Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Jean Adrien PHILIPPE

  • Naissance : 1815

  • Décès : 1894

  • Profession : Chevalier de la légion d'honneur, inventeur horloger

  • 1 conjoint

  • 1 activité


Jean Adrien PHILIPPE

 

Jean Adrien Philippe est né le 16 avril 1815 dans le village de la Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir) au foyer de Jean Antoine Philippe, horloger, et de Marie Jeanne Elisabeth Frenel, son épouse. Horloger à la fois talentueux et aimant son métier, son père, Jean Antoine, avait une connaissance théorique et pratique de son art tout à fait exceptionnelle chez un artisan de campagne : il construisit des montres de poche avec d'ingénieux mouvements à calendrier, des sonneries à répétition et les phases de la lune, etc… Mais, s'il ne connut ni la gloire ni la richesse, il sut en revanche inculquer à son fils Adrien la passion de l'horlogerie et encourager son génie inventif.

A l'âge de 18 ans, considérant qu'il n'avait plus rien à apprendre chez son père, le jeune Adrien quitta la maison natale pour entamer de longues années d'apprentissage auprès d'autres maîtres, loin du milieu familial.

En 1836, Adrien travaillait chez un fabricant de chronomètres au Havre et pouvait déjà s'enorgueillir d'avoir construit, durant son séjour, toute une série de montres exceptionnellement fines. A ce moment-là, le jeune horloger décida d'aller à Londres pour parfaire ses connaissances, ce qui lui permit de mettre un peu d'argent de côté, et d'envisager à son retour à Paris, en compagnie d'un autre artisan rencontré dans la capitale anglaise, de fonder sa propre affaire en France.

A une date que nous ne pouvons préciser, les deux horlogers enthousiastes obtinrent le bienveillant appui de l'Etat pour l'établissement d'une manufacture de montres à Versailles. L'entreprise florissante produisit quelque 150 montres de poche par an, ce qui à l'époque constituait une performance remarquable. En 1842, Adrien Philippe inventa la montre à remontoir et à mise à l'heure par le pendant (c'est-à-dire avec un mécanisme de remontoir sans clef), récompensée par une médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris en 1844, et brevetée en 1845. Ces distinctions furent à l'origine du plus important tournant de sa vie, à savoir sa rencontre avec Antoine Norbert de Patek, dont il devint l'associé dans la firme "Patek & Cie" à Genève (les Suisses, au travers de diverses firmes comme Patek, détenaient déjà le quasi monopole de la production industrielle de montres sur le marché mondial).

Le grand talent d'innovateur dont Adrien Philippe fit preuve dans la construction et l'amélioration progressive de son système de remontage par la couronne lui permit d'exceller dans le domaine des machines nécessaires à cette production.

Le 1er janvier 1851, "Patek & Cie" était transformée en "Patek, Philippe & Cie". La même année 1851, il épousait une Française, Marie Anne Baille (Bailly) qui lui donna cinq enfants. En 1863, il publia à Genève son ouvrage fondamental sur les montres de poche sans clef, intitulé : "Les montres sans Clef, se montant et se mettant à l'Heure sans Clef". Dans le même temps, il commença à écrire régulièrement pour le Journal de Genève des articles traitant des problèmes horlogers dans le domaine particulier de la production industrielle des montres. Il conserva cette activité jusqu'en 1892, peu avant sa mort.

Aux expositions de Paris en 1875, de Zurich en 1883 et d'Anvers en 1885, Adrien Philippe, maintes fois primé précédemment, fut désigné membre du jury. En 1890, à l'âge de 75 ans, il reçut en France la croix de la Légion d'Honneur en récompense des services rendus.

La mort subite de sa femme, en 1892, l'affecta si profondément que sa santé fut compromise, et Jean Adrien Philippe mourut deux ans plus tard, le 5 janvier 1894, entouré de tous les membres de sa famille. Il fut enterré au cimetière Saint-Georges à Genève. Mais cet enfant de la Bazoche, qui a tant contribué à la réputation de l'horlogerie suisse, méritait bien un hommage de son pays natal ; c'est pourquoi une rue de cette petite ville porte aujourd'hui son nom.

(Christian LÉGER ; source : site Internet Worldtempus)


Saisie : Christian LEGER

Dernière modification : 22 Avril 2008