Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Jeanne Antoinette POISSON

  • Naissance : 1721

  • Décès : 1764

  • Profession : Marquise de Pompadour

  • 1 activité


Jeanne Antoinette POISSON

 

Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, née le 29 décembre 1721 à
Paris et morte le 15 avril 1764 à Versailles, fut une dame de la bourgeoisie
française devenue favorite du roi de France et de Navarre Louis XV.

Sa jeunesse

« ... du 30 décembre 1721, fut baptisée Jeanne- Antoinette Poisson, née d'hier,
fille de François Poisson, écuyer de Son Altesse royale Monseigneur le duc
d'Orléans, et de Louise-Madeleine de La Motte, son épouse, demeurant rue de
Cléry ... ». Ainsi fut transcrit l'acte de baptême de la future Madame de
Pompadour, extrait des registres paroissiaux de l'église Saint-Eustache à Paris.
Jeanne-Antoinette doit ses prénoms à son parrain, Jean Pâris de Montmartel et sa
nièce, Antoinette Justine Pâris, sa marraine. Les parents de Jeanne-Antoinette
se sont mariés le 11 octobre 1718 à Saint-Louis des Invalides.

Son père officiel, François Poisson, avait débuté comme conducteur dans le
service des vivres. Remarqué par les frères Pâris, des financiers liés à la
famille de la Motte, il avait rendu de grands services en Provence, au moment de
la peste. Mais, chargé comme commissaire aux vivres du ravitaillement de Paris
pendant la disette de 1725, il avait été accusé de trafics et ventes
frauduleuses. François Poisson a été contraint de quitter le pays, et s'exila en
Allemagne. Le 23 avril 1727, une commission du Conseil le déclara débiteur pour
la somme de 232 430 livres. Le 12 août de la même année, une sentence du
Châtelet de Paris déclara son épouse séparée de biens, cependant leur maison rue
de Saint-Marc fut saisie. Mais avant son départ, François Poisson confia sa
fille Jeanne-Antoinette au couvent des Ursulines à Poissy en 1727. Ce couvent
était connu pour l'éducation des jeunes filles issues notamment de la
bourgeoisie. La santé de Jeanne-Antoinette est fragile. Mais elle souffre aussi
moralement d'une double absence : celle de son père exilé, et celle de sa mère
qui mène une vie pour le moins mouvementée. En janvier 1730, Madame Poisson
reprend sa fille à Paris, rue Neuve des Bons-Enfants. Jeanne-Antoinette découvre
alors le salon littéraire de Madame Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin, une
amie de sa mère. C'est dans ce cercle que la jeune fille va apprendre l'art de
la conversation et les valeurs de l'esprit.

Madame Le Normant d'Étiolles

Pendant l'éloignement de François Poisson, sa femme née Madeleine de La Motte, «
belle à miracle » avait eu entre autres amants, le riche fermier général Charles
François Paul Le Normant de Tournehem, célibataire et amateur d'art. Celui-ci,
après avoir veillé à l'éducation des deux enfants de sa maîtresse,
Jeanne-Antoinette et Abel-François (né en 1725), fit épouser à la première dès
qu'elle eut vingt ans, le 9 mars 1741 à Saint-Eustache, son neveu et héritier
Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, âgé de vingt-quatre ans.

Le couple eut un fils prénommé Louis le 26 décembre 1741, qui meurt en bas âge,
puis le 10 août 1744 une fille, prénommée Alexandrine.

Ses contemporains considèrent Jeanne-Antoinette Le Normant d'Étiolles comme
assez belle, d'une taille au-dessus de l'ordinaire, svelte, aisée, souple,
élégante ; son visage était d'un ovale parfait, ses cheveux plutôt châtain clair
que blonds. Ses yeux avaient un charme particulier, qu'ils devaient peut-être à
l'incertitude de leur couleur. Elle avait le nez parfaitement bien formé, la
bouche charmante, les dents très belles, un sourire délicieux, la plus belle
peau du monde.

La beauté de Jeanne-Antoinette et son esprit la font connaître et elle devient
l'hôtesse des salons cultivés et mondains de Paris. Elle donne des
représentations intimes dans le petit théâtre qu'elle a fait construire dans son
château d'Étiolles, à côté de Sénart où le couple s'installe et où le roi Louis
XV vient souvent chasser. C'est au cours d'une de ses chasses que le roi la
remarque.

La favorite du roi.

Proche du père de Jeanne-Antoinette, Joseph Pâris avait été exilé de 1726 à 1729
sous le gouvernement du cardinal de Fleury. La mort de celui-ci, en janvier
1743, donne l'occasion aux frères Pâris, au cardinal de Tencin, à sa sour la
marquise de Tencin et au maréchal de Richelieu de rentrer en grâce. Ce cercle
dispose d'une occasion pour se placer auprès de Louis XV. La jeune
Jeanne-Antoinette, qui est très proche des Pâris, paraît susceptible de plaire
au roi. Le stratagème mis en place fonctionne et porte ses fruits en 1745.

