Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Denis Victor TOURANGIN

  • Naissance : 1788

  • Décès : 1880

  • Profession : Préfet

  • 1 activité


Denis Victor TOURANGIN

 

Biographie

Il fait ses classes à Pontlevoy et son droit à Paris. Il est reçu avocat au barreau de Bourges en 1814.

Adversaire des Bourbons, il contribue à la fondation du "Journal du Cher" organe de l'opposition libérale, et proteste contre les ordonnances de juillet 1830.

Nommé préfet de la Sarthe le 5/08/1830, il contribue à réprimer la tentative de soulèvement de la duchesse de Berry en 1832.

Le 14/07/1833 il est nommé préfet du Doubs. Il reste quinze ans dans le département, estimé par la population pour ces qualités d'administrateur, ferme et conciliant.

Le 01/02/1849 il est muté dans le Rhône. Il y reste jusqu'au 15/07/1849. Il est admis à la retraite le 18/12/1849.

En 1849 il est Conseiller d'état, section de la législation, confirmé dans sa fonction en janvier 1852. Puis il devient sénateur par décret du 05/12/1854. Il quitte toutes les fonctions politiques le 04/09/1870, après avoir défendu constamment les institutions impériales.

Elevé au rang de grand officier de la légion d'honneur le 25/06/1849. Commandeur des ordres de Saint Grégoire le Grand., Isabelle la Catholique et de Saint-Sylvestre.

Son frère, Silas Tourangin, est député du Doubs (1839-1845). Sa soeur, Estelle Zulma Tourangin, est l'amie et égérie de Balzac.

Scène de désordre au Mans (mai 1831)

Des rassemblements tumultueux et des scènes de désordre ont eu lieu au Mans les premiers jours du mois : la fête du roi en fut le prétexte.
On trouva mauvais que l'évêché ne fut pas illuminé, et des plaintes amères s'exhalèrent de toutes parts à ce sujet, dit le "courrier de la Sarthe". Le mardi 3, des jeunes allèrent troubler une réunion fort innocente, qui récitoit des prières dans la chapelle de la Visitation, à l'occasion du mois de Marie. Le "courrier" les excuses encore avec son impartialité accoutumée. Le mercredi, il y eut des rassemblements devant l'évêché, et on planta un drapeau sur la porte. On se porta ensuite à la Croix de Mission, et on se mit en devoir de l'abattre. Le préfet et le maire arrivèrent avec un détachement de la garde nationale, et enjoignirent au rassemblement de se disperser. Il y eut, dit le journaliste, des explications vives et prolongées entre les magistrats et le peuple. Cependant le rassemblement se dispersa. Y eut-il des promesses faites, ou des espérances données ? C'est ce que nous oserions avancer. Mais le "courrier de la Sarthe" dit que l'on s'entendit, et que le rassemblement avoit été entrainé par un zèle imprudent, mais louable dans son principe. En conséquence, le lendemain on donna satisfaction au peuple, et, d'après un ordre de la mairie, la croix a été abattue le soir, et transportée dans la cathédrale. Le peuple, ou le petit nombre de gens qu'on appelle ainsi, resta tranquille ; mais il a fallu que le préfet, M. Tourangin, désavouât une expression que l'on disoit lui avoir échappé dans sa harangue au rassemblement. On prétendoit qu'il s'étoit servi du mot de canaille, et il a déclaré qu'il n'y avoit point de canaille en France ; ce qui est bon à savoir. Il paroit, au surplus, que le "courrier de la Sarthe" qui veut être bien avec les rassemblements, a fort adouci les choses.

Article publié dans "l'ami de la religion"


Source : Dictionnaire des parlementaires Français 1789-1889

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 16 Octobre 2010