Histoire des communes

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Pontgouin (1854)

Après Courville, Pontgouin est le bourg le plus important du canton ; sa population d'élève à plus de 1300 habitants.

C'était au moyen âge une baronnie du Petit-Perche, dont les seigneurs y possédaient un château fort, qu'ils vendirent à l'évêque de Chartres vers la fin du XIIe siècle.

De ses deux anciennes paroisses, Pontgouin n'a conservé qu'une seule église, celle de Saint-Lubin, édifice du XIIIe siècle, réparé et augmenté au XVIe siècle par l'évêque Louis Guillard.

Le château épiscopal fut vendu à la Révolution et presque entièrement démoli ; il n'en reste plus que deux grosses tours. Mais ce qui rend encore Pontgouin fort intéressant, c'est qu'il devait être le point de départ de ce grand canal par lequel l'Eure, détournée de son cours naturel, serait venue à Versailles alimenter les jets d'eau et les cascades du grand roi. Au gué du moulin de la ville, on voit encore les fondations de murailles au moyen desquelles l'eau devait entrer dans ce canal.

Au-dessus du château de Rivière, on retrouve aussi l'écluse de Boizard, immense barrage que Vauban fit faire en 1688 pour refouler l'eau de l'Eure jusqu'à Belhomert. Au moyen d'écluses pratiquées dans ce barrage, l'eau se serait précipitée dans la prairie intermédiaire, et à l'aide d'un autre barrage, construit au gué du moulin, elle se serait introduite dans le canal dont nous venons de parler. C'est là que s'arrêtèrent ou plutôt commencèrent ces immenses et inutiles travaux entrepris pour satisfaire au luxe et à la magnificence de Louis XIV.

Nous devons encore signaler, dans la commune de Pontgouin, un monument celtique appelé la pierre plate ; l'ancienne voie romaine, désignée sous le nom de chemin de César, et enfin les châteaux et domaines de la Rivière et des Vaux, tombés dans le délabrement le plus complet depuis qu'ils ont été possédés par M. le marquis d'Aligre, à la riche succession duquel ils appartiennent.

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)