Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Sosthène II Marie Charles Gabriel de la ROCHEFOUCAULD-DOUDEAUVILLE

  • Naissance : 1825

  • Décès : 1908

  • Profession : Député, Conseiller général, président du conseil général

  • 2 conjoints

  • 6 activités


Sosthène II Marie Charles Gabriel de la ROCHEFOUCAULD-DOUDEAUVILLE

 

1er duc de Bisaccia (1851), 4e duc de Doudeauville (après la mort de son frère aîné, 1887), grand d'Espagne de 1re classe, était un homme politique français sous la IIIe République.

Sosthène II Marie Charles Gabriel resta étranger à la vie politique jusqu'aux événements de 1871.

Il épousa, le 6 avril 1848 à Paris, Yolande (16 novembre 1830 † 15 mars 1855 - Paris), princesse de Polignac, fille de Jules Armand (1780 † 1847) 1er prince de Polignac (17 août 1838), 3e duc de Polignac (1847-1847) et Pair de France, 1er prince romain et de Polignac (21 juillet 1820, Titré par le pape Pie VII). Veuf, il épousa en secondes noces, le 8 juillet 1862 à Beloeil (Belgique), Marie Georgine (19 avril 1843 - Bruxelles † 3 mars 1898 - Paris), princesse de Ligne, fille d'Eugène (1804 † 1880), prince de Ligne .

Fonctions

- Représentant de la Sarthe (1871-1876).
- Député de la Sarthe (1876-1889).
- Ambassade de France au Royaume-Uni (1873-1874).
- Conseiller général et président du conseil général de la Sarthe.
- Président du Jockey Club de Paris (1884-1909).
- Bailli de l'Ordre de Malte.

Titres

- Vicomte de La Rochefoucauld.
- 9e marquis de Surgères.
- 1er duc de Bisaccia (seconde création, par diplôme (16 mai 1851) de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles).
- 4e duc de Doudeauville (1887).

Il fit reconstruire le château par son architecte, Henri Parent.

Biographie - site de l'assemblée nationale

Représentant en 1871, député de 1876 à 1889, né à Paris le 1er septembre 1825, fils de Louis-François-Sosthène de La Rochefoucauld-Doudeauville (V. ce nom) (1785-1864), député de 1815 à 1816 et de 1827 à 1830, et d'Elisabeth-Hélène-Pierre de Montmorency-Laval, Marie-Charles de La Rochefoucauld resta étranger à la vie politique jusqu'aux événements de 1871.

Elu, comme légitimiste, par les conservateurs de la Sarthe, le 8 février, représentant à l'Assemblée nationale, le 9e et dernier, par 41 207 voix (84 400 votants, 135 095 inscrits), il prit place à l'extrême droite et ne cacha pas en mainte occasion son éloignement pour les institutions républicaines.

Adversaire du gouvernement de Thiers, après avoir voté pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, il fut un des onze représentants qui se déclarèrent opposés à l'adoption d'un ordre du jour de confiance en faveur du chef du pouvoir exécutif, à la suite de la discussion des impôts sur les matières premières le 22 janvier 1872.

Quelques mois plus tard, le 20 juin, il fit partie des délégués de la droite qui firent auprès de Thiers la manifestation connue sous le nom de députation des « bonnets à poil », et ayant pour objet de le sonder sur ses vues politiques.

Il soutint en 1873, à Paris, la candidature bonaparto-royaliste du colonel Stoffel.

M. de La Rochefoucauld se prononça pour le pouvoir constituant de l'Assemblée, contre la dissolution, contre le retour à Paris et contribua au renversement de Thiers le 24 mai 1873. Après la chute du président, il donna son concours à la politique suivie par les ministres de maréchal de Mac Mahon et, à à plusieurs reprises, se rendit auprès du comte de Chambord pour négocier la « fusion » des deux branches des Bourbons et préparer une restauration. Devant l'insuccès de ces tentatives, il se décida à voter le septennat et fut nommé, le 4 décembre 1873, ambassadeur à Londres.

Dans ce poste, il se fit remarquer surtout par la somptuosité de ses fêtes, et par le luxe royal qu'il déploya lors d'une visite du prince de Galles dans ses propriétés.

Il continua, d'ailleurs, de siéger assez assidûment à l'Assemblée. Membre de la commission des lois constitutionnelles, lorsque M. Casimir Perier vint demander, en juin 1874, que l'Assemblée se hâtât de voter ces lois, M. de La Rochefoucauld déposa (15 juin) une proposition ainsi conçue :

« L'Assemblée nationale décrète :
Article 1er. Le gouvernement de la France est la monarchie. Le trône appartient au chef de la maison de France.
Art. 2. Le maréchal de Mac Mahon prend le titre de lieutenant-général de royaume. »

Cette proposition, appuyée par l'extrême droite, ne réunit qu'un petit nombre de voix. Comme elle était, d'ailleurs, contraire au régime légal du septennat, M. de La Rochefoucauld dut se démettre de ses fonctions d'ambassadeur; il reçut ses lettres de rappel le 3 juillet.

