Histoire des communes - Fiche personnalité

Jules Victor Henri PIANET

02/08/1882 : Prêtre des Missions étrangères Cambodge

Nécrologie

On a tout récemment appris au Secrétariat de l'Evêché par une lettre du séminaire des Missions Etrangères de Paris, la mort d'un prêtre de notre diocèse, M. Henri Jules Pianet, missionnaire apostolique au Cambodge depuis un peu plus de 32 ans.

Né le 25 Août 1852, à Domblans (Jura), Henri Pianet fut envoyé à la Maîtrise de Chartres par une pieuse bienfaitrice, avec son frère aîné, Alfred, qui fut un modèle de séminariste et que nous appelions «le Saint! » Henri, du reste, s'en montra l'imitateur et l'émule. Laborieux et intelligents l'un et l'autre autant que vertueux, le cadet se distinguait encore par son goût et ses aptitudes artistiques, et par un esprit naturel et primesautier qui faisait rechercher sa compagnie.

L'aîné se sentit attiré vers la vie religieuse il entra au noviciat des Jésuites. Sa mauvaise santé, nous le ramena au grand séminaire pour y mourir, après y avoir, donné les plus beaux exemples de patience et d'inaltérable bonne humeur. Henri, lui, après quelques années de sacerdoce, cédant à une vocation impérieuse, entrait au séminaire des missions étrangères. Après le temps d'épreuves, il était envoyé au Cambodge en 1882. C'est 1à qu'il vécut depuis lors et qu'il exerça son zèle ; c'est là qu'il est mort vers la mi-janvier de cette année, à l'âge de 62 ans et quelques mois. Le Cambodge est, on le sait, sous le protectorat de la France. Les autorités indigènes et les naturels du pays témoignaient de bonnes dispositions à l'égard de la religion catholique et les conversions étaient nombreuses et s'annonçaient plus nombreuses encore. – Mais, hélas au lieu de seconder l'action du missionnaire, civilisateur et patriote, les résidents français, par une aberration incompréhensible, s'ingéniaient à la paralyser, à la contrecarrer de toute manière... Dieu sait combien le P. Pianet eut à souffrir d'une persécution hypocrite et sournoise, qui s'attaquait à sa personne, à son apostolat, à ses oeuvres, à ses chrétiens, à ses catéchumènes, à la religion elle-même.... Il en souffrait doublement, et comme prêtre, et -comme français. Sa vie était une vie de luttes douloureuses en même temps que de travaux accablants, spirituels et matériels : l'apôtre se faisait a l’occasion architecte maçon, charpentier, peintre décorateur etc. Le climat du pays avait déjà bien éprouvé sa santé. Il devait enfin succomber à la peine, à la peine dans tous les sens.... Mais le P. H. Pianet fut un bon et fidèle serviteur, un vaillant apôtre : aussi, tout en priant pour lui pouvons-nous avoir la confiance que Dieu l'a reçu et couronné dans les cieux. Un ami
M. Pianet avait été incorporé au diocèse de Chartres en juillet 18i8. Ordonné prêtre le 10 juin 1876, il était entré au Missions Etrangères en 1881.

Sources : La voix de Notre-Dame mars 1915