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La Ferté-Bernard

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L'histoire de la Ferté-Bernard racontée en 1837

La Ferté-Bernard est une jolie ville située dans un vallon fertile et pittoresque, arrosé par l'Huisne, qui serpente tout autour, et qui en fait à la fois une île charmante et une place fortifiée. On la trouve désignée, dans les anciennes chartes, sous le nom de Firmitas-Bernardi ; ce nom de la Ferté, qui a été donné à un grand nombre de lieux en France, signifiait en latin du moyen âge forteresse, ou littéralement fermeté.

Cette ville fut de bonne heure fortifiée ; Un petit traité, imprimé au Mans en 1643, nous apprend que, vers le onzième siècle, Herbert, comte du Maine, "lequel dit l'opuscule, fut nommé Eveille-Chien, d'autant qu'il faisoit plusieurs exploits de guerre d'un grand matin, et réveilloit les Angevins et leurs chiens" se trouvant en guerre avec un évêque du Mans, nommé dans les chroniques Duesgaudus, ce dernier, après avoir excommunié le comte, se retira dans la ville de la Ferté-Bernard, où il se fortifia. "Mais, dit le même ouvrage, le comte Herbert l'assièga avec une forte armée de Manceaux ses subjects, et des Bretons que le Comte Allain lui envoya, en sorte que l'évêque fut contraint de se rendre au comte Herbert, et s'accorder avec lui par l'entremise de Fuldebert, évêque de Chartres, qui vint au Mans pour faire cette réconciliation.

Lors des querelles entre Philippe-Auguste et Henri II, roi d'Angleterre, au sujet du Vexin, une entrevue eut lieu à la Ferté-Bernard, entre les deux compétiteurs. Le cardinal légat Jean d'Agnane, député par le pape Clément III, Richard comte de Poitiers, plusieurs évêques et beaucoup d'autres seigneurs, assistèrent à cette entrevue, de laquelle on attendait une pacification définive. Mais, bien loin d'un pareil résultat, le guerre recommença plus vive qu'auparavant : Philippe-Auguste prit et ravagea Nogent-le-Roi, La Ferté-Bernard où il se tint trois jours, Montfort-le-Rotrou, Le Mans, Vendôme, Tours et toutes les places circonvoisines. Ce fut, dit-on, à la suite de ces échecs terribles que Henri II, voyant pâlir son étoile jusque-là si brillante, mourut à Chinon presque en démence, en 1189.

Aussi longtemps que la Normandie, la Bretagne et le Perche furent en la possession des Anglais, la Ferté-Bernard fut une place frontière, l'une des clefs de la France, et par conséquent une ville d'une haute importance. En 1424, le comte de Sallisbury, général anglais, que nos chroniques appellent Salbry ou Salaberry, prit par composition, après quatre mois de siège, la ville de la Ferté, alors gouvernée par Louis, Seigneur d'Avaugour, qui fut fait prisonnier ; mais, en 1426, une trêve fut conclue dans la même ville entre Charles VII et le jeune roi d'Angleterre Henri VI ; et par l'entremise du Châtelain, 59e évêque du Mans, Louis d'Avaugour, délivré, fut réintégré dans ses fonctions.

Les fortifications et les murs de clôture qui entouraient la ville subsistent encore aujourd'hui : l'une des deux portes de la Ferté-Bernard, située sur un plateau à son extrémité occidentale, est un monument très pittoresque. C'est une espèce de pavillon carré flanqué de deux grosses tours rondes oû l'on remarque encore des meurtrières, la coulisse d'une herse, et les chaînes auxquelles étaient attaché le pont-levis. Avant la révolution, les portes de la ville étaient fermées tous les soirs, comme cela se pratique dans les places de guerre. Ce monument où jadis s'exerçait la juridiction, est aujourd'hui l'hôtel de ville, et les tours servent de prison.

Un autre édifice remarquable que possède la Ferté-Bernard est l'église de Notre-Dame des Marais, que l'on voit sur la place de la Lice. S'il faut en croire l'Abbé D'Espilly, cette église fut construite vers la fin du XVIe siècle ; la richesse, la grandeur, la dignité de ses proportions lui donnent tous les caractères d'un cathédrale. Il y a dans le royaume, ajoute l'auteur que nous venons de citer, plus de soixante églises cathédrales qui ne sont pas si belles.

Le Ferté-Bernard a donné le jour à Robert Garnier, poëte renommé de la dernière moitié du seizième siècle.

Source : Le Magasin pittoresque sous la direction d'Edouard Charton (1837)


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 18 Avril 2008

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