Paul Emile MARTIN-FORTRIS
Le Nogentais, 15/02/1903 - Nécrologie
Frappé d'une attaque d'apoplexie, est mort peu après.
Fils d'un ancien président du tribunal de Nogent, qui laissa dans la magistrature un nom justement honoré, le regretté défunt fit ses études au collège de Nogent.
Lors de l'année terrible, il remplissait comme aujourd'hui, les fonctions de maire, toujours difficiles et parfois périlleuses à cette époque. M. Martin-Fortris ne tarda pas à l'éprouver. Lorsque les allemands envahirent le Perche, on dut procéder à un désarmement de la Garde Nationale. Au moment où le maire d'Authon faisait transporter par son domestique, dans sa maison de campagne de la Guillerie, les vieux fusils avec quelques munitions, survint une patrouille de uhlans. La voiture fut arrêtée et, quelques heures après, le propriétaire.
Son affaire était claire. Selon la justice sommaire des vainqueurs, M. Martin-Fortris, emmené sous bonne escorte, allait être passé par les armes, lorsqu'une heureuse circonstance lui sauva la vie. Un officier prussien, blessé, avait reçu, quelques jours auparavant, l'hospitalité du maire d'Authon. Mme Martin-Fortris, affolée, se mit, avec l'aide d'un habitant, M. Laigneau, à la recherche de son hôte et fut assez heureuse pour le rejoindre. Les supplications de la noble femme finirent par attendrir le Teuton, qui consentit à faire les démarches nécessaires en faveur de son mari. M. Martin-Fortris, mis en liberté, se réfugiait dans une maison amie et rentrait peu après à Authon.
Le souvenir de cette époque tragique, où il avait vu la mort de près, avait laissé une empreinte de mélancolie sur le caractère de M. Martin-Fortris.
Le confiance de ses concitoyens l'appela jusqu'en ces dernières années, au Conseil d'arrondissement, et, depuis dix ans, il administrait de nouveau la commune d'Authon.
La guerre 1870-1871 (2e version du même évènement)
Après les combats de la Fourche, près de Nogent-le-Rotrou, et ceux de Châteaudun, la commune d'Authon est occupée par un bataillon.
L'ordre est donné de porter toutes les armes appartenant à des particuliers à la Kommandantur.
Un certain GAURON, trouvant bien dommage de livrer aux envahisseurs les fusils qui s'entassent dans sa cariole, décide d'aller les cacher dans le bois de la Guillerie. En route une patrouille l'arrête. Il est condamné à mort, ainsi que le maire, responsable de la conduite de ses administrés. Ils doivent être fusillés le lendemain à l'aube. Mais la bataille du Mans est engagée et le bataillon stationnée à Authon est appelé en renfort. Il part précipitamment dans le nuit, les deux condamnés sont épargnés.
Source : Authon-du-Perche et ses environs par René Soler.
Legs de M. Martin-Fortris
Aux termes de son testament olographe, en date du 11/01/1900, déposé en l'étude de Me Savare, notaire à Authon, M. Paul Emile Martin-Fortris, décédé à Authon le 01/03/1903, a légué 1000 francs à la fabrique d'Authon-du-Perche
Saisie : Christiane BIDAULT
Dernière modification : 12 Novembre 2013
