Pierre Auguste LEBRETONPierre Auguste LEBRETON avait hérité, avec ses frères, de la Chauverie. Il se chargeait de l'exploitation des terres. A la mort des ses frères, le Général LEBRETON fit construire un caveau de famille le long du mur de l'église, dans le cimetière qui entourait alors celle-ci. Le maireLes registres des délibérations antérieurs à 1842 ont disparu, il ne reste donc que peu de traces de ses activités de Maire. L'école a été agrandie vers 1833 et un nouveau presbytère a été construit vers 1841. Dans les archives de nomination des maires, aux archives départementales (3 MP 36), nous apprenons que le préfet a tenté d'imposer un autre maire à la commune, en 1830, pour cause "d'opinion contraire au gouvernement actuel". Mais les Loupnéens ne se sont pas laissés faire, et ont gagné, voyons les détails de cette histoire. 22/10/1830Le préfet nomme maire le "sieur Lherminier, adjoint actuel de la commune en remplacement du sieur Breton" et adjoint le "sieur Roger Hippolite, propriétaire, en remplacement du sieur Lherminier nommé maire" 26/10/1830Les habitants réagissent promptement, l'un d'entre eux prend sa plus belle plume, la pétition suivante est adressée au sous-préfet : "A Monsieur le sous-préfet de l'arrondissement communal de Nogent-le-Rotrou Monsieur, La grande confiance que tous les habittant de la commune de Luigny ont dans le reigne actuel, et dans les otorités civils du département, fait qu'ils se permetent par un elens du fond du coeur de vous suplier d'avoir la bonté de fair tout ce qui est en votre grand pouvoir pour leur acorder, à une demande fondé sur de si bons sentiments d'amour pour notre patrie. C'est de nous accorder Monsieur Breton Auguste pour notre mair continuellement? Ce brave et honaîte homme, réunie en sa personne touttes les bonnes calités requises pour cela. La peine mortelle que nous avons éprouvée tous en apprenant ce malheureux changement nous a déterminé à vous présenter nos respects et nos grands désirs de l'avoir pour notre honorable Mair (ou plutot pour notre père) Nous ne nous contenton pas de vous demender cette grace par la présente pace que il est impossible de sexprimer de manière que l'on puisse vous fair connaître combien notre petitte commune a de zèle pour son mair et tant d'attachement qu'il a si justement merité si on ne se présentait pas en personne devant vou même, Monsieur, pour avoir l'honneur de vous fair connaître verbalement qu'elle sont nos bonnes intentions d'obéissance et de respects pour touttes nos otorités. En consequence, Monsieur, nous esperons par la presente et par notre presence mémorable obtenir une Grace qui nous est si legitimement due pour le maintien du bon ordre et de la paix de cette commune de vos obéissants administrés. Signatures : Marais - Courtin - Legué - Vedis - Courtin - Merel - Bitu - Louis Ganier - Pean Noël - Hamet - Morice fils - JP Boully - Tramblin - Blot - Menard - Meunier - Jacquelin - Rousseau - Cabaret - Jérôme Pean - Dugué - Roger fils - Paris - Samson - Jousselin Denis - Bermeu F - Chembault - Renard - Roger - Legendre - Riviere - F Bitu - Bitu - Bruneau - Huet - Huet - 4 croix" 28/10/1830L'adjoint écrit à son tour : "L'adjoint de la commune à Monsieur le sous-préfet, Monsieur, J'ai l'honneur de vous remercier de l'honneur que vous me faite par votre letre du 21 du courant dans la qu'elle vous m'annonncer que je suis nommer au fonction de maire, et m'invitant à me rendre devant vous pour y prêter le serment voulu par la loi. Monsieur, d'après les circonstance qui viene de se passer je ne pas cru nésseçaire de mi rendre et je ne le pourais que d'après de nouvelle disposition de monsieur le préfet, qui dans tous les cas rejeterait la petition des habitants. Je ne croi pas que les habitants maye mal noter auprès de vous depuis dix ans que je suis dans les fonctions d'adjoint, je ne croi pas avoir meriter des reproche des habitants, et meme dès autorité supérieure, et je ne croi en avoir jespere toujours remplire les devoir qui me seront imposer et m'en acquiter en vrais français. Monsieur, si d'après de nouvelles dispositions de Monsieur le préfet je suis apeles au fonction de maire je me feré un plaisir de men acquiter, et cependant cela est bien couteux pour moi, parce que Monsieur Lebreton est un brave homme, avec qui je toujour été très bien et qui me montre du regret à la place qu'il occupait, ces ce qui a encourager les habitants à ce transporter devant vous. Les autre dificuter qui ce rencontre sè le frère qui sors de la garde royal qui existe dans ma commune qui pourais peut-être influer les espri du peuple contre moi. Enfin, Monsieur, jespere avoir l'honneur de mentretenir plus emplement avec vous de ce qui se passe que je ne peut point vous entretenir dans ma letre et je vais continuer l'administration de la commune et jespere men acquiter en bon pere de famille. 09/11/1830Auguste LEBRETON écrit au Préfet : "Monsieur le préfet, Maire de la commune de Luigny, arrondissement de Nogent-le-Rotrou, depuis cinq ans, j'ai été destitué d'après votre arrêté du 22 octobre. La manière dont je m'étais conduit dans l'exercice de cet honorable fonction, me donne lieu de croire que rien autre chose que la calomnie n'a donné lieu à ce changement. Autant j'ai montré d'amour pour la justice et le bien public, autant j'ai témoigne de haine pour tout ce qui tendait à blesser des droits de chacun et à s'établir des privilèges si contraire à la liberté individuelle. Les preuves d'attachement et de reconnaissance d'une population entière qui a été consternée en apprenant que ses intérêts étaient confiés à d'autres qu'à moi, et l'élan généreux qui l'a portée à réclamer ma réintégration, sont plus que suffisantes pour rendre heureux un homme qui ne vit que pour son pays et pour le bonheur de ses semblables. Mais il ne m'est pas moins pénible de voir l'autorité supérieure méconnaître mes sentiments, et agir envers moi comme si ma conduite et mon opinion pouvaient être suspectés dans un moment ou je faisais tous mes efforts pour maintenir l'ordre, consolider le gouvernement et lui assurer l'attachement de tous mes administrés. Si des motifs particuliers m'empêchent de poursuivre une tâche aussi belle, j'aurai du moins la satisfaction de persister dans une volonté aussi louable et de rester fermement attâché à la cause nationale". EpilogueQu'est-ce que Mr Lherminier a dit au sous-préfet ? Le frère, futur général, etc.... a t'il eu de l'influence ? Nous ignorons ces détails oraux, mais avant que la lettre du 9 novembre parvienne chez le préfet, tout était rentré dans l'ordre, le maire et l'adjoint à leurs places respectives. Auguste Lebreton quitta la mairie beaucoup plus tard, peu de temps avant de mourir. Source : Archives municipales Saisie : Christiane BIDAULT Dernière modification : 23 Novembre 2013 |