Mathurin REGNIER
transcription de l'acte de baptême de Mathurin Regnier
Mathurin filz de Iaques Renier et de Symonne Deportes
sa femme les parrains honorables personnes me (messire) mathurin
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Philippes des portes le XXIIe me du moys de decebre (décembre)
nota : Marie Edeline est la grand-mère maternelle de Mathurin Regnier, et la mère de Philippes Desportes.
le 1er pète satirique français
une origine bourgeoise
Le père de Mathurin REGNIER, Jacques REGNIER, était échevin de Chartres.
Sa mère, Simone DESPORTES était la sœur de Philippe DESPORTES, poète de cour renommé. Une de leurs sœurs avait épousé un NOEL, contrôleur des deniers de l'octroi.
Le poète satirique chartrain était donc issu de la bonne bourgeoisie de la ville.
sa carrière ecclésiastique
Il existe peu de documents concernant la vie de Mathurin Regnier, toutes les péripéties de sa vie ne sont donc pas connues avec certitude.
Ses parents le destinaient à rentrer dans les ordres, ce qu'il fit très jeune.
Grâce à la position de son oncle Philippe Desportes à la cour de France, il entre en 1587 comme page au service du Cardinal de Joyeuse, beau-frère du roi Henri III et diplomate au Vatican. Mathurin Regnier va donc l'accompagner dans ses voyages à Rome : il y fera 6 séjours de 1594 à 1605, où la tradition dit qu'il a mené une vie dissolue. C'est également en Italie qu'il a découvert les auteurs et poètes burlesques.
Après la mort de son oncle en 1606, Henri IV lui attribue une importante pension sur le revenu de l'abbaye des Vaux-de-Cernay.
En 1609, il devient chanoine de la cathédrale de Chartres.
sa carrière littéraire
Dès 1596, Henri IV fait de Mathurin Regnier un de ses poètes attitrés : il a en effet écrit des vers appréciés sur Gabrielle D'Estrées, la maîtresse du roi.
Il écrit ses premières satires en Italie, et de retour définitif en France, publie un premier recueil en 1608.
Ces satires, dédiées à des personnes influentes de la cour, connaîtront un grand succès : Henri IV nomme Mathurin Regnier poète officiel de la cour.
Il continuera d'écrire des satires, mais également des élégies (tout particulièrement destinées à Henri IV) et des épîtres, jusqu'à sa mort, à l'âge de 40 ans.
Mathurin Regnier a écrit au total 19 poèmes satiriques, qui continuèrent, après sa mort, d'avoir un grand succès, et grâce auxquelles il est passé à la postérité.
son oeuvre
Mathurin Regnier était latiniste cultivé, qui connaissait l'œuvre des auteurs et des poètes satiriques latins, dont il était le disciple (comme Horace ou Juvenal), mais c'était également un grand lecteur des écrivains de son siècle.
Au contraire des poètes français du XVIe siècle, spécialisés dans la poésie élégiaque, Mathurin Regnier préfère dépeindre avec réalisme les mœurs de son temps, la vie quotidienne à la cour d'Henri IV et à Paris. Son style est original et pittoresques : ses vers plaisent grâce à leur naturel et leur spontanéité. Au contraire des autres poètes de son époque, la fantaisie et l'imagination l'emportent sur la perfection de la forme.
Ses satires fourmillent de nombreux détails destinés à tourner en ridicule l'apparence et le comportement des personnes dont il fait le portrait.
Sa critique vise en particulier les courtisans, qui usent et abusent de la flatterie pour briller au dépens des autres, et les poètes de son temps, qu'il accuse d'avoir plus de technique que de talent.
# sur les poètes : "Un autre, renfrogné, rêveur, mélancolique, Grimaçant son discours, semble avoir la colique [...]" ou encore " [...] Et dessus un cheval comme un singe attaché, Méditant un sonnet, médite un évêché." (satire II)
# sur les courtisans : "Pourvu qu'on soit morguant, qu'on bride sa moustache, Qu'on frise ses cheveux, qu'on porte un grand panache, Qu'on parle baragouin et qu'on suive le vent, En ce temps d'aujourd'hui l'on n'est que trop savant." (satire III)
Une querelle littéraire l'oppose ainsi au poète Malherbe, qui a sévèrement critiqué l'oeuvre de son oncle Philippe Desportes.
sa personnalité
La tradition littéraire rapporte que Mathurin Regnier n'avait pas le comportement exemplaire et édifiant qu'on attend d'un ecclésiastique. Il semble que son état ne l'ait jamais empêché de fréquenter les cabarets et les femmes : il est ainsi un client assidu du célèbre cabaret parisien de la Pomme de Pin, lieu de rencontre des poètes satiriques.
Il semble qu'il ait mené une vie de débauche, parfois misérable, mais qu'il avait la réputation d'un homme bon : on le surnomma longtemps "le Bon".
sources :
- site d'anthologie de la poésie francophone,
- site de poésie française (citations des satires),
- wikipedia,
- Histoire des rues de Chartres, Roger Guillois, éd. L'Echo Républicain 1978.
Saisie : Carole & Eric CANTIN
Dernière modification : 7 Mars 2008
