Benjamin François BOHIN
Benjamin BOHIN Entrepreneur de génie
La région de L'Aigle, au coeur du Pays d'Ouche, est connue, dès le moyen-âge pour la production du fer. Si l'on se réfère aux outils et vestiges retrouvés, cette production est probablement antérieure à l'époque gallo-romaine.
Tout autour, des communes de l'Orne et de l'Eure tirent leur nom de cette activité : La Ferrière-au-Doyen, Glos-la-Ferrière, Marnefer, La Trinité des Laitiers, Saint Nicolas-des- Laitiers, La Ferrière-sur-Risle, Ferrières-Haut-Clocher, Ferrières-Saint-Hilaire, etc. Les noms des lieux-dits sont aussi évocateurs : La Forge, la Fenderie, le Minerai, La Fonte.
Dès le moyen âge, en tout cas, la région se bâtit une réputation dans la fabrication de l'épingle, autour de L'Aigle et Rugles. Clous, broches, pointes à cardes, aiguilles à coudre et à tricoter complètent cette production.
Une tréfilerie s'est installée dès 1765 sur la commune de Rai, à Bois-Thorel. L'ouvrage de Gabriel VAUGEOIS, premier historien de la ville de L'Aigle, publié en 1841, indique que cette production se vend dans la France entière « et s'exporte en Belgique, en Espagne, au Portugal, au Brésil, aux Etats-Unis, en Turquie, en Italie ».
Plus de 4 000 personnes travaillent alors ici pour la seule industrie de l'aiguille et de l'épingle, soit dans les ateliers, soit à domicile. Lors de nos recherches généalogiques, nous retrouvons des communes : Chaise Dieu du Theil, Chandai, Bourth, presque exclusivement peuplées d'épingliers.
Une première véritable fabrique d'aiguilles s'installe à L'Aigle, au moulin de Mérouvel, en 1819. Ses succès sont inégaux et elle change plusieurs fois de dirigeants.
La situation va évoluer sous l'impulsion d'un homme : Benjamin BOHIN.
Il commence à travailler le bois dans l'atelier de son père, avant de prendre, encore adolescent, la direction de cet atelier, dont il modifie les méthodes de travail et la fabrication, pour produire caisses, boîtes et étuis, en bois et métal.
En 1853, il construit sa première usine à L'Aigle, dont le seul vestige restant est le « moulin à vent » inclus dans l'école du même nom. Il dépose une multitude de brevets, allant de la boîte d'allumettes à la chaudière à vapeur ! Il se montre en même temps investi dans la vie locale.
En 1867, Benjamin BOHIN installe une nouvelle usine à Saint Sulpice sur Risle, pour y développer la production d'aiguilles. Il envoie son fils Paul en Angleterre et en Allemagne pour étudier les méthodes qu'il veut développer.
Aux expositions universelles de 1889 et 1900, BOHIN est la seule entreprise française à présenter ses aiguilles, qui vont obtenir une réputation mondiale pour leur qualité. L'aiguille BOHIN n'accroche pas le tissu, ne coupe pas le fil, grâce à un secret de fabrication.
Père et fils rachètent divers ateliers dès 1878 (notamment en 1909 l'ancien moulin à tan de la Batterie, après les ateliers de La Fonte, la Fosse, les Tanneurs, Bouviers) pour développer leur production qui se diversifie dans toutes sortes d'aiguilles, d'épingles, d'accessoires de bureau, de ferblanterie, etc. L'épingle de nourrice dite de sûreté est née ici.
Pour ne pas permettre à la concurrence d'imiter ses aiguilles, la société BOHIN crée, fabrique et développe ses propres machines. La visite des ateliers, par des « étrangers », se fait sous haute surveillance.
Le déclin de la couture manuelle a sonné le glas de l'aiguille, même si l'entreprise a su se réorienter vers quelques créations minutieuses.
Classée au patrimoine industriel, l'usine principale de Saint Sulpice sur Risle, menacée dans son existence même, est devenue, depuis peu, un musée vivant, mêlant ce qui reste d'activité à une visite touristique.
Quant à Benjamin BOHIN lui-même, après avoir tenté une carrière politique, il développe des projets humanistes, crée un orphelinat, édite un recueil de principes moraux, crée la Compagnie Moderne universelle, après divers voyages à travers le monde. Ses écrits exaltent les bienfaits du travail, de l'industrie et du commerce, la moralisation du peuple, l'extinction du paupérisme, par une forme de coopération, la République comme force d'union des peuples.
Son épouse, Clémence GIBORY, est associée, de fait, à son ?uvre, et deux rues parallèles portent leur nom à L'Aigle.
Pour cette raison, la généalogie proposée ci-dessous commence par leur fils Paul, qui a pris la succession de son père à la tête des usines en 1873.
