Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Agnès SOREL

  • Naissance : 1422

  • Décès : 1450

  • Profession : Demoiselle d'honneur de la Reine de Sicile, maitresse de Charles VII

  • 1 activité


Agnès SOREL

 

Agnès SOREL

Née à Fromenteau en Touraine vers 1422, morte à Anneville en Normandie en 1450, Agnès Sorel est la dernière demoiselle d’honneur de la reine de Sicile Isabelle de Lorraine qui la rémunère dix livres par an, même pas de quoi acheter un mauvais cheval.

Elle se réfugie à la cour de France avant même l’éviction définitive du roi René de Naples. Nouvelle, elle est cependant au premier rang et le roi Charles VII la remarque. Pourtant elle n’est que de petite noblesse puisque son père est un simple mercenaire du roi. Brézé, le favori qui a noté le regard de son souverain, s’arrange pour lui présenter la petite nouvelle.

Très vite Agnès Sorel impose son art de vivre. En quelques mois elle devient la meilleure cliente du célèbre Jacques Cœur, marchand international et grand argentier du roi. Ses « queues » de robe atteignent huit mètres de long, elle consomme des quantités astronomiques de tissus. Toutes les femmes l’imitent.

Ce qu’elle dilapide en bas, elle le rattrape en haut, en inventant le décolleté épaules nues, si nues qu’un chroniqueur hypocrite mais pas aveugle déplore « cette ribaudise et dissolution ». En un an le roi lui offre 20 600 écus de bijoux dont le premier diamant taillé connu à ce jour, la fait châtelaine de Loches, dame de Beauté-sur-Marne (d’où son nom de Dame de Beauté) et comtesse de Penthièvre.

Intelligente, belle et féconde, Agnès Sorel donne trois filles à Charles VIl qu’il légitimera. Les moralistes Thomas Basin ou Juvénal des Ursins, la rendent responsable du « réveil » sensuel de Charles VII. Ils jugent sévèrement sa liberté de mœurs et l’accusent de faire de ce roi chaste un roi débauché entièrement livré à ses maîtresses.

Le dauphin, futur Louis XI, pendant quelques mois tente bien de faire des efforts lui offrant même des tapisseries prises au comte d’Armagnac, mais un jour, ne supportant plus que cette reine des cœurs prenne la place de sa propre mère, il laisse éclater sa rancœur et poursuit l’infortunée Agnès, l’épée à la main, dans les pièces de la maison royale. Pour sauver sa vie, elle doit se réfugier dans le lit du roi, ce que précisément le dauphin voulait éviter.

Charles VIl, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la Cour et l’envoie gouverner le Dauphiné.

Le roi doit réorganiser ses finances et sa belle le pousse à achever la conquête de son royaume en reprenant la Guyenne et la Normandie aux Anglais. Agnès Sorel ne verra pas la belle victoire de Formigny. Se languissant de son royal amant, elle part en plein hiver le rejoindre à Jumièges près de Rouen. Enceinte de six mois, Agnès est la proie d’une dysenterie et meurt si rapidement que l’on croit à un empoisonnement. On accusa tout d’abord Jacques Cœur, sans doute plus qu’un ami et un protégé, mais il fut lavé de ce chef d’inculpation. Les soupçons se portèrent alors sur le dauphin, le futur Louis XI, ennemi du parti qu’elle soutenait. Elle s’éteint le 11 février 1450.

Éploré, le roi commande deux magnifiques tombeaux de marbre, l’un contenant son cœur à Jumièges, l’autre son corps à Loches.

Source : Site Histoire en ligne


Saisie : Brigitte GONDOUIN

Dernière modification : 21 Juin 2012