres avait à Fontaine-la-Guyon, 15 sous de rente annuelle et perpétuelle sur l’église du lieu, à payer par le curé, pour l’autelage de la dite église (Autelage : les différents revenus de l’autel ou de l’église, provenant des champs, des vignes, des cens, etc… et des offrandes journalières).

Le premier plan de l’église occupait, d’après les fondations mises à jour par des fouilles, l’emplacement compris entre le milieu du sanctuaire actuel et la nef.

Au XVIe siècle cette église fut considérablement agrandie et remise en état. La voûte, la charpente et la flèche sont de cette époque. Une inscription constatait que l’église avait été consacrée et livrée au culte en 1533.

Cette église était entourée d’un cimetière, ce dernier avait été modifié en 1686 pour permettre le passage du canal Louis XIV (de Pontgouin à Maintenon). Ce cimetière a été désaffecté en 1910, sauf 7 tombes de la famille OLLIVIER de FONTAINE, situées dans un petit enclos.

L’intérieur de l’église ne manque pas d’élégance. Un lambris de chêne recouvre la base des murs (1830). Les 3 autels, de face, placés au fond, sont divisés par 4 grosses colonnes avec chapiteau, entablement, corniche et fronton d’ordre composite.

Une pierre tombale (déplacée et servant de marche pour accéder à l’autel) présente une surface usée par le temps et le passage des fidèles, en 1850 ont pouvait lire sur celle-ci « cy gist le corps de … chevalier, seigneur de Fontaine la Guyon… décédé le 9 octobre, âgé de 50 ans. Priez pour lui ». Nous pensons qu’il s’agit d’un membre de la famille DESLIGNERIS.

Il existait autrefois une confrérie dite de Saint-Gorgon. Pour obtenir cette institution de charité, maître Cosme GOUPILLON, curé de Fontaine fit le voyage à Rome. Le 15 mars 1650, le pape Innocent X lui délivra une bulle d’indulgences, conférée à perpétuité en faveur de cette confrérie.

Tous les ans, les 8 et 9 septembre, avait lieu le pèlerinage de Saint-Gorgon. Après des messes et des vêpres les pèlerins se rendaient à la fontaine du même nom, pour y recueillir l’eau miraculeuse qui guérissait les rhumatismes.

Pendant le révolution, les habitants de Fontaine voulurent danser sur la place du village, à l’occasion de la Saint-Gorgon. Mais le zélé commissaire de la république BROUTIN voulut empêcher cette fête, cela se termina par une bagarre générale et comme par hasard le lendemain un hangar, appartenant à ce commissaire, était détruit par le feu.

Sources :
Bulles et statuts de la confrérie St-Gorgon 1837.
Historique et statistiques, canton de Courville, Ed Lefèvre.
Bibliothèque de Chartres.


Saisie : Jacques CHARRON

Dernière modification : 14 Décembre 2007