Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Louis François Lubin LHERMINIER

  • Naissance : 1813

  • Décès : 1873

  • Profession : Instituteur

  • 1 conjoint

  • 3 activités


Louis François Lubin LHERMINIER

 

L'enseignement par M. LHERMINIER

En 1832, M. Lherminier Louis François Lubin fut agréé comme instituteur à Luigny et dirigea l’école jusqu’en 1872 avec beaucoup d’autorité.

Maître distingué, aussi intelligent que modeste, il sut faire acte d’initiative et faire de l’école de Luigny la première des environs.

Il y enseigna outre la lecture et l’écriture, le calcul, le catéchisme et l’histoire sainte, l’histoire de France, la géographie, l’arpentage, le dessin et même la tenue des livres.

Il créa tout un matériel d’enseignement. Des tableaux de lecture furent faits par lui. M. Lherminier était en effet à la fois peintre, aquarelliste et lithographe.

Sa méthode de lecture qu’il avait entièrement composée, comprenait des tableaux superposés s’enroulant automatiquement et de deux règles portant les voyelles simples et composées groupées en un cadrant mobile.

En appliquant ces voyelles à la suite des consonnes fixées que le tableau, il formait des mots, donnant ainsi de la vie et de l’intelligence à son enseignement.

Les livres en usage étaient : les manuscrits de Dunan (vers 1834) et de Maupré (1844), puis Robinson Crusoé, les devoirs du chrétien, les 50 sortes d’écriture (librairie Hachette), la civilité chrétienne, le psautier, l’histoire de France de Saint-Ouen, le catéchisme historique.

A défaut de livres, M. Lherminier faisait copier par les élèves des résumés de ses leçons leur faisant conserver les notes les plus précieuses.

Des maximes morales faites par lui ornaient les murs. Enfin il avait fait une mappemonde, une carte d’Eure-et-Loir, un tableau du système métrique.

On trouve encore trace de ces cartes peintes sur les murs de l’arsenal de la pompe à incendie qui faisait autrefois partie de la salle de classe.

Ce maître avait organisé un système de récompense que les rapports des délégués de ce temps apprécient en termes fort élogieux. Toutes les semaines il faisait des compositions pour le classement de ses élèves. Il leur distribuait des prix d’honneur, acquis de ses deniers et qu’il dorait lui-même.

Ses bons points, faits également par lui, témoignent de la part d’un maître n’ayant eu comme professeur que le père Jacquelin et le curé de Luigny, des dispositions remarquables pour le dessin.

Le maître - sa Biographie

M. Lherminier Louis François Lubin qui le remplaça était ancien élève du père Jacquelin. Il avait reçu en outre quelques leçons du curé Boyer de Luigny.

Présenté par le conseil municipal, il fut agréé par le comité d’arrondissement et exerça jusqu’en 1872.

Très intelligent, ayant beaucoup d’initiative, il ne tarda pas à donner une grande réputation à sa classe.

Comme ses prédécesseurs, il fut sacristain et fossoyeur. En même temps il faisait des cachets pour fabriques, maisons de commerce, etc. En voici quelques empreintes dont une provenant d’un cachet fait pour l’inspection primaire des écoles d’Eure-et-Loir.

Il gravait également des plaques pour voitures, chiens, etc. Il était aussi lithographe et relieur.

Il excellait à naturaliser les animaux. Sa magnifique collection est aujourd’hui très bien conservée par son fils.

En même temps il faisait de superbes aquarelles. Les plus belles lui furent malheureusement soustraites à l’exposition de Chartres (1869) où il obtint une médaille de bronze.

Il avait succédé à son père comme secrétaire de mairie en 1848. Depuis cette époque ces fonctions ont toujours été exercées par les instituteurs

Tout d’abord il n’eut que la rétribution scolaire, puis jouit, après 1833, d’un traitement fixe qui vint s’ajouter à cette rétribution ; le minimum étant de 600 f pour la totalité.

Les bons élèves de M. Lherminier sont nombreux. Un d’entre eux, sorti des rangs, n’ayant eu d’autre maitre que ce modeste instituteur est actuellement commandant d’infanterie et chevalier de la légion d’honneur. C’est lui qui prépara MM Lherminier Alphonse, son fils, Mauté, actuellement à Bérou-la-Mulotière, Guillin retraité à Chassant et Devoir, mort à Chartres, tous membres de l’enseignement primaire.

Voici l’appréciation de M. Bailleau, sur l’école de Luigny, en 1844.

Le délégué du comité supérieur de Nogent-le-Rotrou, soussigné, a visité pour la seconde fois l’école de Luigny, le 29/02/1844 et a été surpris de l’activité avec laquelle tous les élèves font leurs devoirs. Tout est rangé dans le meilleur ordre, grâce au zèle de l’instituteur qui fait des sacrifices extraordinaires pour exciter l’émulation de ses élèves : par exemple pour la lithographie qu’il a établie.

Je puis assurer que sous tous les rapports, il est rare de trouver une école comme celle de Luigny. La distribution de livres que j’ai faite l’année dernière ayant produit de grands succès, je me suis empressé aujourd’hui de renouveler mes dons.
A Luigny le 29/02/1844
Signé : Bailleau

M. Lherminier Louis François Lubin eut M. Lherminier Alphonse Marcelin son fils comme auxiliaire du 28/09/1860 au 25/03/1861.

Source : monographie communale d'Arsène Foucault.

Brevet du 2e degré du 25/05/1833, 80 élèves en 1855


Source : Monographies

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 24 Avril 2013