Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Claude CHAPPE

  • Naissance : 1763

  • Décès : 1805

  • Profession : Inventeur du Télégraphe

  • 1 activité


Claude CHAPPE

 

Biographie

Ingénieur et physicien, neveu de Jean CHAPPE d'AUTEROCHE, astronome.

Il fait ses études à Rouen et au collège de la Flèche où il sera abbé commendataire.

Séparé de ses trois frères, qui sont en pension à environ trois quarts de lieux, il cherche à communiquer avec eux, malgré la distance, et imagine d'appliquer des règles noirs sur le mur blanc, suivant un code convenu, visibles à l'aide d'une lorgnette.

Défroqué à la révolution, il reprend ses recherches vers 1790. Il pense d'abord à des systèmes électriques, mais n'aboutissant pas il renonce. Il réfléchit à une combinaison d'objets de différentes couleurs, mais les nuances les plus variées deviennent blanches au soleil et noires à l'ombre, dès que la distance est notablement augmentée. Puis il fait des essais avec le son et des casseroles, mais sans succès. La seule voie possible est le système de règles utilisé dans son enfance.

Le 2 mars 1791, son appareil est assez perfectionné pour convoquer les officiers municipaux de Parcé (Sarthe), et faire une expérience devant eux. Un procès verbal est dressé. Les instruments sont en vu, l'un à Brûlon, l'autre à Parcé, 16 km les séparent, les phrases sont transmises en 6 mm et 20 secondes.

Un an plus tard, grâce à son frère, Ignace, député, il obtient l'autorisation d'élever sa machine sur un pavillon d'octroi de la barrière de l'Etoile. Des inconnus détruisent l'engin. Claude Chappe recommence, il améliore les plans et Bréguet construit le prototype. Les frères Chappe apportent leurs idées, et un parent, Léon Delaunay qui avait été consul et connaissait le langage des chiffres diplomatiques, l'aide à établir un vocabulaire de 9999 mots transmissibles par signaux.

Le nouvel endroit choisi pour la démonstration est dans le parc de Lepelletier de Saint-Fargeau à Ménilmontant, mais des parisiens soupçonneux détruisent à nouveau cette machine inconnue et la brûle, les frères n'ont que le temps de se sauver.

Claude Chappe, obligé de reprendre ses démarches pour un nouvel essai, rencontre Miot de Mélito, conseiller d'état. Ce dernier recommande de baptiser "télégraphe" la machine qui portait jusqu'à présent le nom de "tachygraphe".

Le 22 mars 1792, lors d'une séance de l'assemblée, l'inventeur est introduit et il annonce qu'il fait hommage d'une découverte dont l'objet est de communiquer rapidement à de grandes distances, la vitesse permettant de faire parvenir des messages aux frontières et de recevoir les réponses dans la même séance. Le comité de l'instruction publique est chargé d'examiner la découverte.

Lakanal, un des membres du comité, est enthousiasmé, et fait tout pour faire financer une démonstration qui aura lieu le 12/07/1793, entre Menilmontant et Saint-Martin-du-Tertre (Seine-et-Oise).

Le décret du 26 juillet 1793 donne à Claude Chappe le titre d'ingénieur-télégraphe aux appointements de lieutenant de génie. Le comité de salut public doit étudier les lignes qui doivent être établies, le 4 août 1793 un arrêté ordonne la construction de la ligne Paris-Lille, 16 stations sont nécessaires et il faut former les hommes qui vont faire fonctionner les machines.

En mars 1794, la ligne est pratiquement construite et le 13 fructidor an II (30/08/1794), le premier message est envoyé. 96 signaux dont retenus pour la transmission, dont 4 réservés au service. A partir des 92 signaux, trois vocabulaires de 92 pages chacun sont créés, un pour les mots, le deuxième pour les phrases usuelles, le troisième pour les noms géographiques. Le dictionnaire télégraphique comprend 25392 vocables.

Claude Chappe reste à son poste pendant 10 années, mais atteint d'un cancer à l'oreille et hypocondriaque, il se suicide le 23/01/1805 en se jetant dans un puits, après s'être tranché la gorge.

Les télégraphes de Claude Chappe, 534 stations, sont remplacés par des télégraphes électriques, invention de l'américain Morse, à partir de 1842. Le dernier télégraphe aérien disparait en 1854 en province, sur la ligne de Besançon. Ceux de Paris sont supprimés en 1858.

Source : Revue des deux mondes (1867)


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 7 Juillet 2008