Ascendance
001 BOHIN Paul Julien François ° 04/06/1851 L'Aigle 61
002 BOHIN Benjamin François ° 20/06/1822 L'Aigle + 30/01/1911 L'Aigle
x 21/01/1849 Echauffour 61
GIBORY Clémence Stéphanie ° 01/03/1823 Echauffour + 28/01/1889 L'Aigle
004 BOHIN Pierre Noël
x 08/02/1813 L'Aigle (61)
LEMOL Louise Prudence
006 GIBORY Nicolas Félix Lubin
x 17/11/1815 Echauffour (61)
BUISSON Marie Rose
008 BOHIN Pierre Théodore
x 03/02/1785 L'Aigle St Jean 61
PERDU Françoise
010 LEMOL Benjamin Charles
x 28/08/1782 L'Aigle St Jean 61
ROSSIGNOL Marie Louise
012 GIBORY Jean Alexandre
x 02/09/1779 Pomont 61
THORIEL Anne
014 BUISSON Clément
x 03/05/1779 Pomont 61
GIBORY Barbe Elisabeth
016 BOHIN Pierre
x19/04/1747 L'Aigle St Martin 61
PRÉHU Catherine
018 PERDU Thomas
x 27/06/1748 L'Aigle St Jean 61
HUGOT Françoise
020 LEMOL Louis Ant. Alex.
x 07/01/1751 L'Aigle St Jean 61
PIEDFER Marie
022 ROSSIGNOL Jacques
x 21/02/1746 L'Aigle St Martin 61
MOUTARDIER Anne
024 GIBORY Jean Louis
x 18/01/1746 Echauffour St André 61
DOUILLARD Marie
026 THORIEL Jean
x 25/11/1755 Echauffour St André 61
DELAUNAY Anne
028 BUISSON Gaspard
x
DESHAYES Marie
030 GIBORY François
x
BRUÈRE Suzanne Anne
032 BOHIN Nicolas
x 28/01/1718 Saint Sulpice /Risle 61
COUTURE Marie
034 PRÉHU Pierre
x 26/11/1703 Bubertré 61
PICARD Jeanne
036 PERDU Thomas
x
LEFRANC Barbe
038 HUGOT Etienne
x
TOSNARD Françoise
040 LEMOL François
x avt 1715 Lyre 27
SERRE Catherine
044 ROSSIGNOL Jacques
x
CLAIN Marie
046 MOUTARDIER Jean
x
VERDET Françoise
048 GIBORY Nicolas
x
HAYS Madeleine
050 DOUILLARD François
x 24/07/1712 Saint Aubin-près-Cisai 61
FLEURY Marie
052 THORIEL Jean
x 28/05/1716 Le Merlerault 61
BOUCHER Marguerite
054 DELAUNAY Clément
x 12/02/1725 Echauffour St Germain 61
MESNEL Anne
060 GIBORY Louis
x
MESNEL Barbe
064 BOHIN Alexandre
x 11/02/1686 Saint-Sulpice 61
GUILLEMARE Jeanne
066 COUTURE Jean
x 07/07/1697 Orgères 61
MOUSSE Barbe
070 PICARD François
072 PERDU Jacques
x 16/05/1692 Bois-Penthou 27
GASTINE Louise
082 LESERRE Alexis
x avt 1699 Lyre 27
FAMIN Suzanne
084 PIEDEFER Alexandre
x 26/06/1696 L'Aigle St Martin 61
LORANT Madeleine
086 MOUTARDIER Robert
x 03/08/1679 L'Aigle St Barthélémy 61
de MONTIGNY Marie
096 GIBORY Louis
x 30/04/1669 L'Aigle St Jean 61
VOLLET Marguerite
100 DOUILLARD Jean
x
PELLERIN Anne
102 FLEURY François
x
LEBRET Jacquine
104 THORIEL Jean
x
ANGENOUIL Jacquine
106 BOUCHER Jacques
x 18/05/1686 Echauffour St André 61
FLEURY Barbe
108 DELAUNAY Philippe
x 29/10/1691 Echaumesnil 61
LEBOULANGER Barbe
110 MESNEL Louis
x
MESNEL Anne
120 = 96
128 BOHIN Denis
x
HUREL Marie
130 GUILLEMARE Mathry
x
DELACROIX Marie
132 COUTURE Charles
x
OLIVIER Nicole
134 MOUSSE Thomas
x
BOUTELET Jeanne
144 PERDU Pierre
x
HAREL Jeanne
168 PIEDEFER Louis
170 LORANT François
172 MOUTARDIER Robert
x
ANZERAY Marie
174 de MONTIGNY Mathurin
x
DOREY Marguerite
192 GIBORY François
x
DENYSE Françoise
194 VOLLET Jean
x
GÉRARD Barbe
212 BOUCHER Michel
x
GAUCHARD Catherine
214 FLEURY François
x
BESNARD Antoinette
344 MOUTARDIER Robert
x
HUBERT Marie
346 ANZERAY Guillaume
x
PIEDEVACHE Marthe
384 GIBORY François
x
GRALLENT Françoise.
Saisie : Jean Pierre HEDERER
Dernière modification : 26 Juillet 2017