Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • François André DANICAN-PHILIDOR

  • Naissance : 1726

  • Décès : 1795

  • Profession : Musicien

  • 1 conjoint

  • 1 activité


François André DANICAN-PHILIDOR

 

François-André Danican Philidor appartenait à une dynastie parisienne et versaillaise qui donna treize autres musiciens à la cour des Rois parmi lesquels six compositeurs. Danican est l’altération française de Duncan, patronyme écossais, dont les porteurs prétendent descendre du roi de ce nom tué en 1040 par Macbeth. On sait qu’un grand nombre d’Ecossais, venus dans la suite de Marie Stuart, lorsqu’elle devint reine de France en 1558, se sont alors établis en France.

Le premier Danican connu est Michel I Danican, surnommé Filidor, né vers 1580, il était hautboïste et servit probablement dans les armées du roi en campagne dans le Dauphiné lors des guerres contre la Savoie. De retour à Paris, il fut entendu par Louis XIII qu’il charma et qui, si l’on en croit la tradition, le surnomma aussitôt Filidor, en souvenir d’un virtuose italien de ce nom qu’il avait entendu auparavant. Le monarque l’aurait alors nommé ordinaire de la Musique de sa Chambre. Une autre hypothèse séduisante sur ce surnom a été formulée : les Filidh étaient des bardes, poètes et musiciens héréditaires de l’ancienne Irlande, puis des Hautes Terres d’Ecosse. Les Danican Filidor s’appelaient peut-être Duncan Filideach’ avant de mettre le pied sur le continent.

Quoiqu’il en soit, ce personnage, mort avant 1651, fut l’arrière-grand-père de François-André Danican Philidor, dit le Grand Philidor, né à Dreux (28) le 7 septembre 1726, mort à Londres le 31 août 1795, le plus célèbre de cette dynastie de musiciens, auteur de motets, de pièces instrumentales, d’opéras-comiques et d’un opéra. Sa biographie détaillée nécessiterait de longs développements. Le 13 février 1760 à Paris (Saint-Sulpice), il épousa Elisabeth Richer, née le 15 septembre 1741 à Versailles (Notre-Dame), fille de François Joseph Richer, surintendant de la Musique des ducs d’Orléans et de Chartres, et de Marie Elisabeth Leroy. Elle mourut le 15 septembre 1809 à Paris.

Ils laissèrent cinq enfants, parmi lesquels, André-Joseph-Hélène Danican Philidor, désigné comme le beau Philidor, né le 29 octobre 1762 à Paris (Saint-Eustache)

Sources : cet article n’est qu’un modeste résumé d’un ouvrage très documenté de M. Nicolas Dupont–Danican Philidor : Les Philidor – Répertoire des œuvres, généalogie, bibliographie, publié dans la collection le Temps musical, dirigée par Marcelle Benoît, historienne de la musique, aux éditions Aug. Zurfluh, en 1997 (150 pages), auquel nous renvoyons les lecteurs intéressés pour tous compléments.
Bernadette Dieudonné : le Grand Philidor, musicien du roi et sa famille, in revue Gé–Magazine, n° 177, décembre 1998, pp 31–35, qui se réfère aussi à l’ouvrage précédent.
Voir également le dictionnaire de biographie française de M. Roman d’Amat (article Danican Philidor).

Extrait de la Biographie Universelle ancienne et moderne (Louis Gabriel Michaud, 1843), tome 33 :

François-André Danican, dit Philidor, compositeur du siècle dernier, naquit à Dreux le 7 septembre 1726. Il était petit-fils de Michel Danican, musicien de la chambre de Louis XIII, auquel ce prince donna le nom de Philidor, parce que c’était celui d’un hautbois très fameux à cette époque, et auquel le roi le trouva seul digne d’être comparé. Le jeune André fut élevé aux pages de la musique du roi, sous Campra, qui avait alors une grande célébrité. Il montra des dispositions si précoces, qu’à l’âge de quinze ans, il obtint la faveur de faire exécuter à la chapelle un motet de sa composition. Sorti des pages, Philidor donna des leçons à Paris ; il copiait de la musique quand ses écoliers lui manquaient. Mais bientôt, une passion plus vive que celle de son art se manifesta chez lui : c’était celle du jeu d’échecs. Il y acquit une si grande supériorité qu’il se flatta d’en faire l’instrument de sa fortune. C’est dans cette intention qu’il parcourut la Hollande, l’Allemagne et l’Angleterre. Etant à Londres en 1749, il y fit imprimer, par souscription, son Analyse des échecs. Quelques années après, il obtint un succès d’un autre genre dans la même capitale, il osa y mettre en musique la fameuse ode de Dryden intitulée La fête d’Alexandre. Le célèbre Haendel trouva ses chœurs bien faits ; mais il fut beaucoup moins content de ses airs qui manquaient, dit ce grand maître, de mélodie et d’expression. Ce jugement est remarquable, en ce qu’il était, comme par anticipation, celui du talent que l’auteur allait déployer dans la carrière dramatique. Rentré en France en 1754, Philidor fit exécuter à la chapelle de Versailles un Lauda Jerusalem, qui fit cause, dit-on, qu’il perdit la protection de Marie Leczinska, parce que ce morceau était totalement selon la manière italienne, que la reine n’aimait pas.

En 1759, Philidor débuta au théâtre de la Foire Saint-Laurent par un petit opéra de Blaise le savetier, qui ne serait plus regardé aujourd’hui que comme un assez mauvais vaudeville. Depuis ce moment, il donna régulièrement chaque année un opéra comique. Si l’on en excepte le Maréchal ferrant, ils sont presque tous rayés du répertoire. Philidor, réfugié à Londres pendant le règne du Terrorisme, y mourut le 31 août 1795.


Saisie : Christian LEGER

Dernière modification : 22 Avril 2008