Le 23 février 1745 est célébré le mariage religieux du fils du roi, le dauphin
Louis-Ferdinand, avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne. Des fêtes sont
organisées pendant huit jours pour cet événement. Le 25 février a lieu dans la
Galerie des Glaces au château de Versailles, le bal des Ifs où est invitée
Jeanne-Antoinette, sous l'apparence de Diane chasseresse. Toute la cour remarque
que le roi s'entretient longuement avec cette belle inconnue. Trois jours plus
tard, le 28 février, au cours du bal offert à l'Hôtel de Ville de Paris par le
corps municipal, nouvelle rencontre entre Madame d'Etiolles et le roi Louis XV.

Jeanne-Antoinette devient une visiteuse régulière et Louis XV l'installe au
château de Versailles dans un appartement situé juste au-dessus du sien, relié
par un escalier secret.

En juillet, le roi lui fait don du domaine de Pompadour, récemment acquis par la
Couronne, la créant ainsi marquise, tandis que Jeanne-Antoinette obtient de son
mari une séparation légale. En effet, le Châtelet de Paris prononce le 15 juin
1745, un arrêt de séparation de corps et de biens. Le 14 septembre 1745, elle
est officiellement présentée à la cour. Elle a 23 ans. Les milieux dévots d'une
part et les milieux aristocratiques conservateurs d'autre part concentrent leurs
attaques sur la nouvelle maîtresse du roi, certes pécheresse mais surtout
parvenue puisque issue de la bourgeoisie et non de la noblesse comme l'étaient
les précédentes favorites du roi. La veille de Noël, le 24 décembre 1745, décède
sa mère Louise Madeleine de la Motte à l'âge de quarante-six ans.

En 1746, Louis XV offrit à la Marquise de Pompadour une parcelle d'environ 6
hectares dans le petit parc de Versailles. Elle y fit construire par
l'architecte Gabriel une demeure pleine de charme, avec des volières, qu'elle
appela son Ermitage.

En 1748, la marquise acquiert le château de la Celle, à quelques kilomètres de
Versailles. La reine et le Dauphin, appuyés par les milieux dévots, pressent le
roi de faire cesser cette relation adultérine notoire et finissent par le faire
céder après de nombreuses années de résistance.

Après 1752, si les relations entre le roi et sa favorite prennent un tour
platonique, voire simplement amical, Jeanne-Antoinette ne quitte pas la cour
pour autant et reste dans l'entourage immédiat de la famille royale, alignant sa
conduite sur celle qu'avait eue en son temps la marquise de Maintenon.

Ne pouvant contenter la sensualité du roi et craignant d'être supplantée par une
dame de la cour, elle fournit à son ex-amant des jeunes femmes ou jeunes filles,
logées dans la maison du Parc-aux-cerfs, actuel quartier Saint-Louis, à
Versailles. Les plus célèbres furent Anne Couppier de Romans, qui eut un fils,
Louis Aimé, que le roi reconnut sans le légitimer (ce qui fit trembler la
marquise), et Marie-Louise O'Murphy de Boisfailly, dite Morphyse, avec qui il
eut une fille, Agathe Louise.

En 1753, Louis XV achète l'hôtel d'Évreux (actuel Palais de l'Élysée) et l'offre
à son amie pour en faire sa résidence parisienne.

Le 15 juin 1754, la fille unique de la marquise, Alexandrine, née de son
mariage, dont elle avait obtenu la garde et qu'elle élevait depuis telle une
princesse royale, contracte une péritonite aiguë dans le couvent parisien où
elle est éduquée. Madame de Pompadour, retenue à Versailles, n'est pas présente.
Lorsque la nouvelle lui parvient, Louis XV dépêche en urgence deux de ses
médecins personnels au chevet de l'enfant, mais ils arrivent trop tard. La jeune
Alexandrine, âgée de neuf ans, a déjà succombé. La marquise, profondément
affectée, ne se remettra jamais vraiment de ce drame. Quelques jours plus tard,
le 25 juin 1754 décède son père, François Poisson.

Pendant son « règne » de vingt ans, elle maintient des rapports cordiaux avec la
reine. Mme de Pompadour maintient également des relations avec les ministres
qu'elle invite parfois dans ses appartements.

Elle appuie la carrière du cardinal de Bernis, du duc de Choiseul et soutient le
renversement des alliances de la Prusse vers l'Autriche qui se concrétise par la
guerre de Sept Ans et la perte de la Nouvelle-France. La légende veut que la
marquise, pour consoler le roi très affecté par la déroute de Rossbach, l'aurait
exhorté à ne pas s'affliger outre mesure, concluant par ces mots : « Au reste,
après nous, le Déluge ».

