Histoire des communes

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Meslay-le-Vidame est un charmant village de Beauce situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Chartres. Il doit son originalité notamment à son château et à son église. Il compte, en ce début de XXIème siècle, environ 400 habitants.

Au début du XIXème siècle, on dénombrait également près de 400 habitants mais en 1827, la paroisse puis commune d’Andeville a été réunie à Meslay, portant la population du village à près de 600 personnes. Le recensement de 1876 (cf chapitre recensements) donne une bonne idée des activités villageoises d’alors.

Progressivement, l’exode rural a là aussi entraîné une diminution de la population mais aujourd’hui, à en juger par les nouvelles constructions, l’attrait pour ce village est indéniable, ceci est aussi dû au dynamisme de nombreux habitants, anciens ou récemment installés à Meslay qui maintiennent les traditions festives d’autrefois.

Un peu d’histoire …

L’histoire du village de Meslay-le-Vidame est inséparable de celle de son château et de l’évolution de son vaste domaine. Il semble bien que l’ensemble du village ait appartenu au fil des siècles aux différents propriétaires du domaine, au moins jusqu’à la Révolution. Par la suite, la vie du village, au moins jusqu’à la seconde guerre mondiale, lui fut encore intimement liée.

De nombreuses sources éparses, semble t’il non encore totalement répertoriées, indiquent que l’histoire de Meslay date d’environ un bon millénaire. On se reportera à cet égard à l’ouvrage intitulé le « Château de Meslay-le-Vidame » pour se faire une bonne idée de l’évolution du château mais aussi de ce village beauceron.

Pourquoi le nom de « Vidame » est-il attaché à cette terre de Meslay ?
Au Moyen-Age, le Vidame était le représentant d’une abbaye ou d’un évêché, en l’occurrence celui de Chartres, et avait en charge l’administration des affaires temporelles de l’Evêque. Voilà pourquoi les propriétaires du fief de Meslay, détenteurs de cette fonction, ont permis cet ajout au nom d’origine . La Révolution rebaptisa (provisoirement) le village « Meslay-les-bois » …nos ancêtres locaux identifiaient certainement leur lieu de vie et de labeur aux nombreux bois environnants et notamment au « parc », ancien bois d’Allou, situé « dans une des parties les plus fertiles de la Beauce » comme l’indique une affiche publiée lors de la mise en vente du domaine de Meslay dans les années 1880 .

Hélas, dans la seconde moitié du XXème siècle, ce fameux « parc » qui faisait la fierté du village a disparu transformant ainsi l’ancien domaine en vastes plaines ….

Quelques personnages célèbres ont vécu ou séjourné à Meslay-le-Vidame. Si nous nous limitons aux registres paroissiaux, nous y trouvons le mariage en 1607 de Charles d’Angennes, baron de « Mellay-le-Vidame », le château disposait alors de sa chapelle ; ou encore Jacques Auguste de Thou, parrain en 1612 ou Louis Auguste de Thou, conseiller du roi et Comte de Meslay , Jean Rouillé , conseiller d’Etat qui a racheté le Comté de Meslay aux créanciers de Jacques de Thou. Citons également la bénédiction des cloches de l’église en 1779 par la famille Masson de Meslay ou encore, mais cette fois dans les registres de l’Etat civil, la famille de Brimont, liée au champagne Ruinart …et propriétaire du château à la fin du XIXème siècle. Enfin, n’oublions pas Joseph Gabriel Rousseau, dit Argy-Rousseau, célèbre verrier d’art, né à Meslay en 1885.

Mais de quelle « église » parle t’on ?
En effet, au hasard d’une promenade beauceronne, qu’elle n’est pas la surprise du voyageur de découvrir cet étrange édifice à l’architecture inspirée par l’Antiquité …il s’agit bien de l’église Saint-Etienne qui se situe sur l’emplacement d’une précédente église construite au début du 18ème siècle mais qui, à la veille de la Révolution présentait un état de délabrement tel qu’il devenait nécessaire d’envisager l’édification d’un nouveau lieu de culte. Encore une fois c’est du château qu’allait venir un legs, de Madame Masson de Meslay .

Mais nous étions en 1787 et Mme de Meslay décéda à Paris le 24 août 1789 …ce n’est qu’en 1807 que le Conseil municipal de Meslay considéra que « le moyen le plus naturel de fournir à la dépense est d’appliquer la somme du legs pour cet usage, par feue Mme de Meslay ». Avec les 30.000 livres du legs et la vente des matériaux de l’ancienne église ainsi que ceux de celle d’Andeville, la préfecture d’Eure-et-Loir confia à l’architecte Nicolas Jacques Antoine Vestier l’étude de la construction - à l’économie – de ce nouvel édifice si original.

En novembre 1816 la nouvelle église est achevée et sera bénie en 1818. En 1967 elle sera classée parmi les monuments historiques. Quant au château, il est, depuis 1954, la propriété de la caisse d’Allocations Familiales de Chartres.

Sources :
Le Château de Meslay-le-Vidame, 10 siècles d’histoire, Claude ROUYER, édité par l’ADSEA d’Eure-et-Loir (1991)
Nom d’ailleurs qui a évolué au cours des siècles (cf rubrique Communes et hameaux)
La taille du « domaine » était évaluée à 1228 hectares en 1883 mais l’ensemble du Comté de Meslay » avant la Révolution était de taille considérable. M. Rouyer indique notamment que 119 fiefs de la Beauce et du Perche lui devaient « foy et hommage » …
- Meslay, siège d’une baronnie érigée en Comté au profit de Jacques Auguste de Thou (1553-1617), historien et magistrat, ami de Montaigne, il a participé à la préparation de l’Edit de Nantes.
Les Rouillé furent très proches de Louis XIV et de Louis XV
Famille établie dans la bourgeoisie d’Orléans depuis la fin du XVIème siècle, enrichie dans le commerce et l’industrie, anoblie en 1724, dont Antoine Lambert de Masson de Meslay, seigneur d’Andeville et titré Comte de Meslay en 1737 et Jérôme Pélagie Masson de Meslay, fermier général, qui seront tous deux propriétaires du domaine de Meslay
Marie Laurence Magon de la Balue que l’on retrouve à de nombreuses reprises comme marraine dans les actes de naissance de Meslay.