Histoire des communes

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La Flèche en 1862

Au milieu d'un charmant vallon parsemé de bocages et bordé de côteaux vignobles, la ville de la Flèche, dont la population est de 7000 âmes, est arrosée par le Loir ; un aqueduc d'un kilomètre amène en outre d'excellentes eaux à ses fontaines.

Au Xe siècle c'était une des principales villes de l'Anjou, grâce à une formidable forteresse qui couvrait une île au milieu de Loir. Tombée dans une extrême décadence pendant le cours du XIVe siècle, elle ne se releva que vers la fin du XVIe siècle , par la munifiscence de Henri IV. Elle lui doit son édifice le plus remarquable, un collège de jésuites fondé en 1603, et dont la façade porte encore son buste ; il renferme aujourd'hui une école militaire. La Chapelle en est fort jolie ; la nef et le sanctuaire sont entourés de tribunes avec balustrade ; elle a quelques analogies avec la chapelle de Versailles. Elle a gardé le coeur du vaillant roi et l'épée du Grand Condé.

La Flèche, par sa situation, par la pureté de son air, par la propreté de ses rues et par la manière dont elle est bâtie et pavée, mérite la réputation d'être une des villes les plus agréables de la contrée. Ses habitants, propriétaires ou rentiers, sont peu portées aux entreprises industrielles et commerciales ; aussi La Flèche est-elle, de tout le département, la ville oû il se fait le moins d'affaires.

Source : Voyage en France, Amable Voiart Tastu (1862)