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Germainville

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Les noms latins que cette commune porte dans les chartes du Moyen Age sont germari villa, germevilla, germein villa. Le premier, dont sont dérivés les autres par corruption de langage, indique que cette localité doit son nom à un des colons qui dans l’origine défrichèrent ou possédèrent son territoire, herimanni qui devint arrimani germani. Il dérive de herr dominus et man homo homme du seigneur c'est-à-dire vassal

On désignait ainsi sous le nom de arimanni les hommes qui, sous les comtes, les juges et les autres officiers royaux, faisaient partie de la milice dans les châteaux et les places fortes à la sûreté desquels ils veillaient. Ils recevaient en récompense de leurs services des bénéfices et des fonds de terre.

Les premières notions que nous ayons sur Germainville ne datent que du douzième siècle et nous apprennent que cette paroisse appartenait au chapitre de Meung.

Roger, dixième abbé de Coulombs, obtint la moitié des terres de Germainville du consentement de Jean, évêque d’Orléans, à condition que les chanoines de Meung auraient droit d’hospitalité dans l’abbaye de Coulombs.

Cette donation fut confirmée publiquement par Louis le gros en 1119 suivant une charte donnée à Orléans la onzième année de son règne en présence de l’archevêque de Tours, des évêques de Chartres et Soissons, d’Orléans et de Paris. Au nombre des témoins figurent aussi Estienne, chancelier, Guillaume, grand sénéchal et Gilbert, échanson qui étaient à la cour du roi.

On lit dans cette charte, ainsi que dans l’acte de cession, que les terres de Germainville étaient alors incultes et réduites à un désert, mais les moines de Coulombs apportèrent tant de soins et firent tant de dépenses pour le défrichement de ces gastes (gastum = terres incultes) qu’en 1179 l’abbé Humbert passa un bail pour 8 années de la moitié qui appartenait à l’abbaye dans les dîmes et champarts de ces terres moyennant quinze livres parisis (faisaient 18 livres 15 sols tournois, le marc d’argent valaient alors 25 sols). La moitié des revenus compris dans le bail montait donc à 720 livres de notre monnaie.

L’auteur fait remarquer ici que la paroisse de Germainville était située dans l’étendue du comté de Dreux, qui était un domaine royal, et c’est par une conséquence de la liberté que Louis le gros accorda aux habitants de ses domaines que, dès 1179, l’abbé Humbert trouva des fermiers pour tous les revenus qui appartenaient à son abbaye dans les diverses paroisses. Avant cette époque les abbés étaient obligés d’envoyer des moines dans chaque terre pour veiller à la perception des produits et faire travailler les colons.

L’année suivante Pierro de la Celle, évêque de Chartres, fit l’acquisition de deux arpents de terre qui relevaient de lui en fief à Germainville.

En 1186, Robert, deuxième du nom, comte de Dreux sanctionna la donation faite aux pauvres de la maison Dieu de Dreux par Otranne et son fils Otranne Roger de la Huchette (hameau de Gatelles, canton de Chateauneuf) de Payen Orléans de tout ce qu’ils possédaient dans le territoire de Gougerval, paroisse de Germainville.

Lorsque des terres étaient défrichées dans une paroisses, l’abbé y faisait édifier des maisons pour les cultivateurs qu’il y établissait. Ceux cy, qu’on appelait les hôtes, avaient pour eux et leurs enfants une espèce de propriété des terres qu’ils cultivaient mais, ils ne pouvaient ni les vendre, ni en disposer par testament. Les devoirs imposés sur ses biens consistaient dans le paiement du champart, de la dîme, de la taille en certaine circonstance, et dans l’obligation de payer à chaque Noël, pour chaque ménage, les pains d’oublys, ou 7 deniers à la place, et deux septiers d’avoine. Ces charges étaient considérables mais, les devoirs acquittés, les colons des biens ecclésiastiques jouissaient tranquillement du surplus de leur revenu. Leur sort était heureux en comparaison de celui des serfs des autres seigneurs. Les terres de ces derniers étaient continuellement dévastées à l’occasion des querelles qui survenaient entre eux, au lieu que les terres des monastères étaient ordinairement respectées comme terre de chrétienté c'est-à-dire terre d’église.

Mais nonobstant le privilège de chrétienté, les moines prenaient la précaution de faire fortifier leur village, ou hameau, pour mettre leurs revenus et ceux de leurs hôtes en sûreté.

L’abbé déléguait, dans chacun de ses villages et hameau, un de ses religieux pour veiller sur les travaux des colons, et les religieux chargés de l’inspection étaient les juges du canton. Ils avaient sous eux un officier, appelé maire, qui faisait la recette des revenus, veillait à la sûreté des habitants et était le sergent de la justice. On lui assignait, pour sa subsistance et pour ses salaires, un certain nombre d’arpents de terre qu’il possédait en fief, et une quantité déterminée dans les droits seigneuriaux dont il faisait la recette.

