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Dreux : Eglise Saint-Pierre

Rue Place Métézeau
Voir aussi :
Construction 1421

Source : Archives municipales

 

L'EGLISE SAINT-PIERRE

Les origines

Avant la construction de l'église actuelle, s'élevait sur le même emplacement un petit sanctuaire dédié à Saint-Pierre.
Cet édifice avait été donné vers 1150 au chapitre de la collégiale Saint-Etienne bâtie dans la cour du Château et dont les chanoines restèrent jusqu'à la révolution les patrons de la paroisse.

Saint-Pierre de DREUX remplacera l'église de Saint-Nicolas de Mérigot qui menaçant de s'écrouler et surtout trop éloignée du centre ville cessa d'être utilisée par le culte. Elle sera démolie en 1720 (voir notes sur l'église Saint-Nicolas).

La construction

La position topographique de l'église Saint-Pierre est de l'Est à l'Ouest, comme toutes les églises latines.
Le début de sa construction date du début du XIIIème siècle. La construction du choeur de l'église s'effectua grâce à ROBERT Ier. De cette époque, il ne reste que les partie hautes du choeur, la croisée et le bras nord du transept ainsi que les quatre premières travées des bas côtés.

La maison d'ALBRET fit refaire les vitraux du choeur détruit en 1421 suite au siège de DREUX par les anglais. La reconstruction de la grande nef fut permise grâce aux dons de plusieurs grandes familles drouaises en 1498.

L'édifice fera l'objet d'importantes restaurations vers la fin de la guerre de Cent Ans. Les piliers du choeurs sont refaits en 1474. On entreprend la refection de la nef qu'éclairent de larges fenêtres flamboyantes garnies de beaux vitraux et on relève le double déambulatoire sur le plan adopté au XIIème siècle. On ajoute enfin six chapelles rayonnantes autour du choeur et huit chapelles latérales entre les piles des contreforts de la nef.

Au XVIème siècle, sous la direction des architectes Jehan des MOULIN et Jehan METEZEAU, sont construites les deux dernières travées de la nef, puis en 1524, la facade occidentale et les deux premiers étages des tours.
Le portail et le transept des morts sont l'ouvrage de son petit fils Clément METEZEAU qui donna aussi les dessins de la menuiserie du choeur qu'exécuta un certain FORTIER, lequel refit aussi le buffet d'orgue (1614).

La construction de l'église Saint-Pierre de DREUX s'échelonnera jusqu'au XVII siècle. Une des deux tours, la tour Sud dite Tour Sainte-Anne encadrant le portail ne sera jamais terminée, laissant cette église éternellement inachevée.

L'église sera consacrée solennellement le 3 juillet 1541 et classée monument historique en 1841.

LE MONUMENT

Dimensions

Hauteur du sol à la voûte..................................................17 m
Longueur de la grande porte au chevet de la Chapelle de la Sainte-Vierge ..79,21 m
Largeur de la grande nef et du coeur.......................................13,06 m
Largeur du transept à la porte Sud, dite des morts.........................42,76 m
Hauteur de la Tour Saint-Vincent, dite Tour Nord...........................36 m

Visite du monument

Il faut entrer par la petite porte renaissance, à droite du portail principal. face à l'entrée, sur le mur, une inscription donne la date des tours et de la facade :

"Pour décorer ce temple déifique lui fut construit
pour entrée magnifique ce beau portail mille cinq cent vingt quatre
et ces deux tours ou sonner on s'applique pour invoquer
chacun bon catholique a Dieu servir et l'ennemi combattre"

Encadrant le grand portail, deux inscriptions gravées commémorant la fondation de services anniversaires, l'une à la mémoire de Jean HACHE, curé de Saint-Pierre (1555), l'autre à la mémoire de Claude LEPRINCE, conseiller du Roi, et de sa femme (1656).

Au revers du trumeau du grand portail se trouve la statue de Sainte Catherine (XVème siècle).

Au premier pilier à droite, un curieux bénitier creusé dans un chapiteau romain du XIIème siècle, provenant de l'ancienne collégiale Saint-Etienne, sur lequel sont figurés les saintes femmes au tombeau du Christ.

