Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Pierre François Marie DENIS-LAGARDE

  • Naissance : 1768

  • Décès : 1848

  • Profession : Préfet

  • 1 conjoint

  • 1 activité


Pierre François Marie DENIS-LAGARDE

 

Biographie

Plus connu sous le nom de LAGARDE. Sur son acte de naissance il est appelé Pierre-Marie Denis et son père signe Denis de Lagarde. Il est le seul de la famille a avoir pris le nom de Lagarde qu'à la fin de sa vie il fait précéder de Denis.

Ainé de 13 enfants, il fait ses études au collège de Lisieux, puis celui de Louis-le-Grand à Paris. Il remporte le prix d'honneur de l'université. En 1790 il est nommé professeur au collège Louis-le-Grand jusqu'à la suppression de l'Université.

Il entre alors comme chef dans le bureau du ministère de la marine, où il est employé jusqu'au 9 thermidor. Il est ensuite admis dans les bureaux des affaires étrangères.

Dans "le journal de Perlet" (24 000 abonnés) dont il est le rédacteur, il combat le parti anti-thermidorien. Il refuse les fonctions de secrétaire de la légation de Florence proprosées par la ministre Delacroix. Le journal est modéré et dévouée à la constitution de l'an III, mais il est cependant opposé au Directoire, Lagarde est donc proscrit le 18 fructidor.

Il parvient à se soustraire à la déportation et à l'internement, mais il ne retrouve son entière sécurité qu'après le 18 brumaire. Il concourt alors à la rédaction du "publiciste", devenu plus tard "gazette de France". Simultanément il est défenseur officieux dans le conseil des prises. (Conseil des prises : conseil établi pour juger de la validité des prises). Les nombreux mémoires qu'il publie sauvegardent les intérêts des armateurs ou négociants de nos principales places de commerce, et prouve son aptitude à traiter les questions de droit maritime et de droit international.

Après la rupture de la paix d'Amiens, Napoléon désigne Lagarde pour organiser la gendarmerie, sous les ordres du Maréchal Moncey. Trois années plus tard, en 1804, sous le ministère de Fouché, il est chargé de la direction de la librairie et de la presse périodique. En 1805 il est envoyé à Milan pour organiser la police en Lombardie, puis en 1806 celle des sept provinces vénitiennes, puis le Portugal et la Toscane.

Les directeurs généraux de la police dans les pays conquis ou réunis, avaient des attributions très étendues, à peu près équivalentes à celles du Ministre de l'intérieur. C'étaient de véritables magistratures préposées au maintien de l'ordre et destinées à servir d'intermédiaire entre les autorités locales et les ministères français. Lagarde popularise la domination française dans ces divers pays.

A la fin de 1814, après l'entière évacuation de l'Italie, il occupe la place de secrétaire particulier de MM Beugnot et Dandré pendant la durée de leur ministère à la direction générale de la police. Le 06/04/1815, il est nommé préfet de la Sarthe, pendant les cent-jours.

Le Mans au début des cent-jours

"Le Mans le 10 avril
Cette ville jouit, comme tout le département de la Sarthe, de la plus parfaite tranquillité. Les arrondissements de la Flèche, de Mamers et de Saint-Calais sont aussi calme que celui du Mans. On ne s'y rappelle qu'avec effroi les désastres que les anciens troubles ont attirés sur le pays, et l'on est résolu à tous prix à les éviter.

Tous les habitants se prononcent en faveur du gouvernement impérial, qui vient, en quelques semaines, d'étouffer dans la France entière les germes de la guerre civile, et qui peut aujourd'hui montrer avec confiance à l'Europe incertaine une armée pleine d'enthousiasme, fidèle au souvenir de sa gloire, et une nation réunie à un grand homme pour défendre son indépendance, si elle venait jamais à être attaquée.

.../....

Les fonctionnaires et employées de toutes les classes s'empressent de prêter le serment de fidélité à l'Empereur, tel qu'il est indiqué par le décret du 8 avril dernier. Notre nouveau préfet M. Lagarde, le conseil de préfecture, les membres du tribunal de première instance du Mans, ont, depuis plusieurs jours, donné à cet égard un exemple qui est successivement suivi par les préfets et les maires......"

Pièces et actes officiels - extrait du moniteur du 23/04/1815

Deux mois plus tard, le 1e juillet 1815, le préfet signe l'armistice avec le général d'Ambrugeac pour arrêter la guerre intestine dans le département.

De retour à Paris

Fouché se venge des contrariétés que lui avait fait subir Lagarde à plusieurs reprises, en Italie, en le faisant porter sur une liste de 48 proscrits, pour une courte journée ... Lagarde possédant des pièces compromettantes sur le ministre.

Nommé Maître des requêtes au conseil d'état le 24/03/1819, puis secrétaire de la présidence du conseil sous le ministère Dessoles, il partage ensuite la disgrâce du général. Il écrit alors des articles dans les journaux d'opposition. Après la révolution de juillet, il est nommé conseiller d'état le 20/08/1830. Il se retire de la vie politique en 1838.

Sources

Source : Biographie bretonne recueil de notices sur tous les Bretons qui se sont fait un nom De Prosper Jean Levot


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 18 Juin 2008