Il vota ensuite contre l'ensemble de la Constitution, pour la loi sur l'enseignement supérieur, offrit de sa bourse 1 200 000 francs à l'Université catholique d'Angers, et s'associa jusqu'à la fin de la législature aux manifestations de ses collègues royalistes. Lorsqu'eut lieu le scrutin pour l'élection des sénateurs inamovibles, il fut du petit nombre de ceux qui repoussèrent tout compromis avec les gauches.

Après avoir posé, puis retiré sa candidature au Sénat, M. de La Rochefoucauld fut élu député de la 1re circonscription de Mamers, au second tour de scrutin, le 5 mars 1876, par 6 527 voix (12 825 votants, 15 426 inscrits), contre 6 118 voix à M. Granger, républicain. L'appoint des voix bonapartistes avait décidé du succès. Il siégea dans la minorité de droite, combattit le cabinet Jules Simon, et applaudit à l'acte du 16 mai 1877.

Adversaire des 363, il fut réélu député, avec l'appui du gouvernement, le 14 octobre suivant, par 7 241 voix (13 784 votauts, 16 217 inscrits), contre 2 884 à M. de Beaurepaire, 1 946 à M. Granger et 1 645 à M. Girard.

Il reprit sa place à droite, vit son élection invalidée le 15 janvier 1878, comme entachée de pression, et obtint sa réélection, le 3 mars suivant, avec 7 307 voix contre 5 233 à M. Lherminier, républicain. Toujours prêt à combattre le gouvernement de la République, il fit une opposition constante aux divers ministères de gauche qui occupèrent le pouvoir et parut plusieurs fois à la tribune, pour y faire, au nom de la droite royaliste, des déclarations politiques. Il vota contre l'article 7, contre l'amnistie, etc.

Il fut réélu, le 21 août 1881, par 6 471 voix (12 814 votants, 15 761 inscrits), contre 4 148 voix à M. Leporché et 2 037 à M. Granger. Il repoussa le projet de divorce adopté en 1882 par la Chambre des députés, et présenta un amendement tendant à interdire à la femme divorcée de porter le nom de son mari : cet amendement fut pris en considération puis rejeté, à la suite de quelques observations de M. Lepére. Il se montra aussi très opposé à la politique extérieure du gouvernement, et vota contre les crédits de l'expédition du Tonkin. Plusieurs fois les interruptions lancées par M. de La Rochefoucauld aux orateurs de la gauche qui occupaient la tribune, provoquèrent des incidents parlementaires.

Doyen du conseil général de la Sarthe, qu'il a présidé, il fut inscrit, en octobre 1885, sur la liste monarchiste de ce département, et élu député au second tour de scrutin, le 6e sur 7, par 52 183 voix (107 837 votants, 127 345 inscrits). Il présida le groupe de la droite royaliste, dont il fut encore fréquemment l'interprète, donna son adhésion au programme révisionniste lu à la tribune de la Chambre, le 4 juin 1888, par le général Boulanger, et se prononça, en dernier lieu, contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger.

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

En 1889, le duc de La Rochefoucauld fait partie du Comité des Dix et signe le manifeste des droites. Aux élections générales de septembre, il se représente, comme révisionniste, aux électeurs de Mamers. Il est réélu au premier tour avec 7.330 voix contre 5.441 au républicain Le Chevalier sur 15.276 inscrits et 12.903 votants.

Il se fait remarquer, le 23 juin 1890, dans le débat animé sur la validation des élections de l'arrondissement de Lodève, par des interruptions qui lui valent un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal. Le 13 mars 1893, dans la discussion des interpellations sur un épisode de l'affaire de Panama, l'affaire Cottu, qui provoqua la démission du ministre de la Justice Bourgeois, il propose un ordre du jour de réprobation envers ce dernier et le gouvernement. Dix jours plus tard, au nom des droites qu'il préside, il appuie la proposition de Cazanove de Pradine tendant à inviter le Président de la République à dissoudre la Chambre: Sa profession de foi pour les élections de 1893 dépeint assez bien le personnage : « Aux inepties débitées ou imprimées sur mon compte, je ne veux répondre que par le dédain. Au moment où la question financière est si grave et où la moralité publique a tant souffert de ces tristes affaires du Panama, vous ne retirerez pas à votre ancien député la confiance que vous lui témoignez depuis vingt-deux ans. Vous ne lui préférerez pas un nouveau venu dans le département, qui n'a d'autre raison d'y paraître que d'être le candidat officiel de M. le préfet.

« Mon dévouement vous est acquis. Vous me connaissez tous. Protecteur de l'agriculture, défenseur du commerce et de l'industrie, avant tout ami de l'ouvrier, mon passé vous garantit mon avenir. Comptez sur moi comme je compte sur vous. »

L'appel fut entendu : le duc de La Rochefoucauld obtint d'emblée 6.985 suffrages contre 5.661 à Le Chevalier.

Au cours de la nouvelle législature, s'il appartint à diverses commissions, il n'intervint qu'une fois : sur la discussion immédiate du projet portant autorisation de rembourser ou de convertir en rente 3 1/2 % la rente 4 1/2 %.

Aux élections de 1898, il fut battu d'assez peu par Joseph Caillaux, qui enlevait 12.939 voix, tandis que lui-même en recueillait 11.737 sur 29.140 inscrits et 24.883 votants.

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 12 Mai 2013