Le dernier moment :

Épuisée par vingt années de vie, de travail et d'intrigues à la cour, sa santé
chancelle. À Versailles, elle se plaint constamment de l'air froid et humide de
ses grands appartements, regrettant le petit appartement de l'attique nord,
plus facile à chauffer, qu'elle avait occupé les cinq premières années de son
installation. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1764, le curé de la Madeleine de la
Ville-l'Evêque, confessa la marquise et lui administra l'extrême onction. La
croyant endormie, le prêtre fait le mouvement de se retirer et la Marquise de
Pompadour murmura : « Encore un moment, monsieur le Curé, nous nous en irons
ensemble ». Jeanne-Antoinette meurt d'une congestion pulmonaire, à l'âge de 42
ans, le 15 avril 1764 à Versailles, ultime privilège, puisqu'il était interdit à
un courtisan de mourir dans le lieu où résidait le roi et sa cour.

On raconte que, considérant le mauvais temps alors que le convoi funéraire de
Jeanne-Antoinette quittait Versailles pour Paris, Louis XV aurait fait cette
remarque : « La marquise n'aura pas beau temps pour son voyage » et voyant le
cortège s'éloigner sans avoir pu rendre officiellement hommage à celle qui avait
été si longtemps sa confidente : « Voilà les seuls devoirs que j'aie pu lui
rendre ! ».

Jeanne-Antoinette est enterrée à Paris, dans la chapelle du couvent des
Capucines, au côté de sa mère Louise, Madeleine de La Motte (décédée le 24
décembre 1745) et sa fille Alexandrine (décédée le 15 juin 1754). L'emplacement
du caveau se situerait actuellement au niveau de l'immeuble numéro 3 de la rue
de la Paix. Le tombeau serait toujours en place.

Ses passions

Madame de Pompadour était particulièrement favorable aux philosophes et au parti
intellectuel. Les écrivains ont ainsi pu avoir la relative liberté de répandre
des idées contestataires en faisant l'éloge du système politique anglais et en
prônant une monarchie éclairée. Elle favorisa, par exemple, la publication des
deux premiers volumes de l' « Encyclopédie » de Diderot et D'Alembert, pourtant
condamnée par le parlement de Paris.

Arts

La marquise de Pompadour se faisait toujours représenter par des portraits livre
en main, à côté d'un globe ou feuilletant une partition de musique... Elle fit
travailler de nombreux artisans et permit le réaménagement de la manufacture de
porcelaine de Sèvres. Elle fut favorable à la construction de monuments comme la
place Louis-XV (actuelle place de la Concorde) et le Petit Trianon. Elle
participa également au projet de financement pour la réalisation de l'école
militaire aux côtés de son ami Joseph Paris Duverney. Personnellement, elle
apprit à danser, graver et jouer de la guitare. Son frère, le marquis de
Marigny, fut Surintendant des bâtiments du roi et, à ce titre, l'un des
promoteurs du style « à l'antique ».

Femme de goût, elle n'a peut-être pas eu sur les arts l'influence qu'on lui a
quelquefois attribuée. Le style Pompadour était en plein épanouissement avant
qu'elle ne devînt la maitresse du Roi. Mais elle exerce un véritable mécénat par
de nombreuses commandes aux peintres Boucher, La Tour et van Loo. Elle encourage
un grand nombre d'artistes comme le peintre Nattier, le graveur Cochin,
l'ébéniste Oeben, le sculpteur Pigalle ou encore l'écrivain La Place.

En 1762, sous l'impulsion de la marquise, Louis XV ordonna la construction d'un
nouveau Trianon dans le parc de Versailles. Madame de Pompadour supervisa
elle-même les plans et la construction de ce qui allait devenir le Petit Trianon
et devait être sa future résidence à la cour. Mais son décès en 1764 ne lui
permit pas d'assister à l'achèvement de son ouvre et ce fut la nouvelle favorite
du roi, Madame du Barry, qui l'inaugura aux côtés du roi et s'y installa.

Chocolat:

La légende veut que la marquise de Pompadour eut une passion pour la soupe de
truffes et de céleri, arrosée de tasses de chocolat ambré. Ces aliments avaient
la réputation d'être aphrodisiaques, « échauffant les esprits et les passions ».
Champagne

Grande amatrice de champagne, dont elle aurait dit, selon la légende, qu'il est
« le seul vin qui laisse la femme belle après boire », elle favorisa sa
consommation à Versailles (il avait été introduit à la cour sous la Régence).
Une légende veut que la première coupe à champagne fût moulée sur son sein.

Descendance :

De son mari, Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, elle a eu deux enfants :
un fils mort en bas âge et une fille, Alexandrine, morte à l'âge de neuf ans
d'une péritonite aiguë. La marquise n'eut jamais d'autres enfants.

De sa liaison avec le roi Louis XV, elle n'eut que des fausses couches entre
1746 et 1749.

« Le Normant », en revanche, vécut en concubinage avec une danseuse qu'il épousa
une fois devenu veuf de la marquise. La famille entière fut emprisonnée sous la
Terreur. Charles-Guillaume avait alors 74 ans.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Pompadour


Saisie : Brigitte GONDOUIN

Dernière modification : 8 Avril 2012