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Sablé-sur-Sarthe

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Sablé en 1845

Cette ville est placée à l'extrémité occidentale du département de la Sarthe, sur les confins de celui de la Mayenne, près du confluent des rivières de la Sarthe, de la Vaige et de L'Ervre. Elle n'a pour ainsi dire qu'une seule rue, d'un kilomètre de longueur, de l'est à l'ouest ; mais ses quais, plantés de tilleuls, ses deux ponts de marbre, son château, les eaux qui la baignent, les sites riants qui l'environnent, captivent l'attention et charment tous ceux qui la visitent. Il est peu de ville dont le nom soit plus diversement orthographié dans les documents du moyen âge : on y lit indistinctement Sabloilum, Sabololium, Sabuliacus, Sabulium, Sabronium, Sableium, Sablulium, Sablicus, Sabolium, Sabrolium, Sableillum, Saboleium, Sableyum, Sabulodium, d'où l'on a fait dériver Sablé ou Sabeuil.

Ce fut dès le IVe siècle, une paroisse établie par Saint-Liboire, quatrième évêque du Mans. Saint Innocent, évêque de 513 à 559, en fit le siège d'un archiprêtré, que remplaça plus tard un archidiaconné. Par une charte de l'an 957, citée dans "l'art de vérifier les dates", Foulques II, comte d'Anjou, donna la terre de Sablé à son cinquième fils, Humbert-le-Veneur. Elle appartint successivement aux maisons d'Anjou, de Nevers, des Roches, de Craon, de Bretagne, d'Orléans, de France, d'Armagnac et de Lorraine.

Le château, bâti sur un roc escarpé, était regardé comme imprenable. Deux fois, en 1069 et 1096, les évêques du Mans y firent transporter le trésor de l'église pour le mettre à l'abri du pillage. En 1135, Geoffroi Plantagenet, comte d'Anjou et du Maine, ravagea les environs de la ville, sans oser s'attaquer à le forteresse. Elle fut prise toutefois en 1173, par Maurice II, baron de Craon, commandant les troupes anglaises en l'absence de Henri II.

En 1326, par lettres datées du "mois de juignet, le lundi prochain emprès la Saint-Martin d'été," Amauri III, seigneur de Craon et de Sablé, permet aux bourgeois et habitants, et à leurs hers, de "chacier et prendre dans ses garennes lièvres, connis et goupils..." La Ville avait dès lors une administration communale, et l'on conserve à la mairie de Sablé un manuscrit contenant les biographies et généalogies de tous les officiers municipaux depuis le règne de Charles VI jusqu'à celui de Henri IV.

Pierre de Craon, le 11 mai 1392, céda la terre de Sablé à Jean IV, duc de Bretagne, pour cinquante huit cents francs d'or. Cette vente venait d'être opérée, quand Charles VI, marchant contre le duc de Bretagne, envoya sommer le château de Sablé. Sur le refus du gouverneur, il se mit en route pour aller soumettre la place, et éprouva, en traversant la forêt du Mans, le 5 août, cet accès de démence furieuse qui faillit amener la ruine de l'état. Les Anglais devinrent bientôt maîtres de toute la province du Maine, à l'exception de Sablé, dont la garnison, commandée par Ambroise de Lorée, les harcela constamment pendant toute la durée de la guerre (1417-1449).

Sablé était enclavé dans la Marquisat de la Mayenne, et François de Guise en était seigneur au commencement des guerres de Religion, aussi les protestants y furent-ils impitoyablement poursuivis. Il parait cependant, qu'ils furent un moment maîtres de la ville.

A la fin de 1589, Henri IV vint recevoir la soumission des Sablésiens, et fut harangué à la porte de Bouère, par Nicolas Chaloigne, curé de Notre-Dame. Les ligueurs reprirent la ville après le départ des troupes royales, et ce fut, dans le Maine, la dernière qui reconnut l'autorité du nouveau roi. Urbain de Laval, seigneur de Bois-Dauphin, maréchal de France, qui l'avait achetée au Duc de Mayenne, en obtint l'érection en marquisat par lettres du 7 janvier 1602. son second fils, Henri-Marie, fut baptisé dans l'église de Sablé par Guillaume Fouquet de la Varenne, évêque d'Angers, et tenu sur les fonts par Marie de Médicis, le 20 mars 1619. Le Marquisat de Sablé fut, jusqu'en 1789, la propriété du Président Maisons ; d'Abel Servien, surintendant des finances ; de Jean-Baptiste Colbert, ministre et secrétaire d'état, surintendant général des postes, et de ses descendants. Environ cinquante fiefs en relevaient. la justice y était rendue par un bailli, un procureur fiscal et un greffier. On y comptait cinq corporations : les avocats, les notaires, les cordonniers, les selliers et bourreliers, les tanneurs et corroyeurs.

Sablé, devenu chef-lieu de district en 1790, fut exposé aux incursions des chouans pendant toute la révolution. La guerre civile ne cessa qu'en 1800, les Chouans ont reparu dans le district de Sablé en 1814 et 1832.

Source : Histoire des villes de France par Aristice Mathieu Guilbert (1845) tome 3e - Furne et Cie, Perrotin, H. Fournier

Par arrêtés préfectoraux des 27/08/1962, 15/05/1964, 14/04/1969 des parties de Solesmes sont rattachées à Sablé


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 19 Janvier 2009

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