Histoire des communes

Soizé : Ecole primaire publique

Rue rue de la République
Voir aussi :
Construction 1892
 

30 élèves à l'école de Soizé en 1855

Le Nogentais le 17/07/1892 - Inauguration de l'école publique de garçons et de la mairie

Dimanche dernier, 10 juillet, le charmant petit bourg de Soizé était en liesse ; un programme des plus attrayants remplissait les longues affiches. Aussi petits et grands avaient hâte d'être debout à la première heure, pour entendre le bruit de l'artillerie, qui devait donner le signal du réveil et du commencement de la fête.

Après la distribution du pain aux indigents, chacun donne le dernier coup d'oeil à sa toilette, et aussi aux drapeaux, qui flotte un peu partout, sur les fenêtres et sur les arcs de triomphe ; on se prépare à faire bon accueil aux étrangers qui commencent à arriver. D'abord c'est la fanfare de la Bazoche-Gouet, avec son aimable président, qui, malgré une chaleur accablante, nous charmera toute la journée par les meilleurs morceaux de son répertoire.

Nous profitons de cette circonstance pour adresser au chef et aux musiciens nos sincères félicitations ; depuis un an il nous a été donné l'agréable plaisir d'entendre cette fanfare, et toujours nous avons pu constater le même zèle et de nouveaux progrès. D'ailleurs le récent concours de Versailles en est une preuve, puisque un patriotique morceau de Chassin : Défense de Châteaudun, lui a valu une haute récompense.

Il est une heure, le Conseil municipal accompagne M. le Dr Mercier, qui préside la distribution des prix, et M. l'Inspecteur primaire de la circonscription, et l'on prend ses places à la fête des enfants. Garçons et fillettes qui attendent avec impatience depuis si longtemps les récompenses de leur travail, reçoivent donc satisfaction. Bien des coeurs faisaient toc toc, même ceux des papas et mamans, car il faut le dire, c'était la première solennité de ce genre à Soizé, et, ma foi, le vrai bonheur des enfants est sensible à l'âme des parents. Aussi tous se promettent bien de se donner rendez-vous pour cette fête annuelle.

De l'école nous allons voir les courses : courses à pied, à ânes et de bicyclettes. M. Moigneaux, d'Arrou, est l'heureux vainqueur dans la course de vitesse et M. Lannier, de Chapelle-Royale, l'emporte dans la course de lenteur.

Et le musique jouait toujours... avec le même brio. Nous entendons : La débutante de Bléger, et la charmante Sérénade française, de Lardeur, puis la Défense de Châteaudun, de Chassin.

Mais il est l'heure d'aller recevoir les principaux invités. La Municipalité, précédée de la musique, se rend à l'entrée du village, où, bientôt M. le Sous-préfet de Nogent et M. Deschanel, député, reçoivent les compliments de bienvenue et de magnifiques bouquets offerts par deux garçons de l'école.

C'est à ce moment qu'a lieu l'inauguration de l'école et de la mairie. La plupart des autorités et des fonctionnaires du canton avaient répondu aux invitations de la Municipalité. M. Deschanel les remercie de leur empressement et est heureux de pouvoir leur serrer cordialement la main.

C'est aussi le moment de respirer, en attendant le coup de fourchette ; aux sons plus ou moins harmonieux des orgues du manège des chevaux de bois et de l'orchestre des bals publics, chacun s'en va déguster un apéritif, pour se reposer et se rafraîchir à la fois.

Ma qualité de reporter ne me laisse guère oisif : j'ai besoin de voir les décorations des arcs de triomphe, de la salle du banquet, l'aménagement des nouveaux locaux scolaires, et je n'ai regretté ni ma promenade, ni mon indiscrétion. Partout c'est la simplicité de bon goût qui domine ; pas de luxe nulle part, mais partout un grand confortable et, ce qui est le mieux et très rare, un boni dans les dépenses de construction. Aussi nous ajoutons nos compliments à ceux que notre aimable Député a adressés publiquement à l'architecte, M. Achille Manceau, et à M. Voisin, entrepreneur. Pour l'organisation de ces fêtes charmantes, nous payons notre tribut en félicitant chaleureusement M. Breton, le zélé instituteur, ainsi sue M. Taillebois, le commissaire dévoué de la fête.

Enfin l'on se met à table. La classe est décorée, pour la circonstance, d'écussons où les drapeaux de France et de Russie sont alliés, et 130 couverts au moins sont artistement disposés par notre ami Broc, maître d'hôtel à la Bazoche, qui a fait un véritable tour de force pour composer, pour le prix démocratique de 3 Frs, le succulent menu qui suit :

Potage printannier
Fricandeau de Veau
Salmis de canetons
Gigot, haricots verts
Dessert
Crème, cerises, brioche
Vins
Café et liqueurs.

Suivent les discours.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 24 Avril 2013