Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Théodore Aimé SORTAIS

  • Naissance : 1829

  • Décès : 1887

  • Profession : Prêtre

  • 6 activités


Théodore Aimé SORTAIS

Nécrologie

Il était curé de Varize au moment de la guerre. Là, comme à Bazeille, Civry, Châteaudun, se trouvaient des patriotes dont le coeur saignait de voir l'étranger maître de la France. Il fut décidé qu'on se défendrait. "Mais il y a avec nous des francs-tireurs, objecta l'abbé Sortais ; si nous nous défendons, c'est la mort pour tous. " Soit répondirent ces braves gens, digne fils des Lillois. L'Eure-et-Loir a du reste de ces traits ; un entre mille. Un plâtrier de Châteaudun tenait une barricade avec ses deux fils ; l'un deux est traversé d'une balle, lui-même est blessé, lorsqu'on vient lui annoncer que sa maison est en feu : "Dites à ma femme qu'un de nos fils est mort, que je suis blessé, mais que notre devoir est de rester à notre poste." Allons ! le vieux sang gaulois n'est pas mort !

Donc, on décide que Varize va se défendre ; il y a là une poignée de gardes nationaux de la commune et quelques francs-tireurs ; en tout une centaine. La petite troupe se blottit dans un bois situé près du presbytère, et attend l'ennemi. Des ublans paraissent à l'entrée du village, une décharge meurtrière en couche une vingtaine sur le sol, tandis que le reste s'enfuit à toute bride. Mais les Allemands, selon leur habitude, reviennent en force le lendemain, c'est-à-dire 3 ou 4000 contre un village ! Alors commence un véritable massacre... l'abbé Sortais voit un de ses paroissiens tomber à côté de lui. Saisi d'une sainte colère, il ramasse le fusil du mort et tue à son tour l'ennemi assassin. Qui donc oserait l'en blâmer ?

Enfin les défenseurs de Varize, décimés par la fusillade, n'ayant plus de munitions, sont obligés de battre en retraite. Quelques-uns de ces malheureux croient trouver un refuge dans les arbres, d'oû les Allemands les abattent comme des oiseaux. La tête du curé est mise à prix, et une véritable chasse à l'homme commence.

L'abbé Sortais se réfugie alors dans le petit bois ; mais, en fin chasseur, au lieu de s'enfoncer au plus épais du taillis, il se glisse sous des feuilles mortes dans un petit fossé placé à l'entrée, où il parvient à échapper aux actives recherches des Allemands.

Enfin le calme se rétablit ; mais Varize n'est bientôt plus qu'un monceau de cendres. Le curé sort de sa retraite, sa soutane en lambeaux, et est assez heureux pour traverser les lignes ennemies et quitter le pays. Les représailles avaient été épouvantables. Les Prussiens avaient fusillés les habitants tombés en leur pouvoir, incendié les maisons, arrosé le arrosé le lit d'un paralytique avec du pétrole...


Source : Le Nogentais

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 2 Janvier 2013