La chaire, de style Louis XIV, vient de l'église Saint-Jean détruite à la révolution

Les vitraux décorant l'église sont dus à la famille de Soissons (1544). Il reste encore quelques verrières sauvées du vandalisme de 1793, très restaurées après la dernière guerre.Ils représentent de grands personnages :
Sainte Anne (xvème); un évêque(XXème), à gauche Sainte Marguerite et sainte Hélène (xvème), à droite et au centre, le Christ en croix et Saint Jean (XVIIIème).

Dans le bras Nord du transept:
Sur le mur de gauche, on peut lire une inscription gravée, commémorant la consécration de l'église Saint-Jean de DREUX en 1637, par Antoine GODEAU, évêque de Grasse, natif de DREUX et l'un des fondateurs de l'Académie Française.
Sur le mur Nord, un tableau du XVIIème siècle, la Madeleine aux pieds de Jésus, copie de Jouvenet.

Dans le bras Sud du transept :
Rebâti à la fin du XVIème siècle, il présente une curieuse voûte surbaissée et a conservé deux anciens vitraux : une descente de Croix et le sacrifice d'Abraham (1607). Le buffet d'orgue, de 1614, est l'oeuvre de Toussaint FORTIER, menuisier à DREUX, d'après des dessins de Clément METEZEAU. Au mur, le baptême du Christ d'après LAGRENEE (XVIIIème).

Contre le pilier du déambulatoire, statue de la Vierge à l'enfant (XVIème). En face sur le pilier du choeur, une inscription donne la date de la restauration en 1474 de cette partie de l'édifice : "Des aumônes et des bienfaits - Mil quatre cent septante quatre".

Les 6 Chapelles du démbulatoire

1 - Chapelle de l'enfant Jésus :
Deux vitraux d'Eugène Moulin (XIXème siècle). Au centre, scène de l'enfance du Christ. A droite, scènes de la vie de Saint Louis, Saint Charles, Saint Jean-Baptiste, Saint Eugène.

2 - Chapelle Notre-Dame de Pitié :
Dans les fenêtres du centre et de droite, ce sont des vitraux modernes consacrés aux mystères douloureux et glorieux de la vie de Marie.
L'autel de marbre rouge (1823) est l'ancien maître-autel de l'église. Sur le mur de droite, une inscription rapelant la fondation par Nicolas le Comte d'un service anniversaire (1614). A droite, une inscription à la mémoire des généraux de Sénarmont, originaires de DREUX.

3 - Chapelle du Sacré-Coeur :
Un arbre de Jessé (1877) orne le vitrail central. A gauche le vitrail rappelle la consécration de la ville au Sacré-Coeur pendant la guerre de 1870.

4 - Chapelle de la Vierge :
Le premier vitrail à gauche raconte les origines de la Vierge (XVIème). Le second est formé de panneaux d'origines diverses. Le suivant, oeuvre d'un peintre-verrier Pierre Courtois, est consacré à la vie du Christ (XVIème), thème qui se développe, jusqu'à l'Ascension, dans la sixième fenêtre. Le dernier vitrail est consacré à la légende de Saint-Fiacre (XVIème)

5 - Chapelle Sainte-Eve :
Les vitraux - modernes - évoquent la vie de plusieurs Saints ou Saintes. L'autel qui provient de la Chapelle du Château de Mme de POMPADOUR à Crécy renferment les reliques de Sainte-Eve, patronne de la ville de DREUX.

6 - Chapelle Saint-Joseph :
Des scènes de la vie de ce Saint occupe le centre du vitrail (XIXème). Dans la fenêtre de droite, la mort de la vierge (XVIème).

Les 8 Chapelles latérales

1 - Chapelle Saint-Etienne :
Dans la fenêtre, composition de panneaux anciens de provenances diverses. Sur l'autel, copie d'une toile de Charles Le BRUN - Le Martyre de Saint-Etienne. Autres tableaux : Ecce Homo d'après Guido RENI et une Sainte Madeleine.

