Histoire des communes

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Lieu d'habitat préhistorique comme une bonne partie de la vallée du Loir : industrie de la pierre éclatée et polie dont les restes subsistent en de nombreux endroits. La présence gauloise et gallo-romaine y est certaine, favorisée par le site et ses défenses naturelles comme par les appellations primitives : DOMALIUM et MONS LEENE.

La légende veut qu'au XIème siècle un édifice de défense ait existé à l'aplomb du château actuel, face au gué du Hameau de la Roche. Des vestiges de fondation et des souterrains semblent accréditer cette hypothèse et celle d'une ligne continue de points fortifiés tout au long du Loir et de la Conie (Dheury, Moléans, Gironville, Montanson, Conie, Aulnay...).

Le sort de Moléans et de son environnement reste inconnu jusqu'à la période de la guerre de Cent Ans où la région va être impliquée par les conflits franco-anglo-bourguignons qui vont ravager le territoire sur toute l'étendue des possessions du Duc d'Orléans, comte de Blois dont fait partie Châteaudun. Vers 1425, Molitard est détruit par les bandes de Talbot et il est probable que Moléans n'y échappe pas.

Vers 1440, Guillaume de Courcillon, compagnon de Jeanne d'Arc et de Dunois, devient seigneur de Moléans. Originaire d'Anjou, il semble avoir été récompensé de sa fidélité au Roi de Bourges par de nombreuses dotations de fiefs et le gouvernement de Chartres. Ses fonctions comme la multiplicité de ses biens font qu'il ne fera de Moléans qu'un modeste hébergement. En témoignent les restes d'un logis XVème dans les soubassements de l'aile droite.

La propriété va passer vers 1521 à un personnage appartenant à une famille de chirurgiens du Comte de Blois : Loys de Burgensis qui a acquis le domaine de Lancelot de Salezar, gendre de Guillaume de Courcillon. On lui doit la construction ou la reconstruction de l'aile menant actuellement aux communs. L'orientation du bâtiment, comme son appui sur une tour carrée remontant au XIVe siècle, laisse supposer qu'il a utilisé des fondations de construction antérieure.

Vers 1665, Moléans est acquis par Anthoine Charreton de la Terrière, famille blésoise, propriétaire de nombreux domaines environnants. Une série de successions va faire passer la demeure de mains en mains sans qu'aucun membre s'intéresse beaucoup à l'améliorer. L'un d'entre eux, érudit du siècle de Louis XIV, va cependant la doter d'une abondante bibliothèque, en partie manuscrite, abordant tous les sujets littéraires et scientifiques.

A la mort de ce dernier, chanoine de son état, Moléans passera à sa nièce qui a épousé le Marquis de Grouches de Chépy. Il ne connaîtra guère plus d'attention car les nouveaux titulaires vivent à la cour ou dans leur résidence principale en Artois. Il va d'ailleurs être vendu en 1753 à Jules Etienne de Prunelé, possesseur de plusieurs domaines beaucerons proches de Moléans. Les Prunelé sont une vieille famille originaire de La Porte, près d’Etampes. Jean de Prunelé est mort en 1415 à Azincourt.

La révolution de 1789, qui va arriver très vite, bouleverse aussi les plans car le propriétaire sera incarcéré en 1793, son fils émigré à Coblentz dès 1791 et une grande partie des biens, séquestrés, voire vendus. Le château et une partie des terres échapperont cependant, le 9 Thermidor sauvant la tête de Jules Honoré et la libéralisation politique du Directoire puis du Consulat levant peu à peu les mesures de spoliation. L'émigré ne pourra toutefois reprendre possession de Moléans en partie que vers 1805 et définitivement en 1810.

Il lui faudra attendre 1815 pour reprendre des travaux de remise en état et avec des moyens plus modestes, ayant perdu plus de la moitié de ses biens. Les aménagements vont surtout porter sur l'intérieur qui va malheureusement subir l'influence du XIXème siècle. Ils vont en outre transférer, des propriétés voisines abandonnées ou détruites, des éléments de l'architecture d'embellissement : le porche des communs, l'escalier du pavillon Louis XIII.

Source : http://www.pays-dunois.fr/territoire/default.htm