En 1209, le même Robert, comte de Dreux, déchargea les habitants de Germainville de neuf journées de corvées qu'ils étaient tenus de faire chaque année à Dreux. Ceux-ci s’obligèrent en échange de payer au comte tous les ans deux septiers d’avoine par chaque « beste tirant charrue ».

Suivant une transaction passée au mois d’août de cette même année, la maison de l’aumône de Dreux avait un muid de blé à prendre chaque année sur la terre du seigneur de Germainville.

En 1228, Robert III comte de Dreux fit aussi des donations à la maison Dieu de Dreux. Il lui abandonna 5 arpents de terre sis à Germainville à la charge de 10 sols parisis de cens annuel.

En 1360, Michaut de Beauce dit le chéron, demeurant à Houdenne, vend à Clément le pelletier de Dreux un hébergement cour et jardin devant qu’il avait à Germainville tenant aux hoirs de feu Julian Asselin d’une part et aux hoirs de Julian Mal Assis d’autre part, aboutissant d’un bout au prieur dudit Germainville et de l’autre au chemin royal, sept sous parisis de cens en la censinne du Maistre et frères de l’aumône Dieu de Dreux, item de trois quartiers de terres franches assis en terroir dudit Germainville, aboutissant au sentier de la comtesse et aux terres des brochanteaux d’une part et à Jehan le roy d’autre.

1458 : bail à vénérable et discret messire Jehan Charbonnier, prêtre, maître et administrateur de l’hôtel Dieu de Dreux, tant pour lui comme soy faisant part des frères et sœurs d’icelui hôtel Dieu à Colin Perdriau, demeurant en la paroisse de Saint Symphorien de Moronval, preneur pour lui, Collette sa femme et pour leurs enfants nés et procrées durant leur mariage et au plus vivant d’eux et de leurs dits enfants seulement de la métairie de gougerval assise en la paroisse de Germainville, la place, jardins, terres et appartenances d’icelle métairie. Ce présent bail ainsi fait pour le prix de 15 septiers de grain les deux parts blé et le tiers avoine et une myne de pays par chacun an. Et ce sera le premier de dix septiers du dit grain et myne de pays le dit Colin étant tenu de faire bâtir et édifier sur la place de la dite métairie une maison de trois creux, bonne et suffisante. Ce fut fait le 5° jour d’août l’an 1458.

En 1482 le comte de Dreux exempta les habitants de Germainville des avenages (redevance en avoine) à lui dû en considération de ce que le chapitre de Coulombs et celui de Meung se chargèrent de lui payer annuellement 4 muids d’avoine sur la grange de Germainville.

En 1597, l’hôtel Dieu qui possédait déjà la métairie de Gougerval à Germainville vit encore accroître ses possessions dans cette paroisse. Un nommé Radulphe, vilain de Mantes (serf homme de main morte, roturier) et Axles son épouse, pour l’amour de Dieu et le remède de leurs parents, donnèrent en perpétuelle aumône à Dieu et aux pauvres de l’hôtel Dieu de Saint Jean Baptiste de Dreux, toutes leur terre de Germainville que ledit Radulphe avait acheté de Guillaume de Rieuville (hameau de Dreux situé à 2 kilomètres de cette commune) libre et exempte de toute rente et services. Au nombre des témoins qui assistèrent à cette donation figurent Eudes de Vers (Vert en Drouais commune du canton de Dreux), Radulphe de Luray (commune du canton de Dreux) lesquels pour la rendre ferme et stable y apposèrent leur sceau.

En 1738, suivant un procès verbal d’arpentage daté du 28 janvier les terres de la ferme de Gougerval contiennent 81 arpents 37 perches et demie (l’arpent ayant 100 perches et la perche 22 pieds). Elles furent plantées en bois dans le courant de l’année 1748. On paya 424 livres 6 sols pour 560 minots de gland, mesure de Brezolles, qui furent pris à Senonches à raison les uns de 16 sols le minot et les autres de 30 sols.

1759, Germainville située dans une plaine à 2 lieues de Dreux compte 90 feux et 200 communiants. Son patron est Saint Martin. Le seigneur est Monsieur le Marquis de Souchères et le curé M. Petitpas. L’abbé de Coulombs et le chapitre de Meung nomment alternativement à cette cure qui vaut 150 livres. Il y a un prieuré de l’ordre de saint Benoist qui est à la collation de l’abbé de Coulombs et vaut 250 livres. Mademoiselle Boissy d’Amfreville (commune de l’Eure) y a un fief et un château où elle demeure.

Sources : cahier de Joseph AUGER de Marsauceux


Source : Archives personnelles

Saisie : Mireille ROUSSEAU

Dernière modification : 25 Juin 2011

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