Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Jacques Joseph MARTIN

  • Naissance : 1766

  • Décès : 1854

  • Profession : Prêtre

  • 2 activités


Jacques Joseph MARTIN

Chanoine honoraire de Paris

Extrait de l'Ami de la Religion (1828)

Installation d'un maître d'école

Le 5 novembre dernier, M. le curé d'Authon, diocèse de Chartres, a installé dans sa paroisse un frère de la congrégation de Saint-Joseph, dont le chef-lieu est à Ruillé-sur-Loir, dans le diocèse du Mans.

Ce digne pasteur voyoit avec chagrin que l'éducation des enfants étoit bien négligée ; il s'est adressé à M. le curé de Ruillé, fondateur de la congrégation, et a fait deux fois le voyage de Ruillé pour en obtenir un frère ; ce frère est arrivé dans la paroisse et demeurera au presbytère.

Le 5, M. le curé, après avoir chanté une messe du Saint-Esprit qu'il avoit annoncé la veille au prône, alla processionnellement bénir la maison destinée pour l'école, et adressa une exhortation aux enfants pour les engager à répondre aux soins de leur maître. On retourna ensuite à l'église, dans le même ordre, en chantant les litanies de la sainte Vierge, pour mettre les enfants sous sa protection. Les parents des enfants et les notables assistoient à l'installation.

On espère beaucoup de fruits de la nouvelle école ; le maître, frère Pascal, a déjà gagné la confiance des parents et des enfants par sa bonne douceur et sa bonne méthode d'instruction. M. le curé n'a qu'à se féliciter de l'avantage qu'il a procuré à sa paroisse. Déjà il étoit venu à bout de réparer et de décorer son église, qui étoit dans un grand état de dénuement. Aidé des dons des habitants, il a fait dispoître dans cette église toute les traces de la révolution, et aujourd'hui tout y porte à la piété et y fait honneur au zèle du pasteur et à la bonne volonté des fidèles.

Extrait de l'Ami de la Religion (1829)

Conflit du curé d'Authon avec BIGNON, instituteur à La Bazoche-Gouet

En répondant dans notre N° 1595 à des attaques des journaux contre plusieurs curés, nous avons nommé M. le curé de Nogent-le-Rotrou comme ayant refusé un certificat au maître d'école de sa paroisse. Il paroît que le fait allégué ne regarde point M. le curé, ou MM. les curés de Nogent (il y a trois paroisses dans cette ville), mais M. le curé d'Authon, même arrondissement. C'est lui qui étoit désigné dans le numéro du courrier français du 10 novembre. Il a écrit au rédacteur du courrier ; comme il craint que ce journal ne mette point sa lettre, quoiqu'on fût en droit de l'y contraindre, il nous prie de faire dans un de nos numéros, et nous nous empressons de faire droit à sa demande :

A M. le rédacteur du courrier français.
"Monsieur, vous avez inséré dans votre n° 314 un article qui me concerne et qui contient presqu'autant d'erreurs que de mots ; quoiqu'il paroisse faire suite à quelques autres articles, c'est le seul qu'on m'ait communiqué. J'ai quelque répugnance à me justifier ; mais ne pas répondre à votre correspondant, ce seroit peut-être laisser croire que son récit mérite quelque créance. Je ne m'attacherai néanmoins qu'à deux faits qui me sont imputés, celui du certificat de moralité refusé au sieur Bignon, et celui qui regarde ma démarche auprès de M. le curé de la Bazoche.

Il est notoire que j'ai offert au sieur Bignon un certificat avant l'affaire qu'il m'a intentée au tribunal de police correctionnelle de Nogent, certificat qu'il a refusé malgré l'avis de son avoué et du mien. La visite que j'ai faite à M. le curé de la Bazoche avoit un but tout contraire à celui que votre article suppose ; elle tendoit à faire agréer M. Bignon comme instituteur à la Bazoche. Je n'ai même agi qu'à la prière de celui-ci. J'ai entre les mains la preuve de tout ce que j'avance, entre autres une lettre de MM. les curés de la Bazoche, et j'en justifierois s'il étoit nécessaire.

Il résulte de tout ceci que, par le temps qui court, on trouve aussi facilement des gens pour fabriquer la calomnie que des journaux pour la répandre. Votre bienveillance particulière pour les ecclésiastiques me fait espérer que vous ne me forcerez pas à user des moyens indiqués par l'article 11 du 25 mars 1822, et que vous voudrez bien insérer cette lettre dans un de vos prochains numéros.

J'ai l'honneur d'être, MARTIN curé d'Authon le 01/12/1829"

M. le curé d'Authon ajoute dans la lettre qu'il nous écrit que le courrier français l'a accusé à tort d'avoir insulté le Maître d'école ; ce qui est encore faux. Le différend vient de ce que M. le curé avoit dit quelque chose contre l'instituteur à deux membres du comité d'instruction d'Authon ; cela fut rapporté au sieur Bignon, et c'est pour cela qu'il a intenté un procès à M. le curé. Celui-ci a gagné successivement à Authon, à Nogent et à Paris, à la cour de cassation où M. Bignon avoit porté successivement l'affaire.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 20 Novembre 2008