Histoire des communes

Brou : Laiterie Parisienne

Rue Route de Nogent
Lieu-dit la Noüe Godet
Voir aussi :

Source : Archives municipales

 

La Laiterie Hauser

D'après un ancien laitier, un certain docteur Hauser dirigeait un hospice dans la région parisienne. Ayant besoin de lait pour nourrir ses pensionnaires. il vint en province afin de le collecter.

La production de lait variait suivant les saisons. Pour en avoir assez l'hiver, il achetait toute la production d'été, beaucoup plus importante. De cette façon, il gardait ses fournisseurs. Quand la collecte dépassait ses besoins, il faisait du beurre, de la caséine, du fromage et avec le babeurre, il élevait des porcs. Ainsi seraient nées les laiteries Hauser. Légende ou réalité? Toujours est-il qu'en 1899 les "Laiteries Hauser" furent créées par Achille Hauser, docteur en médecine, baptisé le 16 décembre 1867 à Wittlesheim (haut Rhin), décédé à Paris en 1956.

En 1912, "Laiteries Hauser" devint le nom commercial de la société "Hauser frères et compagnie". Elle muta ensuite en "Hauser et Compagnie". C'était une société en commandite. Elle fut définitivement constituée le 17 février 1912. Les statuts de la société ont été établis suivant acte reçu par Me Cottin, notaire, à Paris le 5 février 1912.

En 1920, on trouvait le siège social 39 rue de Surène à Paris, et les entrepôts 178 rue de Vaugirard. Achille Hauser en était le président.

En 1922, la raison sociale devint "Laiterie Hauser". Le siège social fut déplacé 178 et 178 bis rue de Vaugirard à Paris. Le président était Armand Hauser, frère du précèdent. A cette date, des magasins à l'enseigne de
« Laiterie Parisienne - du Producteur au Consommateur » firent leur apparition.

C’est vers les années 1900 que commença l’implantation des laiteries Hauser dans la région et entre autre, à Brou.

En 1905 dans différents numéros du Journal de Brou, on pouvait lire : « Maçons et manoeuvres sont embauchés aux travaux d'aménagement de la laiterie de Brou, ferme de la Noue. Écrire à Monsieur Jouvet. »

Cette laiterie, alors communément appelée « Laiterie de Brou », était située sur une propriété appartenant à monsieur Baudin Émile, ancien maire de Brou
Bien que mise en service depuis la fin de l'année 1905, c'est le 30 septembre 1910 que la demande d'ouverture de la laiterie par la société Hausser fut déposée en préfecture à l'occasion d'une demande d'installation d'une porcherie indépendante de l'usine. La requête fut acceptée le 29 janvier 1911.

Entre 1933 et 1937 une nouvelle usine plus moderne, fut construite.

La laiterie de Brou garda le nom de laiterie Hauser jusqu’en 1940. Mais à la suite d'une Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Société anonyme, alors dite "Laiterie Hauser", tenue le quatorze octobre mille neuf cent quarante, le nom devint " La Laiterie Parisienne". Son siège social resta à Paris, rue de Vaugirard, numéros 178 et 178 bis. Cette modification fut ratifiée par les actionnaires de la société, aux termes d'une Assemblée générale
extraordinaire en date du onze juin mille neuf cent quarante et un.

C'est vers 1950, sous la direction de Monsieur Godard, avec l’aide du plan Marshal, que la laiterie de Brou se développa. Elle fut l'une des premières, en France, à mettre le lait en bouteille et en tétrapack, sorte de berlingot de forme pyramidale triangulaire, d'ailleurs peu pratique à stocker (précurseur du tétrabrik ).

En 1955, la Laiterie Parisienne acheta du terrain rue de Frazé et construisit des maisons pour loger ses ouvriers.

En 1962, elle investit dans la fabrication du lait en poudre. Ce fut la période de plein essor. Tout le monde voulait travailler à la laiterie. L'effectif du
personnel atteint 117 ouvriers. Il monta même autour de 150 à la fermeture des usines de Châteaudun et Chapelle Royale. Il revint très rapidement autour de 110 personnes jusqu'en 1971.

Mais, dès 1964, les premiers signes de déclin furent perceptibles : première et unique grève des ouvriers à la laiterie de Brou, manifestation dans la cour de la laiterie des producteurs de lait.

L'arrivée d'une autre laiterie, G L P (Groupement Laitier du Perche), qui payait le litre de lait un peu plus cher, amplifia le mouvement. Celle-ci plaça des tanks réfrigérés dans les fermes et y ramassait le lait tous les deux jours, directement par camions citernes. Avec la « GLP », il n'était plus nécessaire d'emporter les bidons au bord de la route. Ceci attira les fermiers.

Le dix sept janvier mille neuf cent soixante neuf, une délibération de l'Assemblée générale extraordinaire transféra le siège social de la "Laiterie Parisienne" à Longjumeau (Essonne) Zone Industrielle de la Vigne aux Loups, avenue George Sand.
« Et aux termes d'une délibération de l'Assemblée générale extraordinaire en date du trente et un décembre mil neuf cent soixante dix, il a été déclaré qu'à compter du premier janvier mil neuf cent soixante et onze, la dénomination sociale " Laiterie Parisienne" serait remplacée par celle de "La Parisienne" ».

Ce fut le début des licenciements. Les biens immobiliers furent vendus (logements du personnel).

Le vingt cinq juillet mille neuf cent soixante quinze eut lieu la cessation de la société "La Parisienne ". Le cinq novembre de la même année, elle fut radiée du registre du commerce et absorbée par la société Genvrain.

Sous ces diverses appellations, plusieurs sociétés ont dirigé la laiterie de Brou qui est parfois repassée de l'une à l'autre. On peut citer OLD (Omnium du lait et ses dérivés), SAFR (Société Anonyme des Fermiers Réunis), S.A. Genvrain, S.A. Valmont et le groupe BEL.

Voici un aperçu des différentes passations , pendant les vingt dernières années de son existence :
Fermiers Réunis en janvier 1969
OLD en juin 1971 pour les ouvriers et BEL pour la clientèle
1976 Intégration de la SAFR et de ses filiales dans le groupe BEL
Le personnel est intégré dans le groupe BEL en 1979.

Après la restructuration faite par BEL, la laiterie devint un lieu de stockage du lait ramassé par petits camions citernes., Après pasteurisation, le lait était redirigé en gros porteur vers les usines BEL de Vendôme , Sablé s/ Sarthe ou Evron.

En 1980, il ne restait plus qu'une trentaine d'ouvriers, principalement des chauffeurs.

La fermeture totale de l'usine de Brou a été effective le 31 janvier 1986.

Texte de Raymond LALLET - Club d'histoire locale de Brou - avec son aimable autorisation.

Le site Mémoire - les images d'archives en région centre - met en ligne un film - vie et fonctionnement d'une laiterie


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 28 Octobre 2012