2 - Chapelle SAinte Philomène :
C'est un beau vitrail du XVème représentant l'Ascension, ainsi qu'une peinture d'Emile PERRIN de Sainte Philomène (1841).

3 - Chapelle de Saint Crépin et Saint Crépinien :
Le vitrail raconte le martyre de deux Saints (XVIème). Deux tableaux accrochés aux murs représentent Saint Pierre recevant les clefs, d'après Guido RENI et religieuses en prière attribué à Daniel SEGHERS et Corneille SCHUT.

4 - Chapelle Saint-Martin :
C'est un très beau vitrail du XVIème siècle représentant la Crucifixion. Le tableau de Saint Pierre pleurant sa faute est attribué à Pierre LENFANT (XVIIIème). L'autre toile de Pierre guérissant les malades de son ombre est une copie de La HIRE.

5 - Chapelle Saint Vincent :
Jadis occupée par la confrérie de la Charité. Le vitrail est formé d'éléments des XVIème et XVIIIème siècle : une vierge, une Pieta, Saint Jean.

6 - Chapelle Sainte Madeleine :
Le vitrail dit "en grisaille" est consacré à la légende de la maison de Lorette (XVIème). Une peinture murale représente la mise au tombeau d'après Nicolas POUSSIN.

7 - Chapelle Saint Fiacre :
Le vitrail représente la légende de Saint Fiacre (XVIème). Le tableau de Jésus au désert est attribué à LICHERIE (XVIIème).

8 - Chapelle Sainte Clothilde :
Construite à la fin du XVIème siècle, son vitrail est consacré à divers Saints et Saintes. Le tableau, ancien, représente Sainte Clothilde;

LES TOURS

La Tour Saint-Vincent, ou Tour du Nord

C'est la Tour la plus haute et celle qui est achevée. Avant la révolution, elle renfermait 7 cloches formant un joli carillon. Réquisitionnées en 1793, une seule cloche les remplaça. C'est en 1853 que les 3 cloches actuelles furent mises en place. Elles se prénomment : Louise, Marie et Henriette.

La Tour Sainte-Anne

Elle n'a jamais été terminée. Les matériaux qui lui étaient destinées ont servi à la construction d'un immeuble qui fut la maison des "Aydes"(paiement des impôts).

L'ORGUE

Le premier orgue de l'église fut sans doute mis en place vers 1474. Un deuxième orgue fut réalisé en 1614 pour remplacer l'ancien.
Installé en "nid d'hirondelles" comme celui de Chartres, il est situé au niveau de la première travée côté Sud. Il fut sculpté par un menuisiser drouais, Toussaint FORTIER, sur des dessins de Clément METEZEAU.

C'est en 1867 qu'il fut déplacé à son emplacement actuel, au dessus du portail occidental, avec création d'une sacristie en dessous.
C'est Camille Saint-Saëns, organiste de l'église de la Madeleine à Paris qui réceptionna l'orgue et fut au claviers le 12 août 1868 lors de l'inauguration.

L'EGLISE SOUS LA REVOLUTION

Durant la révolution, le 10 janvier 1794, le culte religieux cessa dans l'église Saint-Pierre. Le bâtiment fut transformé en atelier de salpètre et en Temple de la raison.

Une histoire circule sur des vauriens, qui s'étant introduit dans l'église, voulurent détruire l'orgue, l'organiste CHAILLOU les en dissuada en leur promettant d'en jouer gratuitement aux fêtes civiques.

L'église fut rendu au culte en 1802 dans un état pitoyable.

SOURCES REDACTIONNELLES :

Découverte de Dreux à travers les siècles par le bailli Dorat (1696-1771) - Eric LENUD - éditions SAMABD, 2007
DREUX, journée portes ouvertes dans les monuments historiques - Août 1991
L'Eure et Loir - Alain BOUZY - Edition Jean LEGUE 1985
Articles divers de presse : la République du Centre
DREUX - Wikipédia - http://fr.wikipedia.org/wiki/Dreux
Bibliothèque Nationale de France (BNF) - Gallica
Archives et documents personnels.


Saisie : Philippe BIDAULT

Dernière modification : 18 Janvier 2008